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DE L’ARGENT, IL Y EN A… DANS LES POCHES DU PROLETARIAT

samedi 1er janvier 2011
par  Jean-Michel Dejenne
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Que n’a-t-on entendu ces dernières semaines scandé dans les rues ce slogan : « de l’argent il y en a, dans les poches du patronat » ? Et qui d’ailleurs, pourrait réfuter cette assertion (en dehors peut-être justement du MEDEF, avec la nuance qu’il n’ « y en a jamais assez » dans les poches du patronat) ?

Et pourtant, à bien y méditer, il y en a aussi dans les poches du prolétariat. D’ailleurs, s’il n’y en avait pas, on ne voudrait pas tant les lui faire. Alors bien sûr le prolétariat consomme (même du bio et de l’équitable), rembourse (ses emprunts usuraires) et contribue (paye ses impôts et cotises, quoi). Mais parfois, aussi, un peu, il épargne. Et même s’ils épargnent peu les prolétaires, comme ils sont nombreux, cela finit par faire beaucoup de sous.

La question est donc : mais que font-ils donc de tout ce pognon les bougres ? (attention à la faute de frappe avec les bourges). Eh bien, force est de constater qu’ils en font n’importe quoi. Parce qu’ils le placent sans en décider de l’affectation. Oui, nous confions notre argent à des banques qui en font ce qu’elles veulent, sans que nous ayons le souci de demander des comptes - c’est bien le cas de le dire. C’est donc notre argent qui part agir contre nos intérêts, alimenter tous les circuits que nous décrions toute la sainte journée.

L’argent : bon serviteur et mauvais maître selon le dicton. Mais encore faudrait-il, à nous qui n’en voulons pas comme maître, qu’il soit notre serviteur ! Nous possédons une bonne part du nerf de la guerre, servons-nous en.

Imaginons que tous les titulaires de comptes bancaires se considérant comme de gauche, ou comme chrétiens, ou comme gaullistes, retirent leurs économies des banques dites commerciales, pour les placer dans le secteur coopératif ou mutualiste.

D’un seul coup, ces banques (en premier lieu le Crédit Coopératif, ou encore le Crédit Mutuel) verraient leur surface financière s’accroître vertigineusement et pourraient mener à plus grande échelle leurs placements et investissements solidaires, environnementaux, éthiques, etc.

Mais dans la foulée, nous devrons devenir des sociétaires responsables et participer, nous informer, voter dans nos banques, pour décider nous-mêmes des politiques menées avec notre argent. Nous sommes des incultes et des immatures de l’économie ; n’avez-vous entendu nos adversaires regretter à l’envi « le manque de culture économique des Français » ? Ils ont raison, il faut s’y mettre ; et leur faire regretter à leur tour ce temps de notre ignorance finalement pour eux béni, si nous commençons à nous occuper de nos affaires, à faire du Ralph Nader par exemple en investissant les associations de consommateurs (Que choisir, 60 Millions de Consommateurs mais aussi celle que chacun de vos syndicats possède, mais oui), en créant des SCOP, en changeant la »gouvernance » (n’est-ce pas ?) des banques, etc.

Même dans les banques quelque peu « mutualistes », il faudra se donner la peine de secouer les vieux cocotiers ; nous ne pourrons plus nous contenter des assemblées générales annuelles de quartier du Crédit Mutuel où l’on vote le quitus au plus vite pour passer enfin aux choses sérieuses (le petit verre de rouge et le toast au pâté de campagne), ni de la plus étique qu’éthique représentation des sociétaires désignée obscurément au conseil d’administration du Crédit Coopératif.

Nous pourrions même envisager une rémunération dégressive de l’épargne par tranches : plus on est riche, moins l’argent supplémentaire (l’euro marginal, soit dit pour être bien compris de l’ennemi) placé rapporterait. Prévoir des emprunts à taux variable selon le montant et la régularité des revenus, sans avoir à négocier le dos au mur comme dans le secteur commercial. Et d’autres innovations encore, puisque pour une fois notre imagination aurait du pouvoir.

Nous pourrions même, mieux encore ! en arriver à nous réjouir des plans de licenciement dans les banques, en invitant leurs personnels adhérents des syndicats ou partis politiques progressistes à se porter volontaires, empocher les indemnités et mettre ensuite leurs compétences au service du développement du réseau bancaire coopératif et mutualiste en vue d’un maillage plus dense du territoire national.

Plutôt que de nous plaindre des banquiers qui « ne jouent plus leur rôle de financeurs de l’ économie réelle », qui « étranglent les PME », « n’investissent pas dans les AMAP », etc,etc., agissons et devenons nous-mêmes les banquiers !

Avant une indispensable renationalisation, reprenons par nous-mêmes, sans attendre aucune échéance incertaine et lointaine, ni Dieu ni César ni tribun, le contrôle du crédit ! Est-il finalement si compliqué de faire sauter la banque ? Les retraites, la Sécu, le métro...tout est à nous ? Oui, même le pognon ! Encore faut-il s’en rendre … compte.


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