RELIGIONS, LES SEMEUSES DE ZONE

samedi 17 avril 2010
par  Mick et Paule
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On ne parle pas que de ça, mais on en parle beaucoup quand même : les prêtres de tous bords, papes, imams, rabbins, ayatollahs et tout le tintouin sont à la une plus souvent qu’à leur tour. Et pas vraiment, en général, à leur avantage.

Le petit homme brun et agité qui nous sert de président vantait jadis le prêtre, supérieur à l’instituteur. Ce chanoine du Latran est coi davantage par les temps qui courent, et préfère titiller telle manifestation costumée de quelques allumé-e-s musulmans qui nous rejouent quotidiennement un épisode d’Halloween déguisées en fantômes urbains. Si la mascarade les amusent, pourquoi pas, si c’est une violence imposée, la loi doit les protéger.

Des prêtres qui aiment les petits garçons, des rabbins fous qui veulent casser du palestinien, des mollahs qui éditent des fatwas sanguinaires comme d’autres fabriquent des petits pains : il y a de quoi attraper une palanquée de tournis. Loin de nous l’insinuation que tous les curés sont pédophiles, que tous les rabbins sont enragés, que tous les imams ont des pulsions criminelles. Nous savons bien qu’il s’agit de déviances minoritaires au sein de chacune des religions dites révélées. Mais des déviances minoritaires qui mobilisent les médias de façon spectaculaire.

Nous avons le sentiment que ces cristallisations traduisent au moins deux phénomènes. Le premier est peut être la perte de sens du sacré, qu’il ne faudrait pas confondre avec la religion. Le sacré, c’est le respect de l’autre, de sa vie, de ses opinions, de ses libertés. Nul besoin de foi là dedans. Le second, c’est la perte de sens de la laïcité, qui est une autre traduction du respect dû aux autres.

Nous vivons une époque où le prosélytisme religieux a repris de la vigueur, entretenu notamment par des groupes de pression plus ou moins « fondamentalistes » musulmans, des « born again » chrétiens de tous acabits, des factions intégristes juives qui gagnent du terrain dans leurs organisations dites représentatives. Cela se traduit entre autres constats par le succès croissant des écoles confessionnelles, qui constituent, de plus en plus, une sorte de fer de lance anti-laïque.

Qu’au même moment, le gouvernement du petit homme brun agité s’échine à casser le service public de l’éducation (et pas seulement celui là, au passage) est significatif. Que dans les instances internationales, il soit évoqué sérieusement l’interdiction du blasphème ne l’est pas moins.

Le recul de la laïcité, ne nous y trompons pas, c’est un recul de la raison. C’est peut-être (et plus que ça) aussi le résultat d’une société devenue avant tout marchande, consumériste, ne pouvant fonctionner que sur des pulsions : on retrouve ici la bonne blague de l’ancien patron de TF1 sur le temps de cerveau disponible pour vendre des sodas ou des biscuits ou toute autre marchandise.

Voila pourquoi la gauche doit, dans l’ensemble, se ressaisir : elle aussi, à quelques exceptions près, tel Jean-Luc Mélenchon, a laissé le champ laïque en jachère. Qu’elle prenne garde : religion et politique (de gauche) n’ont jamais fait bon ménage. Demandez donc au NPA ce qu’il en pense(1). Nous autres, Cactusiens, constituons certes un ramassis de mécréants. Respectueux toutefois des croyances des autres, s’ils en ont. A la condition qu’ils ne nous cassent pas les pieds (nous demeurons bienséants). A la condition que ne soient pas véhiculées des idées opposées à la liberté (droit de croire, mais aussi de ne pas croire), à l’égalité (la femme est l’égale de l’homme, sauf dans la plupart des églises : pas de curettes, pas d’imames, une poignée de rabbines et quelques pasteures, ça ne le fait pas), à la fraternité. Nous avons depuis longtemps fait nôtre l’aphorisme des anarchistes portugais tagué sur les murs de Lisbonne au lendemain du 25 avril 1974 (la « révolution des œillets ») : « Si Dieu existe, c’est son problème, pas le nôtre ». Pas de dieux, pas de maîtres, ce ne sont pas les seuls anars qui l’ont proclamé, c’est dans l’Internationale, que des générations de gauche entonnent, mais quelquefois sans réfléchir aux paroles qu’elles chantent.

(1)Une anecdote au sujet de la politique et de la religion : lors de la recherche, infructueuse comme on le sait, d’une candidature unitaire de la « gauche de la gauche », les prétendants se bousculaient. Parmi cette cohorte figuraient Marie-George Buffet et Clémentine Autain. Cette dernière était l’une des animatrices de la revue Regards, repaire de communistes unitaires. Qui eut l’idée, au comité de rédaction de regards, de mettre en couverture d’un numéro une reproduction de la Cène où les visages des apôtres étaient remplacés par ceux des prétendants, nous l’ignorons. Riche idée, en vérité on vous le dit, car, patatras, le visage de Marie-George fut collé sur celui de Judas. Personne à Regards n’y vit malice, la culture cléricale de la revue étant probablement très limitée. Mais la Congrégation de la Foi sise place du Colonel Fabien veillait (elle mit quand même un mois avant de réagir) et quelques « évêques » du PCF hurlèrent au complot, ce qui nous valut des scènes de vertus outragées à faire pâlir de jalousie le Vatican. Nous fîmes alors finement remarquer à Roger Martelli et Clémentine Autain, piliers de la revue, que voilà ce que c’était de mettre du religieux dans le politique. « J’avais proposé de mettre l’équipe de France de foot », fit Clémentine. La bonne blague : costauds comme ils sont à Regards question sport, ils auraient été capables de coller Marie-George sur la bobine d’un remplaçant. (NDLR)


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