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CHRONIQUES DU SARKOZYSME ET AUTRES (mai 2010)

samedi 8 mai 2010
par  Jacques Franck
popularité : 56%

Les malentendus

Les princes qui nous gouvernent sont compétents, compatissants, mais hélas incompris. Nous n’en avons que trop de preuves. Ainsi, une inondation ayant ravagé plusieurs villages côtiers en Vendée et Charente Maritime, les autorités, après consultation d’experts probablement autoproclamés, ont pris deux décisions d’intérêt public. Premièrement, on ne construira pas de digues protectrices. Pourquoi ? Parce que c’est comme ça. Deuxièmement, on rasera quelques centaines de maisons, de préférence les moins endommagées. Parce que c’est comme ça aussi. On dédommagera les sinistrés grâce à un fonds spécial, qui est vide. Les habitants ont mauvais esprit. Ils ne disent pas merci. Ils veulent garder leurs maisons. Malgré cette ingratitude, le président-chanoine Nicolas, dans sa bonté, leur envoie une escouade de ministres dirigés par le charismatique et fin Monsieur Borloo. Face à la colère des spoliés, il sut trouver les mots qui rassérènent : "Mes bons amis, c’est un malentendu !"

Un million de chômeurs, espèce qui ne connaît pas la décroissance, arrive en fin de droits. Perspectives : rien. A priori, l’affaire est gravissime. Mais non : c’est un malentendu. Les hôpitaux se portent de plus en plus mal, on les étrangle et les supprime. Les médecins disparaissent progressivement du paysage national, les malades auront de moins en moins de recours pour se soigner. Pas d’affolement : c’est un malentendu. On réduit le nombre d’enseignants, on ferme des classes, on élabore des plans de dégradation de l’éducation à tous les niveaux. On ne va quand même pas protester contre un simple malentendu ! Les paysans, agriculteurs et éleveurs, n’existeront bientôt plus : par malentendu. Des pans entiers de l’industrie s’effondrent, les patrons, soutenus par le gouvernement, délocalisent des usines vers des pays à bas coût de main d’oeuvre et mettent sur le pavé des milliers de salariés. On ne fait pas grève contre un malentendu. Le couple infernal gouvernement-MEDEF tente de réduire les retraites et de vous faire bosser jusqu’à l’extrême vieillesse. Bien sûr, c’est contrariant, mais il faut comprendre : c’est un malentendu. Les banques sont florissantes, l’argent public (le vôtre) permet à leurs PDG et à leurs traders de s’enrichir. Est-ce bien un malentendu ?

Je pourrais étendre presque à l’infini ce catalogue des malentendus du chanoine Nicolas et de sa bande. Quand les femmes et les hommes de gauche et l’ensemble des républicains s’entendront pour substituer leurs intérêts à ceux de la Bourse et du patronat, ils chasseront le chanoine et ses acolytes. Et ce ne sera pas un malentendu.

Le chanoine et la rumeur

De sombres rumeurs entachent la réputation du chanoine Nicolas, président aimé de tous les Français ou presque. On dit qu’il a des bontés pour les plus riches de ses ouailles et qu’il protège leurs justes revenus (et les moins justes) par un bouclier fiscal inoxydable. On affirme que sa bonté ne s’étend pas à tous ses sujets, dont certains passent de la pauvreté à la misère tandis que d’autres basculent dans la pauvreté. Certains prétendent que les retraites vont subir, du fait du bon chanoine et de ses sbires, une série de coups assez rudes, obligeant les salariés à travailler plus longtemps et à survivre moins bien. On chuchote que le tissu industriel du pays sera démantelé par le jeu des délocalisations au profit de pays à très faible coût de main d’oeuvre, avec la bénédiction du patronat et l’accord de notre chanoine, qui s’honore de laisser faire tous les coups. On susurre que les malades auront la plus grand intérêt à ne plus l’être, la prise en charge de leurs maux étant progressivement réduite à pas grand’chose. En outre, ils devront ne plus trop compter sur les hôpitaux, dont les prodigalités en matière de soins seront promptement mises au pas. Il se murmure que les banques, dont le patriotisme et la philanthropie sont notoires, méritent d’être largement récompensées et que les milliards d’euros de l’Etat-providence assurent la pérennité des bonus, rémunérations patronales, stock-options et parachutes dorés.

Un bruit court sous le manteau, selon lequel les personnels des services publics de l’enseignement, de la poste, de la SNCF, de la police, même, et autres fonctionnaires se verraient signifier leur inutilité sociale et prier d’aller se faire voir ailleurs. On clabaude que les agriculteurs, ne servant à rien et grands consommateurs de subventions, seront amenés à disparaître de nos riantes campagnes, où ils seront remplacés par les jolis palais de la grande distribution. Il paraîtrait que des hommes, des femmes, des enfants sont ignominieusement enfermés dans des prisons qui ne disent pas leur nom avant d’être expulsés dans des avions affrétés par un ministre du bon chanoine. Et que ne dit-on pas encore ?

Moi, Jacques Franck, citoyen, militant et électeur, j’atteste de l’authenticité de ces rumeurs. Et je m’engage à dénoncer et à combattre les objets par tous moyens politiques dont je disposerai.


Commentaires

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mardi 27 juillet 2010 à 14h25 - par  Palestinophile

Il serait plus logique d’écrire sarkozÿsme ;-)))

A défaut d’écrire nagy-bocsaïsme ;-)))

Y-a-t-il eu une décision de justice l’autorisant, à la différence des nobles, à ne pas se présenter sous la partie de son patronyme officiel sous lequel les nobles - même s’il ne l’est pas de comportement - se nomment habituellement.

Quoiqu’il en soit le tréma, il devrait y avoir droit. Ce serait un minimum, sauf si là encore une décision de justice ....

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