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SARKOZY, ENTRE BUSH ET PETAIN

mercredi 4 octobre 2006
par  Jean-Luc Gonneau
popularité : 35%

Dans sa rage de « rupture », le chasseur d’enfants, le grand organisateur de rafles au faciès attaque sur presque tous les fronts pour saper les fondements fragiles de ce qui protège nos libertés. Après la honteuse opération de Cachan et le maintien volontaire des familles concernées dans des conditions précaires alors que des solutions existent, après la circulaire concernant la traque des « sans papiers » inspirée directement de l’époque de Vichy, voila presque concomitamment la poignée de main à G.W. Bush (avec photo arrangée pour faire apparaître le petit Sarkozy aussi grand que le moins petit Bush) accompagnée d’hymnes au modèle américain, version Bush bien sur, la loi sur la « prévention » de la délinquance, qui ne traite que de répression et les accusations délirantes contre les magistrats. Ajoutons-y le scandaleux traitement des dossiers des familles étrangères ayant des enfants scolarisés en France, où les critères, déjà peu clairs, exigés par le ministre Sarkozy, ont été bafoués et remplacés par un quota fixé à l’avance et la remise du rapport Michalon sur la laïcité, et le tableau sera complet des dernières friponneries du patron de l’UMP.

« Les français me comprennent », commente Sarkozy, sondages à l’appui. Il y a toujours, en France ou ailleurs, une partie de la population qui « comprend » les forts en gueule, en un mélange de peurs recuites, d’envies nauséeuses et même de sincères désarrois. Des français « comprenaient » le travail-famille-patrie de Pétain. Des américains ont « compris » les mensonges de Bush « pour la bonne cause », celle du « bien » contre le « mal ». car les coups les plus bas sont fréquemment, voyez-vous, assénés au nom de la morale. Faut-il citer d’autres « compréhensions » allemandes, espagnoles, italiennes, portugaises dans les années trente et plus ?

De la liste des forfaits récents de Nicolas Sarkozy, le rapport Machelon est peut-être celui qui est passé le plus inaperçu. Rappelons que Sarkozy avait nommé une commission, présidée par le sieur Machelon, universitaire proche du lobby catholique, et composée en quasi-totalité de culs bénits de diverses obédiences, pour « toiletter » ou « moderniser », le verbe variant selon l’humeur du moment la loi de 1905 sur la laïcité. Vous parlez d’une toilette ! De la laïcité, il ne restera plus grand-chose si les propositions de ce rapport, que Sarkozy caresse avec un regard glouton, sont un jour appliquée. Point phare : l’autorisation de financements publics des édifices cultuels, y compris ceux des « évangélistes », si chers au cœur de G. W. Bush.

Le projet de loi « préventif » de Sarkozy sur la délinquance vise à renforcer la répression de populations fragiles à divers titres : mineurs, « malades mentaux », gens du voyage, familles en difficulté. Il transforme les maires en shérifs et les incite, ainsi que les travailleurs sanitaires et sociaux, à la délation. Il prévoit, encore et toujours, de nouveaux fichages, en un maillage toujours plus serré, avec des données cernant de plus en plus la vie privée des individus et des familles. Rien, par contre, sur les délinquances financières, on s’en serait douté.

Les attaques contre les magistrats, derniers avatars d’une longue série, sont, comme d’habitude chez Sarkozy, fondées sur des mensonges éhontés, démenties par les statistiques, y compris les siennes, et seulement étayées par la fuite organisée du rapport « confidentiel » d’un préfet qui, s’il en met une louche sur la carence policière dans son département, met toute la marmite sur le compte du « laxisme » judiciaire, là aussi sans arguments chiffrés.

L’insécurité est un sujet sérieux. Il ne sera pas traité par les méthodes de Sarkozy, qui, statistiquement cette fois, obtiennent des résultats aux frontières du lamentable. Ni par on ne sait trop quel « ordre juste », sortant du chapeau d’une dame en blanc.

Il est pourtant des évidences : toute politique concernant l’insécurité doit englober l’analyse sociale et urbaine de l’environnement des lieux où elle se manifeste particulièrement. Toute politique sérieuse dans ce domaine doit marcher sur les deux jambes de la prévention (la vraie, pas celle définie par Sarkozy) et de la sanction. Elle implique une présence renforcée des services publics (dont la police) là où ils sont absents ou insuffisants. Elle nécessite de bien distinguer, dans le rôle de la police, celui de gardien de la paix de celui relevant du judiciaire : Sarkozy a étouffé le premier, pourtant très préventif, enflé le second, et obtenu des résultats calamiteux. Elle doit prendre en compte le fait que la prison, si elle demeure évidemment nécessaire dans certains cas, n’est pas la panacée : pour les jeunes délinquants, on le sait, elle est souvent l’école du crime.

Rétablir la confiance entre population et police passera, outre les propositions précédentes, par l’abrogation de toutes les lois impulsées par Sarkozy, et de dispositions prévues par ses prédécesseurs, notamment celles concernant les fichages systématiques, permettant, de fait, les contrôles « au faciès » qui se transforment dans certains quartiers en véritable harcèlement. Nous connaissons beaucoup de fonctionnaires de police qui se lamentent du rôle qui leur est imposer, qui refusent l’absurde « culture du chiffre » dont se gargarise leur ministre (au passage, s’il s’appliquait à lui-même cette « culture », sa première décision serait de se congéder).

Une politique responsable de rétablissement de la sécurité publique, c’est aussi ce qui est attendu d’une gauche alternative au libéralisme. Nous en avons proposé quelques axes à notre sens majeurs. Poursuivons la réflexion.


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