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REPUBLIQUE : LE GRAND SACCAGE

vendredi 6 août 2010
par  João Silveirinho
popularité : 91%

Les fondements de la république sont inscrits sur les façades des mairies et des écoles : liberté, égalité, fraternité. Nous y ajouterons la laïcité. Depuis 2007, le président de cette république, son gouvernement, sa majorité électorale de 2007 n’ont de cesse de saccager ces fondements là.

Laïcité, quand on entend que le prêtre serait supérieur à l’instituteur, quand l’enseignement public laïque est soumis à des coupes sombres tandis que les collectivités locales sont contraintes de financer l’accès à l’enseignement privé, très majoritairement confessionnel, y compris hors leur territoire ?

Fraternité, quand les étrangers, les « personnes d’origine étrangère », certaines catégories de populations dont le mode de vie est différent (les « gens du voyage »), sont montrés à l’opprobre publique quand les principes de l’accueil de personnes persécutées dans leur pays d’origine sont bafoués ?

Egalité, quand les écarts de revenus continuent de se creuser, quand l’égalité devant l’impôt est mise à mal comme jamais, l’affaire Bettencourt en étant un exemple caricatural, dans les discriminations de toutes sortes, au logement, à l’emploi, aux modes de vie sont loin de se résorber ?

Liberté, quand les contrôles se multiplient, notamment si le pigment de la peau ne paraît pas « de souche », les gardes à vue explosent, les caméras envahissent nos cités ?

Dans pratiquement tous les domaines, le bilan du gouvernement, qui est avant tout celui du président, est négatif. Un échec sur toute la ligne à l’aune des principes républicains. Un échec sur toute la ligne sur le plan économique, les dents n’ayant manifestement pas été suffisantes pour ramener la croissance. Un échec sur toute la ligne sur le plan social : chômage massif, restrictions salariales généralisées, retraites menacées, services publics désossés pour le plus grand profit du privé (hôpitaux, enseignement on l’a dit, énergie, et on en passe). Un échec sur toute la ligne sur le plan de la sûreté : jamais les violences sur les personnes n’ont été aussi nombreuses, même l’ancienne ministre Rachida Dati en convient.

Et pourtant, celui qui est le démolisseur en chef des principes républicains alors qu’il devrait en être le garant persiste, signe, et même accentue ses propres dérives. Nous ne répéterons par ici les nombreuses analyses de ses dernières déclarations à propos des gens de voyage (français nés en France pour l’immense majorité d’entre eux) ou des populations d’ « origine étrangère », qui représentent sans doute un tiers de la population française si on remonte à trois générations (mais aussi un tiers du gouvernement, et inclut le président de la république lui-même). Nous reproduisons d’ailleurs la déclaration-pétition à l’initiative de la Ligue des droits de l’Homme, que nous vous invitons tous à signer, et d excellents articles de Chems Eddine Chetour et d’Hervé Le Crosnier sur la question. Nous rappellerons cependant que ce prurit à relents pétainistes dans l’esprit ne se manifeste pas par hasard dans cette période : il s’agit, aussi, de faire oublier, si possible les liens entre le pouvoir et les puissances d’argent, mises à jour par l’affaire Bettencourt. Il s’agit, surtout, de pointer du doigt des actes ou des pratiques certes intolérables (violences, excision…) mais qui sont le fait, heureusement, d’infimes minorités, pour tenter de les faire apparaître comme des incidents quotidiens qui menacent la totalité de la population. Pour les antisémites des années 1930, le juif était la cause de tous les maux, chômage, pauvreté. Ce qui est tenté aujourd’hui, qu’on ne saurait évidemment pas comparer à quelque « solution finale », participe des mêmes amalgames. Et tant pis si les martiales déclarations du chef de l’état et de ses séides, les Hortefeux, Lefebvre, Lellouche, Ciotti ne sont évidemment pas applicables. Tant pis, par exemple, si l’annonce des démantèlements des campements illégaux de roms (citoyens souvent français et toujours européens) d’une part ne constituent pas une nouveauté et d’autre part doivent être mises en regard, ce que le président de tout ne dit évidemment pas, avec l’incapacité de l’état à faire respecter ses propres règles, à savoir l’obligation pour les municipalités d’aménager des aires d’accueil pour les gens du voyage. Il est vrai que l’énergie déployée pour faire appliquer cette règle sera de peu de poids par rapport à celle engagée pour les démantèlements.

La France n’est certes pas affublée d’un régime totalitaire. Sarko facho, ce n’est pas justifié. Mais le gouvernement est de toute évidence réactionnaire. Il a réussi la performance, sans que la gauche ne relève l’imposture, de faire passer pour des « réformes », mot chargé de sens positif, des retours en arrière sur des libertés parfois chèrement conquises par des luttes populaires. Quand la gauche reviendra au pouvoir, qu’elle ne nous parle plus jamais de « réformes » ! Le mot, pour longtemps, est dévalué.

Face à ces outrages faites à la république, face à ces saccages faits au vivre ensemble, face aux désespoirs créés par une précarité qui s’étend inexorablement, ce ne seront pas des « réformes » qu’il faudra « faire en sorte » (c’est-à-dire ne pas faire) de mettre en place, mais un projet de société qui sache renouer avec l’esprit du Conseil National de la Résistance, tout en étant adapté aux réalités d’aujourd’hui. A un esprit pétainiste rampant que véhicule le gouvernement, opposons une résistance active. Et si possible joyeuse, malgré tout.


Commentaires

Logo de Stan Nourel
lundi 9 août 2010 à 16h52 - par  Stan Nourel

EXCELLENT ARTICLE !Voici mon "coup de gueule" :
http://stan-nourel.jimdo.com/coup-d...

Bien à vous
Stan Nourel

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