QUI PAIE LA PROPAGANDE DU GOUVERNEMENT ?
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La télé publique est, en France, indépendante du pouvoir politique. C’est la raison pour laquelle le président en exercice a dorénavant la charge de nommer le directeur de France Télévision. C’est tout ce qu’il y de limpide pour garantir les droits des uns et des autres pour informer et être informé.
Le ci-devant gouvernement fort de ce droit vraiment garanti (en tous les cas pour lui-même) n’a pas lésiné. Pour vanter son projet de contre-réforme des retraites il n’a pas tôt fait que de faire diffuser des spots sur les écrans de la TV. En démocratie respectée par le gouvernement, celui-ci n’a pas manqué de marteler que c’est justice de travailler plus longtemps quand on est programmé pour vivre plus longtemps. L’argument est spécieux avanceront d’aucuns. Soit, j’en conviens. Je crois même qu’il est ridicule et s’appuie sur des données historiques et sociales partielles, oublieuses de la tendance séculaire à mieux vivre en travaillant moins.
Admettons cependant que l’argument (si c’en est un) puisse être servi et qui plus est par l’honorable gouvernement actuellement en exercice sous la houlette d’un Sarkozy omniprésent, toujours agité, en mal de reconnaissance définitive. Y-a quand même un hic. Car si cette proposition (demeurons positif dans le ton, car nous sommes peut-être encore en démocratie) a droit à être exposée, pourquoi l’est-elle avec l’argent public ? sans qu’il soit possible et d’éventuelles contre propositions (il en existe, diantre, diantre !) de pouvoir se faire connaître à égalité de temps et de moyens ?
Car telle est l’état de la question : le gouvernement et son chef peuvent user de l’argent du contribuable pour faire de la propagande (car ce n’est pas de l’information, chacun le sait). L’opposition, non. Les organisations syndicales, non. Le MEDEF, oui, puisque le gouvernement est le sien.
Toute cette propagande renforcée, avec le même argent public, par des publicités sur des pages entières dans les grands quotidiens. C’est certain, y-a de la démocratie nouvelle dans l’air. Tout citoyen, à son insu bien entendu, peut ainsi contribuer à se faire rouler dans la farine. Et quelle farine ! 7,3 millions d’euro, c’est le coût de la campagne publicitaire du gouvernement, selon Marianne. C’est quand même cher le kilo. Un journal au moins a refusé d’accueillir les propos officiels sur les retraites : L’Humanité. Evidemment la bande à Fillon, commandée par Sarkozy, peut toujours arguer que c’est simplement de la com’. Les Français y ont droit. Déjà sous le second empire. Dont acte. Mais ils n’ont pas droit à l’information intelligente, ni à la critique de la com’ officielle avec les mêmes moyens financiers. Le sieur Berlusconi serait-il si influent, au point de se faire copier. Ne serait-il pas aussi celui à qui on confie, dans la si vertueuse Union européenne, le soin d’essayer les pires politiques pour voir comment et jusqu’où il est possible d’aller ?
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