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Communisme

lundi 12 octobre 2009
par  Jacques-Robert Simon
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Toutes les révolutions ont fait l’hypothèse qu’un changement radical de Société entraîne une amélioration de l’espèce humaine. Ce postulat s’est révélé faux. Toutefois, certaines d’entre elles ont considérablement bouleversé et quelquefois amélioré les conditions d’existence de beaucoup voire de tous.

N’importe quel système politique peut être utilisé si l’on postule des êtres idéaux. La difficulté de la Politique est de trouver des palliatifs efficaces à leurs travers. Ainsi, si l’on associe un capital à une capacité de décision et d’innovation, il n’est pas a priori insensé que certains en disposent plus que d’autres s’ils l’utilisent plus intelligemment. Il n’est pas impossible de trouver, et des exemples existent même s’ils sont rares, des capitalistes intelligents. La centralisation d’un pouvoir décisionnel au sein d’une structure unique est en soi dangereuse car stérilisante. Le problème n’est donc pas la création d’inégalités, c’est la mauvaise utilisation de cette inégalité qui est dramatique et plus encore leur perpétuation. Le talent et l’esprit d’entreprise sont très égalitairement répartis parmi les individus quelles que soient leur classe sociale, leur formation, leur culture… mais il serait naïf de penser que chacun dispose des mêmes dons ou ont la même envie de les mettre en oeuvre avec une égale énergie. Un tel raisonnement n’est cependant possible que si l’on débarrasse ses rapports à autrui de toute espèce de mépris. Faire de longues et coûteuses études ne met pas à l’abri d’être un parfait imbécile, ne pas en faire non plus. La culture, qui est toujours le savoir des dominants, n’est en rien un gage de talent si l’on définit celui-ci comme la capacité de faire ce que les autres ne font pas, l’aptitude à créer. Le problème c’est que justement les systèmes installés privilégient l’immobilité sociale, intellectuelle, culturelle. Le pouvoir ne sert pas à créer mais à se perpétrer.

Dans ce but, tous les moyens sont bons, mais les plus sûrs restent ceux ancrés dans le cerveau reptilien. On utilise sciemment les travers plutôt que de les canaliser. Les jouissances immédiates deviennent la norme, toute forme de pensée est jugée archaïque ou utopiste. Il faut être pragmatique, c’est-à-dire au service des puissants. Sexe, argent, jeux du cirque : nos « Elites » proposent aux « masses » ces réjouissances pour les détourner de l’essentiel : l’errance de la plupart. Le cynisme est une vertu. Le goût d’écraser, d’humilier est le moyen proposé de « réussir ». Des mots sont déconstruits et vidés de leur sens pour habiller, rendre décent ces propositions qui en plus d’être ineptes, sont inefficaces : à terme une société ne peut pas y survivre. A titre individuel, personne ne réussira sa vie en prenant comme modèle le plus malfaisant. Il n’est nul besoin d’imagination pour se conformer aux instincts. Du point de vue collectif, aucune organisation sociale n’a survécu sans desseins, sans idéaux, sans la prise en compte de l’autre comme une richesse et non pas pour optimiser son exploitation.

La survie de l’espèce a toujours reposé sur l’alliance de très diverses compétences et aptitudes. La compétition entre tribus n’a guère apporté de progrès sociétaux. La force d‘un groupe repose sur sa cohésion et non sur sa capacité de s’entredéchirer. La modernité que l’on nous propose relève bien plus du nombrilisme et de la goinfrerie. La « mondialisation » n’est rien d’autre que l’optimisation de l’exploitation de l’Homme par l’Homme qui se trouvait trop à l’étroit dans les cadres nationaux.

Il est acquis que nos sociétés sont dans une impasse morale ; ce n’est pas la première fois. Ce qui est plus grave, c’est que c’est la dernière : nos modes de consommation ne permettent matériellement pas leur survie. Comment une société de consommation pourrait-elle muter en une société de la frugalité ???

Le siècle qui se présente devra relever le très difficile défi de cette mutation. Les multiples combats pour l’eau, l’énergie, les matières premières…ne peuvent pas avoir de vainqueurs à moins d’accepter de rayer de notre monde des pans entiers de l’humanité. Mais même dans ce cas, l’Homme, y survivrait-il ?

Les technologies actuelles, dans les mains des citoyens, permettent d’échapper à ce dilemme. A la domination bestiale peut faire place le partage tant des moyens que des décisions. Le terme le plus adapté qui résume cette hypothétique société est le « communisme », dans son acception la plus simple : la mise en commun de ce qu’il est plus efficace de mettre en commun, sans contrainte, sans coercition.

L’évocation du communisme produit presque à coup sûr les pires crises d’hystérie. Pourtant, sous une forme ou sous une autre, tout ce qui arrache de la bestialité se rattache à cette idée. Inévitablement, on est renvoyé à l’appartenance à une secte donnant son allégeance à un être d’exception qui sert de modèle indépassable. Il s’agit de substituer à Dieu, des dieux. Ceci ne présente aucun intérêt dans l’essence même du communisme.

Le Communisme n’a besoin ni de dieux, ni même de parti. Toute structure figée lui est fatale. Ce que l’on met en commun ne peut se faire qu’avec enthousiasme, même s’il est temporaire. Le bien commun fluctue et se réarrange en fonction des circonstances et des acteurs mais sa notion ne peut être remise en cause. Le Communisme n’a pas à attacher une quelconque importance aux préférences philosophiques ou religieuses de chacun puisqu’il se définit dans l’action et non pas dans l’abstraction. Je connais qu’une sorte de Communistes, ceux qui ont le courage de s’engager pour autre chose que leur strict intérêt. Les diverses définitions du communisme n’ont pas de sens car elles n’ont pas d’effet.


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