Contre l’intervention militaire en Libye
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A l’heure où j’écris ce billet, médias et partis politiques de la Majorité chantent les louanges du Président Sarkozy "Grand libérateur des Peuples opprimés". Deux milles kilomètres plus loin une centaine de missiles Tomahawk sont tirés contre une vingtaine d’objectifs libyens par des sous-marins et navires américains et britanniques et la France est en état de guerre. Cependant, avec beaucoup de difficulté pour se faire entendre, des voix s’élèvent pour condamner cette intervention militaire. Je m’associe à ces appels pour plusieurs raisons.
Deux poids, deux mesures
Je désavoue cette intervention au nom de la simple justice. Des hommes d’Etat "vertueux" s’en vont en guerre en Libye pour faire appliquer une résolution de l’ONU. Pourquoi n’ont-ils pas déployés la même énergie vis à vis de l’état d’Israël qui depuis 1955 a fait l’objet de 65 résolutions jamais appliquées ?
Le président Sarkozy justifie également cette intervention pour venir en aide au Conseil national de transition, qualifié de "légitime" et qui rassemble l’opposition au colonel Kadhafi. Pourquoi n’a-t-il pas déployé le même zèle à venir en aide au Président légitiment élu de la Cote d’Ivoire ?
Tout le monde a en mémoire les déclarations de locataire de l’Elysée à l’issue du sommet européen de la mi-décembre 2010 : "Le président proclamé ivoirien Laurent Gbagbo doit partir avant la fin de la semaine sinon il figurera sur la liste des personnes visées par des sanctions de l’Union européenne. Laurent Gbagbo et son épouse ont leur destin entre leurs mains. Si avant la fin de la semaine Laurent Gbagbo n’a pas quitté le poste qu’il occupe en violation de la volonté du peuple ivoirien, ils seront nommément sur la liste des sanctions" .
Des informations dissimulées
Je désavoue cette intervention au nom de la transparence. Les médias font apparaître le président Sarkozy comme le chef de file de ces opérations militaires. Mais qu’en est-il réellement ? Pourquoi ne pas dire la vérité au peuple français et préciser qu’il s’agit d’une opération multilatérale sous coordination du commandement américain, les Américains assurant un rôle "stratégique" dans cette coordination et le commandement de l’opération. Le président Sarkozy ne serait-il que le supplétif des Etats-Unis ?
Un écran de fumée pour sauver le soldat Sarkozy
Je désavoue cette intervention au nom de la sincérité. Le locataire de l’Elysée peut-il engager la France dans une opération à l’issue incertaine pour de simples raisons de politiques intérieures. Une expédition militaire doit-elle servir à masquer les échecs économiques et sociaux successifs et imputables à la politique menée par celui qui aspire à voir son bail à l’Elysée renouvelé en mai 2012. Alors que les Françaises et les Français sont appelés à faire des sacrifices, combien va coûter cette aventure guerrière ? Je suis indigné.
Le blog de Serge Grzesik : http://legalite.over-blog.com
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