REGIONALES : AU DELA DES RAGOTS, BATTRE SARKOZY
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Les urnes régionales ont rendu leur verdict. Nous ne vous feront pas l’affront d’ajouter aux nombreux commentaires un constat supplémentaire. La campagne, telle que relatée par les médias, s’est souvent enlisée dans des querelles de caniveau. On sait l’appétence de la plupart des journaux (y compris certains qui se piquent de hauteurs de vue, n’hésitant pas toujours à donner des leçons à tous et à chacun) pour les mauvaises odeurs. Ils ont été cette fois servis avec profusion, entre Languedoc-Roussillon et Ile de France en passant par Poitou-Charentes, notamment. Pendant qu’on se focalisait sur l’hypothétique passé judiciaire de tel candidat, les débordements verbaux à répétition de plusieurs autres (il n’y a pas que Georges Frèche, hélas), la boulette navrante d’une éminence ultramarine, la situation du pays ne s’améliore en rien, rien ne se dessine pour trouver une issue pour les centaines de milliers de chômeurs en fin de droits qui font se multiplier dans les semaines et les mois à venir. Pendant ce temps, Madame Bachelot continue son oeuvre de destruction de la santé publique. Monsieur Chatel, avec l’ardeur du néophyte, fait de même avec l’éduction nationale, réduisant ses moyens, gommant progressivement tout ce qui, dans l’enseignement, prépare à l’esprit critique indispensable à une citoyenneté responsable. Pendant ce temps, les projets de délocalisations (pardon, de « restructurations ») vont bon train tandis qu’on nous informe que le gouvernement « hésite » sur la conduire à tenir : agir ou laisser faire. Le téléphone doit marcher fort en moment entre l’Elysée et le club du Fouquet’s. Monsieur Minc doit s’épuiser à jouer le petit télégraphiste (de luxe) entre la présidence et les éminences du CAC 40. résultat, entre autres : une abstention record.
Ces « affaires » gomment aussi le travail militant souvent remarquable fait sur le terrain par les équipes de candidats qui ont (pas tous certes, mais beaucoup) de réels projets pour améliorer le sort de leurs concitoyens. Certains de ces débordements conduisent même à des situations inextricables. C’est le cas du Languedoc-Roussillon. A de très rares exceptions près, dont nous ne faisons pas partie, tout le monde convient que certains propos de Georges Frèche sont inacceptables. Beaucoup, localement, louent ses œuvres, pour Montpellier naguère, pour la région, ensuite. De nombreux témoignages semblent attester du caractère, disons, avec litote, autoritaire du bonhomme. Il manie apparemment avec virtuosité clientélisme et clanisme, vertus bien peu républicaines, mais fortement ancrées en Méditerranée (et pas seulement). Pour autant, des militants sincères, comme on disait, des républicains farouches s’engagent à ses côtés. Soif de places ? Parfois oui, mais pas toujours. Et quoi qu’on pense du personnage, des gens de gauche font sa campagne. Georges Frèche est présent au second tour, et en tête. Les autres listes de gauche avaient annoncé la couleur : pas question de fusionner. Nous aurions fait de même. La fusion n’aura pas lieu, de toutes façons, puisque les listes de gauche n’ont pas passé le premier tour. Cela dit, peut-on se retirer complètement sur un confortable aventin ? Frèche et l’UMP, ce seraient bonnet blanc et blanc bonnet, ainsi que le disait jadis le pittoresque et pour cela regretté Jacques Duclos lors du duel Pompidou-Poher ? Nous ne voudrions pas être à la place de nos amis du Languedoc-Roussillon, mais à supposer que nous y soyons, nous voterions contre l’UMP, donc pour Frèche. Comme quoi ce n’est pas toujours gai, la démocratie.
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