100, 99, 98,… 1 : PETIT BILAN
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Un nouveau de numéro de Réchauffer la Banquise, et le N°100 en plus ! C’est l’occasion de faire un petit bilan. Quand nous avons démarré cette aventure du Cactus Républicain en 2002 après la campagne présidentielle de Jean-Pierre Chevènement, on ne savait pas qu’on en serait là aujourd’hui. En tout cas, le camarade Jean-Luc Gonneau assure la revue d’une main de maître. Merci de ton travail cher ami, je profite de ce numéro pour te le dire publiquement. Mais maintenant, faisons un petit retour en arrière. En 2002, Jean-Marie Le Pen est arrivé au deuxième tour des élections présidentielles. De nombreuses analyses ont été faites à cette époque pour savoir comment il se faisait que la Gauche ne soit pas présente au deuxième tour. Entre les tours de passe-passe de Jacques Chirac, les numéros d’équilibriste de Lionel Jospin et la multiplicité des candidatures, le cocktail y était. On ne se serait néanmoins jamais dit qu’on subirait Nicolas Sarkozy et toutes ses frasques près de 10 ans plus tard.
Ils ont réussi à nous faire sacrifier nos libertés pour une pseudo sécurité :
La manipulation autour du sentiment d’insécurité a laissé des Français abandonner des pans entiers de leur liberté. Les radars nous surveillent de plus en plus, on va même enlever des panneaux les signalant. Même si un accident de la route est d’une injustice complète, rouler de 50 km au-dessus de la vitesse autorisée nous transforme en grand délinquant et nous emmène en prison sans passer par la case départ et sans toucher 20 000 ! Même si c’est sur une autoroute déserte dans des conditions optimales… Il semble qu’il soit préférable de bidouiller avec Mme Bettencourt, d’acheter des actions d’entreprises quand on est ministre des finances ou bien revendre des parcelles de terrain du côté de Chantilly, c’est beaucoup moins risqué. Mieux que ça, être un délinquant multi récidiviste, avoir dirigé l’OM de Marseille, fait de affaires en tout genre et recevoir des dommages et intérêts de l’Etat se chiffrant en millions d’Euros.
Les caméras envahissent absolument tout, alors qu’on sait que ça ne sert à rien (les Anglais en reviennent). On en arrive même au stade où les gens spontanément ouvrent leurs sacs à des personnes qui ressemblent à des vigils pour prouver qu’ils n’ont rien à se reprocher. On confond décidément intimité et innocence. Alors, quand on rajoute l’internet, les mobiles, les blogs, les Facebook et autres sites où on s’exhibe publiquement, alors là, le flicage est total. Une augmentation exponentielle des gardes à vue (faut faire du chiffre !) et quelques lois comme Hadopi et Loppsi et le compte y est. Mais au final, on a une augmentation de l’insécurité certaine avec de moins en moins de liberté. Déprimant comme on a collectivement abandonné certaines valeurs. On tend vers une fascisation de la société française et européenne, doucement mais sûrement… Mais qu’ont-ils fait de nos libertés ? Et nous pour les protéger ?
Le racisme, du délit à l’opinion ?
La stratégie étant de mettre les gens les uns contre les autres, il faut bien trouver des boucs émissaires. Le plus simple, c’est de regarder la couleur. L’avantage, c’est que ça se voit, suffisamment simple et basique pour ne pas avoir à se lancer dans de grands discours. À cela, on rajoute un peu de communautarisme et de jalousie entre les gens et la mayonnaise prend. Alors les dérives sont nombreuses, et pour que l’on en arrive même qu’un ministre de l’intérieur, gardien d’une certaine éthique à ce sujet, s’en trouve condamner pour propos raciste et qu’il reste en poste, ces gens là n’ont décidément aucune dignité. Et nous, on a pas beaucoup réagit… Même si le débat du racisme a toujours existé, on assiste néanmoins à une forme d’institutionnalisation qui fait doucement passer le racisme du délit à l’opinion. Une partie de la droite coure derrière les idées racistes de Le Pen, qui elle, affiche un discours républicain, avec ça, si ce n’est pas de la bouillie politique… Bref, il y en a qui sont plus égaux que d’autres, suivant le taux de mélanine dans le sang ou de l’origine territoriale, sauf les hongrois ! Et l’égalité du genre humain dans tout ça ?
A votre bon cœur m’sieur dame ! De la solidarité nationale à la charité individuelle.
L’assistanat, cancer de notre société ? Ce n’est que la face émergée de l’iceberg d’une politique qui dure depuis bien trop longtemps. À force de supprimer toutes les aides, tous les accompagnements et tous les dispositifs qui soulagent la peine de ceux qui n’ont pas toujours leur place dans cette société sauvagement économique, il y a un moment où on arrive à l’os. Les différents dispositifs de l’Etat disparaissent au fur et à mesure, et on s’appuie de plus en plus sur les collectivités locales et territoriales pour faire le job tout en supprimant leurs financements. Alors bien sûr, on se tourne vers chacun de nous pour se cotiser à la place de la solidarité nationale. On voit donc fleurir de plus en plus de quête et de téléthons en tout genre pour pallier ce déficit. En bref, on passe de la République à la monarchie de la comtesse de Ségur avec ses bons pauvres. Et la fraternité républicaine alors ?
C’est le syndrome de la grenouille
Vous prenez une grenouille, vous la jetez dans l’eau chaude et elle en sort le plus vite possible. Maintenant, vous la mettez dans une casserole d’eau froide et vous mettez le chauffage dessous, et la grenouille va rester dans la casserole jusqu’à ce que l’eau soit chaude et qu’elle meurt. Eh bien nous, on a l’impression que c’est un peu la même chose. Quand on voit ce qui s’est passé depuis le numéro 1 de réchauffer la banquise, on s’interroge sur cette dérive fascisante et antirépublicaine. Bon, je voulais faire un texte un peu plus rigolo, mais je vois bien qu’on est toujours aussi en colère qu’en 2002. « Indignez-vous ! » qu’il disait ?
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