On s’en tape de Crémieux, de la colonisation et de toutes les amertumes qui nous séparent. Reste qu’objectivement le vivre ensemble va à l’échec car trop peu se sentent concernés. Avant Ben Laden, on était juste des abrutis, après lui on est devenu des abrutis dangereux. Cependant comme dirait Othello non… Certains vont me trouver arrogant... Tous les êtres humains qui ont marqué l’histoire par l’humanisme qu’ils nous ont légué nous ont demandé de sortir du règne animal pour épouser la fraternité universelle de l’humanité, mais les seules concordes sont celles des marchands d’armes et des dealers de paradis, drogue et religion : eux, oui s’unissent pour nous exploiter. Nous sommes à la veille d’une prise de conscience universelle et j’y fonde bien des espoirs. En attendant comment supporter d’être un sous citoyen dans une société indivisible ? Pars, Mohamed, si tu en as la force, moi je n’y arriverais pas, le clocher de mon village me manquerait tant, le vin et le cochon tout autant, le rire de mes amis qui soignent les haines que j’ai subies. Comment, après les ratonnades que j’ai subi, les vexations policières et leurs coups, le mépris de mes concitoyens, ai-je pus préserver ma fraternité française malgré le défaut d’égalité et de fraternité ? C’est ma liberté qui me guide, malgré la cicatrice à la base de mon sexe, car à onze ans ils ont voulut le trancher pour finir ma circoncision. Mais même cela je l’avais presque oublié. Ce qui ma fait le plus de mal, ce sont ces parents qui m’ont empêché d’aimer leur fille, ce père qui a craché dans ma bouche en disant qu’il tuerait toute engeance.

Oui je fais des fautes mais parce que j’ai appris seul la lecture et l’écriture ; en primaire on me mettait en fond de classe avec les bandes dessinées avec la consigne de n’embêter personne. Quand je levais la main, on me raillait, c’était à Levallois avec cette connasse de Mme M…. qui avait surpris sa fille qui me faisait un bisou. J’ai bien compris que je ne serai jamais cygne à leur yeux et toujours vilain petit canard. Intégrez vous, qu’ils disaient mais ils n’ont fait que de nous désintégrer. Allez sur www.cancre.fr, lisez-moi et dites-moi si je méritais d’aller en CAP. On a tout fait pour m’empêcher d’étudier. A l’époque, les cartes scolaires avaient une école a bougnoules, j’aurais préféré car à Levallois, nous étions seuls, on jouait aux indiens et cowboys, j’étais l’indien et eux les cowboys, il a fallu que je les traque un par un a l’extérieur de l’école pour gagner leur respect par la peur que ma violence inspirait, cette violence si chère a Redeker. Oui, ils ne sont qu’une minorité abjecte, mais leur sape des fondements de la république et de son modèle d’intégration est tolérée à 100 %. On nous reproche d’être majoritaires en prison, mais sans travail, sans éducation, sans espoir, comment finir autrement ? Nous prenons vos mauvaises places à l’ombre, donc sans soleil, pour certains patiemment pour d’autre violemment.

Moi j’ai choisi d’écrire, mais mon verbe va se tarir. Déjà je n’écrit plus d’articles tant mon rêve de devenir journaliste est caduc et non avenu. Je sais que j’ai du talent malgré mes fautes et mon absence de ponctuation mais je le fais exprès tant je sais que ceux qui arriveront à ces derniers mots m’auront lu avec leur cœur. J’ai écrit un roman mais comment divertir ceux qui doivent travailler pour que l’on sorte de l’impasse allogène. Tu va me manquer, Mohamed j’en chiale en l’écrivant, toi du haut de tout, tu t’es intéressé à moi, le temps que tu as passé avec moi m’a donné de la dignité, avant toi je n’en avais pas, merci de fond du cœur pour le respect que tu m’a donné et vas vers ceux qui sauront te faire une place à part entière. Tu te souviens, je t’ai dit que j’étais incapable de rester immobile dans la rue, impossible de s’asseoir sur un banc pour regarder les gens papoter avec un pote, pourquoi ai-je la bougeotte ? A cause du contrôle de mon identité nationale, et un arabe assis prépare fatalement un mauvais coup ? Alors, mouvement perpétuel et sans repos. Je suis éboueur informatique pour gagner ma vie, on m’y traite de fils de pute, on me dit que pour un jeune issu de l’immigration, je n’ai pas à m’en plaindre et parce que je bois du vin et que je mange du cochon, on dit de moi que je ne suis pas comme les autres, je suis le bon raton.

Oui ils ont détruit ma dignité et je me suis rendu compte qu’elle n’était pas nécessaire à l’existence. Seul l’espoir est vital et à vingt ans je n’en avais plus, j’ai fait une ts, on devrait autoriser l’euthanasie pour ceux qui soufrent trop. Rouvrez-les, vos camps et éliminez-nous car notre amour est une déferlante sans plage de repos. Barrez-vous, les jeunes, courez le monde et pas seulement les ratons, les français de souche aussi car cette France vous hait. J’attendrais mon amie la mort que j’ai déjà rencontrée et j’ai été assez fou pour refuser son étreinte, elle qui voulait m’aimer. Je suis prêt et ne me déroberait pas, je chie sur les islamiste et l’extrême droit ainsi que la ligue de défense juive, venez mettre un terme à mes souffrances car c’est le rôle de la haine que d’étouffer l’amour et de l’amour pour dieu ou la France j’en ai trop, il me submerge me noie et me laisse épuisé. Je suis français je ne suis rien d’autre, le pays de mon père m’a volé mon héritage, rien la bas ne m’appartient, ils se sont tout partagé, les oliviers du grand-père, les terres, les biens, rien n’est à moi la bas. Mon seul bagage est l’amour de ma patrie de sa devise de ses principes violés au quotidien par les adeptes de la tolérance zéro