CHRONIQUES DU SARKOZYSME ET AUTRES (septembre 2009)
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On n’est plus en vacances
On va recommencer à subir les méfaits coutumiers. En fait, ils n’avaient pas cessé, mais ils étaient moins perceptibles, peut-être parce que l’on regardait moins la télé. Les mêmes vont affronter les mêmes. Je vais à nouveau, hebdomadairement ou plus souvent, casser (virtuellement) du chanoine. Mais attention : si on limite son action politique à ça, on se contente de faire des pirouettes et ça ne va pas loin. Ça ne va même nulle part.
Le chanoine Nicolas et ses acolytes ne sont ni des clowns ni des marionnettes, qui seraient là uniquement pour stimuler la verve des chroniqueurs et faire rigoler le public. Ce sont des prédateurs, et ils ne font rigoler personne. Je vais continuer à traiter de leurs méfaits avec le style qui est le mien, mais à travers les personnages je souhaite m’en prendre à leur politique, instrument de destruction sociale et de misère.
A propos de politique, on assiste à des choses curieuses. En été 2009, il n’est bruit que d’urnes. Les uns préparent fébrilement des regroupements en vue des élections régionales du printemps 2010 ; les autres, ou plus souvent les mêmes, ne pensent qu’aux présidentielles de mai 2012. On parle primaires, alliances, rapprochements, ambitions personnelles, trahisons, petites phrases et grands discours. On oublie la crise sociale, les forfaits des banques, les fermetures d’industries, les familles basculant dans la misère, le démantèlement économique du pays, les cliquetis de sabres en Afghanistan, la taxe carbone. Et bien d’autres choses. Abordons frontalement ces problèmes. La politique politicienne viendra après. Elle devrait être facile à gérer : pas d’ennemis à gauche, pas d’alliés à droite.
Monsieur Benoît et le dogme
Monsieur Benoît, en vacances, gara sa papamobile en double file devant le supermarché de Castelgandolfo où il avait coutume d’acheter ses saucisses et son schnaps. Le patron, en véritable enfant de Dieu, lui consentait une réduction propre à fidéliser sa clientèle. Il sortit en bénissant urbi et orbi vendeuses et caissières, ne vit pas un avis de contravention qu’une contractuelle laïque et impie avait glissé sous son essuie-glace pontifical, et s’abîma en méditations théologiques. "Grand Saint-Père, se dit-il (il respectait ses fonctions et ses titres au plus haut point), j’ai des problèmes avec la Vierge Marie. Chaque année, à l’approche du 15 août, c’est pareil. Cette femme, comme d’ailleurs toutes les femmes (il prit un air dégoûté), me complique la vie. (Il se signa, touchant son front, sa poitrine, ses deux épaules, et, furtivement et involontairement, sa braguette.)
Je suis obligé de clamer devant mes fidèles, comme vérité révélée, le dogme de l’Immaculée Conception. Certes, je n’y connais pas grand’chose en ce domaine, mais je ne vois pas très bien comment elle a pu s’y prendre ! Parfois, les fidèles ricanent. Et samedi, je vais magnifier l’Assomption, encore un dogme ! (il but un petit coup de schnaps.) Ach ! C’est quoi, exactement, un dogme ? Je demanderais bien à mon bienheureux et omniscient fils le chanoine Nicolas, mais il batifole pieusement dans le Var et je ne veux pas le déranger."
Monsieur Benoît médita un petit coup de plus. Puis, illuminé, il se frappa le front : "Putain ! Mais c’est bien sûr ! Je vais demander au Seigneur !" Le Seigneur, dans sa Grandeur, daigna répondre à son Pontife : "Grand Saint-Père, tu vieillis ! Tu oublies ce qu’on t’a enseigné au Séminaire. Un dogme, c’est la force de notre Sainte Eglise : l’obligation de croire à une authentique connerie !"
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