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DELECTATION MOROSE (CECI EST UN CRI QUI SE VOUDRAIT SEDITIEUX)

Par le Professeur Zigounoff, alias Georges Michel
vendredi 8 octobre 2010
par  Georges Michel
popularité : 11%

Je crois bien que l’année prochaine je n’irai pas à la fête de l’Huma. Ni les années suivantes non plus. J’aurais désormais bien trop peur des mauvaises rencontres, Bernard DSK, Monsieur Tapie du FMI, ou Ingrid de la jungle. Ce n’est pas que mes visites à La Courneuve aient été fréquentes au point de commencer à dégager des relents de routine ou des effluves de tradition. J’y retrouvais avec une fausse surprise bien simulée, d’anciens complices des années d’espoir d’une vie meilleure pleine de fraternité et de tolérance, sans guerres coloniales. Plusieurs sont bien davantage attachés aux rituels que je ne le suis, pourtant, nos rencontres presque impromptues ne tournaient pas aux réunions d’anciens combattants. Sans doute est-ce que l’on ne partage des opimes qu’après les guerres de riches. Vraiment, Clovis le fier Sicambre et sa vaisselle de Soisson, d’un plébéien …

Cette année, revanche de Sigmund : d’actes manqués en dégustation de melon de Montcuq, j’ai carrément évité plusieurs escales et lieux de rencontre. Cette année, ce sont les cumuls d’euphémismes, les récupérations de vivants, de morts et d’entre-deux qui épongent ce qui restait encore de crédibilité. N’est-il pas remarquable que la fin de plusieurs illusions se décline sur un mode mineur qui décourage brocards et appogiature. On en oublierait presque les photos retouchées de la re-écriture de l’histoire. Le monde passe, les murs tombent, la Grande Encyclopédie Soviétique reste. Cette année, difficile d’admettre qu’on n’y croit plus guère sous cette forme, difficile de ne pas estimer au plus près la peau de chagrin de l’espoir raisonné de quelques lendemains qui chantent. Et maintenant, que va-t-on faire de tout ce qu’on a mis en circulation chez plus malheureux que nous, pour qu’à leur tour ils se donnent démocratiquement tout seuls un gouvernement bien de chez eux de control freaks peu susceptible d’inspirer les humoristes ? Cuba en moins drôle, avec de sinistres épigones des inoxydables frères Taloche. Cette année, l’œil exact impitoyable de mon fils de seize ans a froidement jaugé les mots d’ordre interchangeables, les familles de buveurs d’apéro, le bar à huîtres et coquillages, la fête de la saucisse. Des trucs de vieux.

Faut quand même des principes…

Vive l’alternance ! À bas l’anarchie ! (ou vice versa). Cet écrit se voudrait séditieux ; il ne manque guère que le " … soulèvement concerté et préparé contre l’autorité établie" qui ne me semble pas encore tout à fait au point. L’éloge flatteur serait-il sur le point de fondre sur la liberté de blâmer ?

Monsieur le Ministre des recyclages a eu la bonté, dans sa bonne circulaire sur l’exportation, de désigner sans ambiguïté tous ces gens d’ethnie floue qu’on ne va même pas mettre dans des camps (ils y sont déjà), et qui voyageront par avion, à nos frais, depuis que la réputation des wagons à bestiaux a été galvaudée dans des applications douteuses.

C’est qu’elle n’est pas sans mérite cette circulaire : désormais, plus aucun doute ne subsiste sur Monsieur le Ministre de l’amnésie sélective et plusieurs de ses amis. Ils ont osé, ils viennent de loin, ils ont leurs quartiers d’infamie, ils sont la droite continuo. En lisant plus attentivement on voit bien la pérennité, la fermeté du propos. Aucune exception ne sera faite pour les gauchers contrariés et les écolos aveyronnais, ni aucun passe-droit accordé aux zoroastriens ou aux juifs étrangers nés en France. Mais d’un moment à l’autre, les citoyens du pays des droits de l’homme ne descendront-ils pas dans la rue signifier vivement leur désaccord, leur besoin de référendum sur l’âge de la retraite ? Nous nous retrouverons entre gens du même monde, le monde merveilleux de la répétition mécanique de formules et de phrases, la fausse fraternitude, l’égalitance orwellienne entre the haves & the haves not. Certes, nous ne sommes pas entièrement démunis puisque pour le salaire des cadres, les châteaux à vendre (et à louer), les lapalissades PS et autres questions idiotes que personne n’aurait encore songé à se poser sur M. le directeur du FMI, nous avons L’Express. Et un gouvernement qui cessera bientôt d’inspirer les humoristes incapables de rebondir sur tant d’abjection et de mauvaise foi.

Du côté de la gauche de la gauche, (à gauche, quoi), on bouge encore, mais sont-ce plus que des tressaillements, des velléités, en un mot des gestes, des vocalises de plus en plus faibles, à peine discernables dans la foule des psittacidés en plumage uni et crête érectile… Les candidatures aux candidatures se poursuivent en toute fausse modestie. Dans l’attente de l’alternance, n’allons-nous pas finalement nous retrouver étouffés par une sorte d’airbag politique, un consensus mou pour années caramel-guimauve, en compagnie de tous ceux qui n’aiment pas que l’on signale à leurs idoles que le crépuscule est arrivé. Pourtant, que la montagne est belle !

… et faut quand même pas désespérer

D’un grand réconfort, ce bruit cristallin des médailles de retour en chute libre aux pieds de ceux qui les distribuent ; et bien agréable à l’oreille. Le refus nettement qualifié de devoir sa décoration à un apporteur d’affaires qui ment comme il justifie, ou à un cireur de pompes peu regardant sur ce qu’il brosse à reluire pourvu qu’il cire, montre bien que la santé politique, le discernement et la jugeote qui semblent tellement faire défaut à ceux qui distribuent les hochets, ne sont pas encore fatalement compromis. Mais peut-on vraiment rêver que le simple bon sens fera s’autolimiter le délire sécuritaire et toutes les persécutions imbéciles ? Va falloir qu’on en cause sérieusement par écrit. Ou qu’on se rencontre à plusieurs pour le crier sur de longues banderoles. Mais sans oublier l’âge de la retraite. Et un référendum ou trois.


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