LA PREPARATION DU GRAND TOURNOI DE 2012

mercredi 26 janvier 2011
par  Claude Soufflet
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Le prochain grand tournoi de 2012 était dans tous les esprits. Personne n’avait oublié celui de 2007 où les sondages avaient quasiment désigné les deux protagonistes du duel terminal : Nico l’agité et Dame Ségo-égo. A quinze mois de l’échéance, dans tous les camps on se préparait, tout en affirmant le contraire. Il n’était question, en apparence, que de l’intérêt supérieur du peuple, de la vie quotidienne des Français, de leurs préoccupations très éloignées des élections (pour les citoyens c’était bien la réalité, mais dans les états-majors politiques, la perspective du nouveau grand tournoi était une véritable obsession).

A l’U.M.P., la candidature de Nico l’agité semblait s’imposer (n’était-il pas en passe de réussir parfaitement ce pourquoi il avait été élu : nombreuses mesures en faveur des riches, baisse continue de la protection sociale, mise à mal des retraites, maîtrise quasi totale des grands médias, verrouillage de la justice etc) Toutefois, les commentateurs citaient parfois François le sec comme candidat éventuel, mais ce n’était que pour donner le frisson d’un suspens improbable et ne croyaient en rien à leurs hypothétiques prévisions. En fait, dans ce camp on préparait déjà 2017 : les choses se mettaient en place et la lutte acharnée que se menaient Xavier le tartuffe de Picardie et Jean-François le prêcheur de Meaux en était le signe le plus visible. Ces deux-là ne s’aimaient pas et il ne se passait pas de semaine que l’un glisse à l’autre une jolie peau de banane. Il était fort à parier que cette situation ne pourrait durer jusqu’en 2017 et que l’un des deux serait politiquement carbonisé avant l’échéance.

En marge de l’U.M.P., deux autres candidats étaient souvent cités : Jean-Louis l’apéro, le jeté du gouvernement qui avait pu mesurer combien la roche tarpéienne était proche du Capitole et Dominique l’Aristo dont la haine pour Nico l’agité était à l’aune de ses ambitions démesurées.

A côté de ce quarteron d’obsédés du pouvoir suprême, surnageaient quelques seconds couteaux : Nicolas Dupont-geignant, ou Christine super-catho qui, dans un passé récent, s’était montrée particulièrement charitable pour son porte-monnaie en acceptant une paye de 10000 euros mensuel pour remplir une mission fumeuse, pour ne pas dire fumiste, sur les conséquences de la mondialisation.

Au P.S., après la décision d’organiser des primaires pour désigner le candidat au grand tournoi de 2012, tout était devenu très secondaire et seule comptait la désignation du champion : comment ? Quand ? Qui ? … Mais, avant même d’engager le processus, la course était entamée et on compterait les morts en octobre 2011r

Le premier à dégainer fut Manuel Valse-hésitation qui du haut de son 1 m 69 (1 cm de plus que Nico l’agité) voulait se faire remarquer et, qui sait, en prenant de l’avance, se placer pour un poste de ministre en 2012 ou mieux, exister jusqu’en 2017 pour espérer y jouer un premier rôle. Tout lui était bon pour se démarquer des autres prétendants qui se déclaraient. Il jouait de plus en plus perso et, en se qualifiant de moderne, il apparaissait de moins en moins socialo (digne héritier de Tonton Lionel qui avait déclaré en 2002 : « mon programme n’est pas socialiste, mais moderne ». On connaît la suite, le grand Jacques élu avec 82% des voix au second tour contre un Jean-Marie Le borgne, en lambeaux ! ).

Arnaud tourne-veste ne restait pas inactif et, abandonnant provisoirement Martine la Chti, se déclarait partant pour l’avant-première du grand tournoi. Sans doute lassé de jouer le porte-serviette de ces dames (avant de servir Martine la Chti, n’avait-il pas été le chevalier servant de la reine du Poitou ?), Arnaud tourne-veste avait pris la décision de se mettre enfin à son propre compte, quitte à négocier chèrement plus tard son ralliement à celui ou celle qui aurait gagné le droit de représenter l’ensemble des socialos

De son côté, François le mol, réfugié depuis quelques années sur des terres jadis occupées par le grand Jacques, fort de ses anciennes amitiés, testait par petites touches très habiles sa capacité à revenir sur l’avant-scène et, pourquoi pas, être candidat aux primaires. Il apparaissait dans les médias aminci, rajeuni et tout ragaillardi depuis qu’il avait trouvé, prétendait-il, la femme de sa vie. Cette confidence allait pousser son ancienne compagne, dame Ségo-égo, a faire état, plus rapidement que prévu, de ses ambitions qui ne l’avaient d’ailleurs jamais quittée depuis la finale perdue de 2007. Comme à l’accoutumée, cette déclaration précoce pris de court la plupart de ses concurrents et, une fois de plus, ce fut un pavé de chabichou dans le marigot de solferififi. Dame Ségo-égo avait pourtant, dans un premier temps, choisi de jouer dans la cour des grands et promis d’attendre que Martine la Chti et Dominique le lourd se positionnent. Mais, l’incertitude se prolongeant, elle préféra rompre la trêve et déclara que la vaincue de 2007 pouvait très bien être la candidate légitime pour 2012 (ne se privant pas de rappeler, au passage, le parcours chaotique du vieux père François qui, battu deux fois, avait été élu à la troisième tentative). Le sort en était jeté, le temps, pensait-elle, pouvait jouer en sa faveur et faire mentir tous les pronostics.

Manuel valse-hésitation et Arnaud tourne-veste avaient choisi la course de vitesse dans cette préparation des primaires. D’autres, par contre, se réfugiaient avec délice dans une véritable course de lenteur, voire de langueur … c’était le cas, bien sûr, de Martine la Chti qui, aux manettes depuis deux ans, maîtrisait le calendrier et la procédure et n’était en rien pressée de prendre une décision qui l’engagerait sur une voie qu’elle n’avait pas encore véritablement choisie. Pour expliquer sa posture d’attente, elle n’avait qu’un mot à la bouche : unité, unité, unité. Cependant, les mauvaises langues susurraient que Martine la Chti n’avait ni l’envie, ni le désir de quitter son beffroi nordique pour le Château élyséen et que toutes ces litanies n’étaient que prétextes pour cacher ses très fortes hésitations. Afin de faire patienter ses affidés affamés et gagner du temps, elle avait signé un pacte de non-agression avec Dominique le lourd qui, lui aussi, souhaitait avoir du temps, beaucoup de temps pour se déterminer. C’est que, en effet, Dominique le lourd avait un emploi sûr et bien rémunéré jusqu’en 2012 et n’avait nulle envie de lâcher la proie pour l’ombre. Il avait beau être déjà le candidat désigné par les sondeurs et le président choisi par l’oligarchie républicaine, il hésitait encore … le résultat du suffrage universel n’était pas toujours acquis d’avance ; le mauvais souvenir du Non au traité constitutionnel européen était toujours présent dans son esprit. Dans les circonstances présentes, même s’il semblait avoir peu de risques de perdre, il n’était pas certain de gagner. Le plus difficile serait peut-être de passer l’obstacle des primaires, aussi balançait-il entre y aller ou ne pas y aller. A tout hasard, il avait envoyé en mission téléguidée sa dulcinée, sœur Anne, pour répondre aux tordus qui avaient osé mettre en doute la ‘’gauchitude’’ de Dominique le F.M.Iste en chef.

D’autres candidatures s’étaient manifestées dans d’autres familles politiques : citons Eva, plus mûre que verte, Olivier le facteur lettré et autiste et, pour L.O. une sorte d’Arlette bis débitant mécaniquement toujours les mêmes mots. Et puis, et puis, seul dans son coin, abandonné par les siens, trahis par ses principaux lieutenants, survivait malgré tout, François le cathodique, faisant mine de croire qu’il avait encore et toujours un destin national.

Ainsi allaient les choses en ce début d’année 2011, à 15 mois de l’échéance. On peut constater que la liste des concurrents, possibles, certains, éventuels ou conjoncturels est déjà longue et qu’elle n’est sûrement pas close.


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