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VICHY OR NOT VICHY ?

lundi 11 octobre 2010
par  João Silveirinho
popularité : 47%

De plus en plus, des éditoriaux, des déclarations établissent des parallèles entre la politique du gouvernement actuel et celles menées par les gouvernements du régime pétainiste de Vichy.

A chaque fois ou presque, nos gouvernants ou leurs chiens de garde, les Lefebvre, les Ciotti, montrent les dents en criant à des amalgames honteux, issus probablement de ces intellectuels fumeux qui ne décarrent pas de Saint-Germain des Prés. Il semble exact que ces messieurs ne fréquentent guère le quartier germanopratin, préférant la proximité ô combien populeuse du misérable Nice ou beaux quartiers du 9-2. Parfois même, des procès ont lieu.

Regardons-y d’un peu plus près. Vichy, c’est la collaboration odieuse avec le nazisme, bien sur, et on ne saurait traiter ces messieurs de nazis. Le racisme d’un Hortefeux, aussi déplorable soit-il, est, heureusement, d’une bien faible intensité comparé à celui de certains dignitaires vichyssois. Mais Vichy ne fut pas que cela. Vichy, ce fut l’exaltation d’une « identité nationale » (tiens donc) exprimée pour au moins trois raisons : un réel nationaliste xénophobe de la part de beaucoup de dirigeants, une volonté de complaire à l’occupant, un souci d’occulter l’humiliation de la défaite et surtout de l’occupation du territoire par le vainqueur en agitant le fantasme d’un « France éternelle » parée de toutes les qualités. En ce sens, le débat heureusement avorté lancé par le tandem Sarkozy-Besson sur l’identité nationale, y inclus le « questionnaire » censé « faciliter » les débats, était tout à fait dans l’esprit vichyssois.

Vichy, c’était aussi l’ordre et la sécurité. De ce côté, nous sommes servis. C’était, au nom de l’ordre et de la sécurité, des méthodes : appels à la dénonciation, surveillances, méfiances, rafles. Ces méthodes étaient directement copiées de celles de l’occupant. Quel que soit celui-ci, l’état de guerre (car la Résistance était en guerre, elle) explique, sans les excuser, le recours à ces procédés. Aujourd’hui, les modifications du droit (témoignage anonyme), la multiplication des fichages informatiques pratiquement sans contrôle, à tel point qu’on peut avoir le sentiment que les ficheurs eux-mêmes s’embrouillent dans leurs multiples fichiers, les circulaires infâmes concernant la traque des étrangers sans papiers, les contrôles au faciès, les rafles. Oui, il s’agit bien de rafles, le mot existe et ne désigne pas uniquement celles, les plus odieuses évidemment, concernant les juifs, mais aussi les tsiganes, déjà, lors de l’occupation. Rafler, c’est contraindre des groupes de personnes à rejoindre une destination où ils ne veulent pas aller. Il est des rafles légitimes (par exemple surprendre une réunion mafieuse et conduire tout ce petit monde au poste). Il en est qui ne le sont pas.

Vichy, c’était la suspicion, voire la haine de l’autre, de celui qui est différent. En ce sens, la politique gouvernementale, dressant certaines catégories de populations ou certaines corporations les unes contre les autres (magistrats et policiers, français et étrangers, gens du voyage et sédentaires, salariés du public et du privé…) hérite de celle de Vichy.

Il ne convient évidemment pas de généraliser la comparaison : nous bénéficions d’une démocratie électorale réelle, ce qui n’était pas le cas sous Vichy. Une presse d’opposition existe, même si sa survie économique est de plus en plus difficile, la censure, même si elle n’a pas disparu dans les mœurs de quelques-uns, est réduite à une portion très congrue. On parlerait plus d’autocensure que de censure. Bref, nous ne sommes pas en dictature. Pourvu que ça dure. Mais il n’empêche : il y a, émanant de ce gouvernement, une bouffée de parfum vichyssois, bien capable de ravir cette partie de l’électorat qui n’a jamais fait le deuil de la méfiance vis-à-vis de l’autre, de la rancœur comme moteur de l’existence. Denis Kessler, idéologue du MEDEF, ne se réjouissait-il pas de l’action gouvernementale qui contribuait à mettre à bas toutes les mesures héritées du Conseil National de la Résistance. L’omniprésident aura beau porter ses talonnettes un fois l’an au plateau des Glières, ou tenter de faire lire la lettre de Guy Môquet à ses parents, ce ne sera pas l’image que l’histoire gardera de lui.


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