« SOYEZ REALISTES, DEMANDEZ L’IMPOSSIBLE ! »
par
popularité : 58%
C’est ce slogan écrit sur les murs de Censier en mai 68 qui me vient en tête lorsque j’entends les propositions faites à propos du débat sur les retraites. En effet pour le COR (conseil d’orientation des retraites), il n’y a que trois propositions réalistes pour la réforme des retraites : repousser l’âge légal du droit à la retraite, augmenter le nombres d’annuités, baisser la rémunération des pensions. Et tous les commentateurs d’asséner : il n’y a pas d’autres choix possibles ! L’idéologie libérale est bien l’idéologie ultra dominante ! Pour les libéraux, la répartition des richesses ou plutôt de la pénurie, ne peut se faire qu’entre les salariés. Pas touche aux revenus du capital !
Dès lors, quand la gauche propose la taxation du capital, tous ces grands penseurs crient à l’irresponsabilité. Le Monde titre “Le PS et les retraites ou le retour du refoulé.” pour démolir la proposition de Fabius de taxer les banques ou celles de Martine Aubry qui essaie de penser un autre modèle de société, “la société du soin” : “les retraités et les salariés ne peuvent pas être les seuls sur lesquels reposent tous les efforts." Et de donner d’autres pistes : élargissement de l’assiette des cotisations à la valeur ajoutée, cotisations sur les stock-options, abolition des privilèges fiscaux, surtaxe de 10% de l’impôt sur les sociétés acquitté par les banques… Autant de propositions critiquées vertement par la quasi totalité des commentateurs politiques. Les seuls “socialistes” qui trouvent grâce à leurs yeux sont ceux qui sont d’accord avec les propositions du COR, le plus “responsable” étant Manuel Vals dont le programme largement médiatisé ne diffère guère de celui de Sarkozy.
“Il y a deux types d’utopies : celle de la société harmonieuse, totalement réconciliée et parfaite qui à mon avis, conduit toujours au pire ; et la bonne utopie qui consiste à penser que ce qui paraît actuellement impossible est en fait véritablement possible.” dit Edgar Morin. Et Karl Marx : “ Les hommes font leur propre histoire mais dans les conditions directement données et héritées du passé.” Il est encourageant de voir que la gauche en général et les socialistes en particulier essaient de repenser un projet de société qui, tout en s’appuyant sur les leçons du passé, prend en compte les évolutions de la société de ce début de siècle. Débarrassons-nous de l’idéologie dominante, demandons l’impossible : c’est la seule façon de construire un projet pour le bien-être de l’homme et non pour la rentabilité.
Le blog de Marie-Thérèse Mutin : http://babord.over-blog.net
Commentaires