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Les serial killers de l’emploi

Par Ernest Travers et Patrick Candella
jeudi 13 octobre 2005
popularité : 22%

QUAND NOUS ETIONS LYCEENS

Pour découvrir la réalité du travail dans l’entreprise, nos professeurs, de Marseille à Manosque, nous faisaient visiter l’entreprise de chocolat de Nestlé St Menet « made in Marseille ». On se régalait du chocolat qui nous était offert à la fin de la visite, sans avoir conscience que ces salariés qui nous offraient cette dégustation, produit de leur travail, étaient déjà pistés par les « serials killers ». Pour nous, « Nestlé c’était bien, parce que c’était bon ».

LA THEORIE DE LA CONCURRENCE

Qui ne connaît pas aujourd’hui la rengaine du libéralisme ? Seul le marché fondé sur la libre entreprise et la concurrence permet le développement économique. Cette assertion (1) aurait pu être constitutionalisée si, le 29 mai 2005, les citoyens français n’avaient utilisé leur droit de véto, et voté massivement non. Rappelons que l’article 1.2 précisait : « l’Union offre à ses citoyens un espace de liberté, de sécurité et de justice sans frontières intérieures, et un marché unique où la concurrence est libre et non faussée ». Cet aspect de la domination du marché se retrouvait à l’article 3 : « L’union œuvre pour le développement durable de l’Europe fondé sur une croissance économique équilibrée et qui tend au plein emploi et au progrès social... ». La bible libérale précise qu’ hors du marché, point de salut. A 10 % de taux de chômage, on tend vers le plein emploi , version Europe libérale...

LE LIBERALISME A L’EPREUVE DES FAITS

Lorsqu’en 2004 les salariés apprennent, au dernier moment, que leur heure a sonné, que leur usine va fermer, alors que celle-ci a un marché au sens du libéralisme et est rentable, tout un monde de certitudes fondées sur la croyance au libéralisme (2) s’écroule. Comme d’habitude, la direction explique que le site n’est pas suffisamment compétitif (vieille rengaine). Les salariés et leurs syndicats se mettent alors à intervenir dans les affaires qui les concernent, à savoir, la gestion de l’entreprise, et interpellent les pouvoirs publics sur leur responsabilité : l’emploi. Face au projet de fermeture, ils proposent un plan alternatif, qui maintient l’activité industrielle et l’emploi dans une métropole dont le taux de chômage dépasse largement la moyenne nationale.

NESTLE N’AIME PAS LA CONCURRENCE

Si le site et la compétitivité des salariés étaient tellement insuffisants, comment expliquer que le groupe Legal (3) propose une solution de reprise du site, « La société Legal se positionne pour reprendre l’usine que Nestlé entend fermer dans quelques mois »(4) . Nestlé répondra à cette offre par un refus typiquement « libéral ». Il faut dire qu’en acceptant, la multinationale NESTLE aurait favorisé la concurrence, sur le marché du café où elle se trouve également. Et çà, elle n’en veut pas. Alors, afin de maintenir ses parts de marché et son profit, essentiellement redistribué aux actionnaires, elle préfère violer la sacro-sainte loi du libéralisme du « marché libre et non faussé » et le principe de concurrence, car, pour le capitalisme, le profit est supérieur à la loi du marché.

LE CAPITALISME FRAUDEUR

Suite au krach financier de l’été 2000, et aux différents scandales des comptes truqués des grandes multinationales américaines (Enron, World com etc.), Alan Greenspan, président de la F.E.D (Banque centrale Américaine), avait déclaré « la falsification et la fraude détruisent le capitalisme et la liberté de marché, et plus largement, les fondements de notre société. »(5)

Dans « l’affaire Nestlé » nous sommes dans un cas comparable. Une configuration de fraude aux principes du libéralisme . C’est par refus du risque de concurrence (si Legal reprenait le site) que Nestlé refuse la reprise du site. Si celui-ci n’était pas concurrentiel il aurait pu le laisser à son concurrent en se disant bon débarras . Le « refus libéral » de la multinationale est la preuve par l’absurde que le site est compétitif. Le journal « Le Monde » soulève cette contradiction : « Les dirigeants désirent fermer le site de St Menet et s’opposent à toute reprise de l’outil industriel » (Michel SAMSON / Le Monde du 17 08 2005)(6) . Le montage du dossier est donc une falsification de la réalité des faits et obéit à une autre logique que celle de la compétitivité industrielle. C’est ce que dit la justice, quand elle oblige l’entreprise à reprendre normalement son activité.

LA SPECULATION AU DESSUS DES HOMMES

Les footballeurs ne sont pas non plus à l’abri de ce système qui triche. « Quatorze joueurs du P.S.V Eindhoven viennent de découvrir que, s’ils jouaient bien sous les couleurs du club, ils étaient, à leur insu, attachés à trois fonds de placements »(7). Que l’on soit ouvrier, technicien, employé, cadre, ou star du ballon rond , le capitalisme ne fait pas de différence. Seul compte le capital financier que le système peut faire fructifier, quitte à vendre l’outil de travail : l’usine ou le joueur. Il n’y a pas de libéralisme propre . Le libéralisme est le cache sexe d’un système anthropophage, dont le seul objectif est la destruction de l’autre, principe de concurrence, qui renvoie l’homme à l’ère de néandertal (tuer pour survivre). Pour justifier ce système prédateur, les libéraux la pare d’un décorum scientifique en l’intitulant « la destruction créatrice ». Ainsi va le libéralisme, sa main invisible est philosophiquement autorisée à tuer.

LES SERIAL KILLERS DE L’EMPLOI

Les libéraux n’aiment ni les règles sauf si celles-ci leur permettent de justifier leurs décisions de fermeture au nom de la compétitivité, ni l’Etat, sauf si celui-ci décide ce qu’ils veulent, par exemple le contrôle des chômeurs. Le capitalisme planifie son profit sans se soucier des conséquences sociales : emplois détruits, vies familiales brisées, flexibilité et déplacements accrus, donc pollution augmentée. Dans le système capitaliste, l’emploi n’est qu’une variable d’ajustement du taux de profit. En définitive, les multinationales qui appliquent toutes le même système (pensons à Lu, Air liberté, Marks & Spencer et aujourd’hui H.P.), sont, du fait de leurs licenciements boursiers , des « sérials killers » de l’emploi. Mais elles ne sont pas les seules ; l’Etat , la mairie et la Communauté urbaine en finançant la rénovation urbaine (bureaux et logements de standing) du centre ville de Marseille contribuent activement, par ses soutiens financiers aux logiques du marché, à fermer les usines, à détruire les emplois ouvriers et à les externaliser du centre ville, car : « ces gens là, mon bon monsieur, ils votent mal ». La politique métropolitaine vise à se construire une ville sur mesure. « Deferre a homogénéisé la ville par le bas. On a besoin de gens qui créent de la richesse. Il faut nous débarrasser de la moitié des habitants de la ville. Le cœur de la ville mérite autre chose »(8) . Qui peut affirmer ici, qu’au vu de l’augmentation des prix du foncier, de l’habitat et l’installation de parcmètres, Nestlé ne cache pas au fond de ses tiroirs un simple projet de spéculation immobilière ? N’est ce pas là l’explication du « refus libéral » à la reprise industrielle du site ? Les politiques menées par l’Etat et les Collectivités Locales (Communauté urbaine) sont donc quelque part les premières « serials killers » de l’emploi ouvrier de l’aire métropolitaine marseillaise. Voici enfin dévoilée la main invisible du libéralisme.

L’AIRE METROPOLITAINE MARSEILLAISE

Ne pensons pas que St Menet soit un accident de l’Histoire, une exception qui confirme une tendance de reprise de l’activité économique sur Marseille et qui s’appellerait : « métropole du sud »(9). Les projets métropolitains(10) sont des supports territoriaux aux stratégies de redéploiement du capitalisme informationnel (11). Le « départ décidé » de Nestlé confirme la stratégie du capital visant à reconquérir le centre des villes du « capitalisme industriel »(12)et à en faire des centres de commandement pour un capitalisme redéployé à l’échelle mondiale. Ne compte plus, dans ce projet, que la gestion financière du capital. Ainsi, il n’est plus nécessaire de visiter le tiers monde , pour trouver des poches de pauvreté, ou d’aller à New-York, pour trouver des World Trade Center(13). Le capitalisme prédateur(14) est aujourd’hui globalisé. L’aire métropolitaine marseillaise n’est pas une construction sociale comme peut l’être la ville (produit et objet d’un rapport de forces), mais un terrain de jeux dédié au capitalisme le plus sauvage. N’oublions pas que ce processus a commencé il y a plus de 35 ans avec les projets de Vitrolles, et de Fos sur mer qui devaient, eux aussi, favoriser le développement de Marseille et qui ont débouché sur l’externalisation du port industriel pour Fos, la paupérisation de Marseille (chômage et précarité) et le développement du F.N pour Vitrolles. Cela s’est poursuivi par la fermeture des Chantiers navals de La Ciotat et des mines de Gardanne. Nestlé n’est donc pas un accident mais le produit d’une histoire du capitalisme que l’Etat accompagne par sa politique.

ARRETONS LA MACHINE A TUER

Nicolas Sarkozy pensait ressortir son gadget de la lutte contre l’insécurité . Mais dans une partie de cartes même faussée qu’est la course à la présidentielle, on ne peut utiliser deux fois le même atout. Les citoyens ont bien compris que leur sécurité individuelle, passait d’abord par une sécurité collective reconstruite (sécurité emploi formation)(15). Pour vivre en sécurité, il faut d’abord avoir un emploi stable. Pour cela, il faut poursuivre les « serials killers » et arrêter la machine à tuer . Mais Nicolas Sarkozy ne peut l’arrêter, car il est pour le libéralisme.

SALARIES ET PRECAIRES DE TOUS LES PAYS UNISSEZ VOUS

Comme à Nestlé, il appartient aux « salariés de tous les Pays de s’unir » pour désarmer les « serials killers », en construisant un système alternatif, fondé sur de « nouveaux critères de gestion »(15) qui fassent des hommes, des ressources à développer et non des coûts à réduire. De par son histoire, sa philosophie, ses objectifs, ses principes, et ses critères de gestion, le capitalisme est incapable de répondre à ce défi du 21ème siècle. Pour se développer de manière durable, l’humanité se doit de penser autrement son avenir.

(1) Vérité non démontrée.

(2) La CGC participe activement au conflit et occupe le site avec la CGT.

(3) Première société française dans la production de café.

(4) Les Echos du 17/05/2004

(5)Cité par Le Monde du 19/07/2002.

(6) Observons qu’il faudra attendre la table ronde du 5 09 2005, organisé par l’Etat, sous pression des salariés et des populations pour que Nestlé accepte la possibilité d’une reprise industrielle du site. Conclusion : quand l’Etat, sous contrôle citoyen, veut ...il peut.

(7) « les footballeurs, une valeur spéculative comme les autres » Le Monde du 29 08 2005.

(8)Propos cités par « La Provence » qui auraient été tenus par Claude Valette, adjoint à l’urbanisme à la mairie de Marseille.

(9) Dans cette politique de « marketing territorial express », Marseille continue à jouer en seconde division comme le visualise la carte des « pôles de compétitivité à vocation mondiale » où Marseille n’est pas cité à la différence de Lyon, Toulouse, Toulon, Grenoble (Le Monde du 13/05/05). Comme en football, la compétitivité ne se trouve ni dans le commerce, ni dans la spéculation (joueurs, usines ou bureaux).

(10) Conçus et développés par des institutions nouvelles non contrôlées par les citoyens (Communauté urbaine), mais soutenus par le lobbying actif des multinationales industrielles et financières (Banques, Assurances, fonds de pension).

(11)Capitalisme qui s’appuyant sur les résultats de la révolution informationnelle (informatique, réseaux), extraie l’essentiel de la plus value dans le traitement de l’information, nouvelle matière première de l’exploitation, d’où le besoin de métropoles qui concentrent les activités informationnelles (sièges sociaux, marketing, gestion etc).

(12) Dont l’essentiel de l’extraction de plus value se fait dans la production de biens matériels (la ville était sa matrice sociale).

(13) Marseille possède (toujours) le sien.

(14) Tueur d’entreprises, d’activités et d’emplois.

(15) Voir la thèse développée par l’économiste Paul Boccara, depuis plus de 15 ans.

Ernest Travers est économiste et Patrick Candella délégué syndical de Nestlé.


Commentaires

mardi 22 septembre 2009 à 09h47
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jeudi 22 janvier 2009 à 01h56 - par  レーシック

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lundi 29 décembre 2008 à 11h15 - par  レーシック

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