POUR L’ABOLITION DE LA PEINE CAPITALE EN ALGERIE

samedi 27 décembre 2008
par  Tarik Mira
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Le groupe parlementaire du RCD a organisé un colloque pour élargir le débat à propos du dépôt d’une proposition de loi qui vise à l’abolition de la peine de mort. Cette proposition de loi a certes une histoire immédiate, liée à une revendication maintes fois réitérée dans les congrès successifs du RCD, mais elle est également née d’une réflexion ancienne qui tire son origine d’un passé récent consacré à la lutte en faveur du respect et de la promotion des droits de l’homme. Ce combat fut mené par la génération politique des années 80, arrivée sur le terrain des luttes pour, entre autres, réaliser la consécration des libertés démocratiques et la réappropriation de l’ensemble du référentiel identitaire et historique national.

La dureté de la répression qui s’est abattue sur ces militants aux actions exclusivement pacifiques a accéléré le mûrissement de la question de la peine de mort dans leur conscience politique. Faut-il rappeler que 24 d’entre eux ont été déféré devant une Cour d’exception en 1980 et 23 en 1985. Ils encouraient tous la peine capitale* pour des revendications qui sont, aujourd’hui, réclamées par pratiquement l’ensemble de la classe politique nationale. Imaginez-vous un seul instant que ce verdict extrême soit tombé et exécuté à l’époque ? Cela paraît absurde aujourd’hui d’évoquer que cela put se présenter. Pourtant cette menace avait bel et bien existé et, en terme jurisprudentiel, les funestes virtualités de cette sentence sont toujours en vigueur contre de fauteurs potentiels. En effet, la raison d’Etat peut mener à tout instant à de monstrueuses dérives.

L’injustice et l’arbitraire inhérents à cette peine barbare sont encore plus significatifs en cas d’erreurs judiciaires. L’irréversibilité du caractère expéditif de la sentence rend la situation davantage tragique. L’exemple des Etats-Unis, où les erreurs judiciaires sont connues et médiatisées, donne à réfléchir sur l’implacabilité de cette option que la raison et l’intelligence humaines, dans leur évolution historique et éthique, réprouve. A présent, nous avons une opportunité exceptionnelle de faire avancer, tous ensemble, au sein de légalités institutionnelles, une cause fondamentale de la lutte en faveur des droits de l’homme.

Le combat pour les droits et libertés doit associer le plus grand nombre et se situer au dessus des clivages politiques. Il en est de même pour l’abolition de la peine capitale qui est d’abord une question éthique avant d’être idéologique. Pour un autre rappel historique, l’Algérie combattante a souffert et dénoncé la peine capitale dont furent victimes quelques uns de nos glorieux martyrs. La lutte contre la peine capitale et la torture a participé à la révélation et au retentissement international du combat de l’Algérie pour le recouvrement de son indépendance. Voter favorablement cette proposition de loi est également une sorte d’hommage à ces combattants de l’ombre qui ont fait passer l’Algérie à la lumière.

Les fondements qui ont porté sur ses fonts baptismaux le Mouvement national dans sa quête de construire l’Etat national souverain, démocratique et social dans sa nature, militent en faveur de l’abolition de cette peine aussi dégradante qu’inhumaine. Du reste, les autorités nationales ont souscrit au moratoire de suspension de cette sanction inique. L’Algérie a été la banque de sang de la région pour l’émancipation des peuples du sud, elle a encore une fois l’occasion, si elle abolit la peine capitale, de participer à l’intégrité de la dignité humaine et à l’universalité de cette aspiration. En tant que femmes et hommes de ce pays, pétri par une culture millénaire et une permanence historique singulière, où la violence a occupé une place assez large, nous devons nous rappeler que la vie humaine est sacrée. Les principes et valeurs des morales religieuse et laïque participent de concert à cette sacralisation. Il est venu le temps de la maturité pour transformer des normes éthiques en principes juridiques afin d’être en accord avec le mouvement de l’histoire mondiale. Cinq décades en arrière, l’Algérie participait à une épopée historique. Cet esprit doit encore guider nos pas.

*Sur 12 chefs d’accusation, 8 au moins renvoyaient à la peine capitale pour l’année 1980.

Tarik MIRA est Député de Bejaia, Secrétaire national aux relations internationales du RCD.


Commentaires

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mercredi 25 février 2009 à 16h33 - par  Ham

Deux choses le RCD a effectivement soutenu le coup d’Etat de janvier 92 car le république était en Danger !!! la preuve le FIS avait aligné plus de 10 000 hommes la première semaine après ce coup d’Etat. Sinon j’aurais aimé vous entendre quand monsieur Bouteflika s’est represneté une 3 ème fois !!! Mais peut être que vous appartenez à cette bande de faiseurs de paix ( St Egidio quand tu nous tiens) qui voulait signer un accord avec le FIS sur le dos de nos valeureux militaires ( les appeles j’ai effectué mon service pendant 24 mois à Zbaarbar et j’ai vu de mes propres yeux ces maquisars egorgeurs d’enfants)ou de nos glorieux miliciens des villages qui ont su résister à la tentation intégriste. Voila mon chèr ami vous avez vos petits mensonges à réctifier ! l’algérie est debout grace au combat des démocrates nous avons choisit de rester et de militer à l’interieur par comme quelques un de nos glorieux chefs historiques ( mehri, ait ahmed and Co)qui ont suivi le même cheminement que le groupe du CAIRE !!!
Je ne suis pas militant du RCD mais j’ai beaucoup de respect pour cet HOMME§§§
rafik

vendredi 9 janvier 2009 à 17h55

Mais on croit rêver, le RCD c’est un partie qui a soutenu le coup d’etat des généraux lorsque le FIS a gané les élections ds las années 90. Et il a accompgné ces soi-disant éradicateurs de l’islamisme qualifié par la suite de terroristes. Or aujourd’hui il apparait clairement que les attentats contre la population Algerienne ont été perpetrés par ces ignobles généraux à travers la création de groupe comme le GIA. E ce partie aujourd’hui qui veut donner des leçons d’humanisme ; Mais le RCd esu un faux nez mes chers amis cactusiens.Mais c’est le régime algerienne actuel qu’il faut abolir

Site web : les faux nez

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