Au moment où nous nous lançons dans une épreuve extrêmement dangereuse pour nos concitoyens, il y a lieu de raison garder.. Nous avons en effet une situation qui reste plus qu’inquiétante, avec plusieurs ingrédients de base : un président qui veut laver plus blanc que blanc et qui fait preuve d’un déficit intellectuel inquiétant, sa propre majorité commençant à se demander si finalement des primaires ne serait pas la façon "élégante" de le débarquer, un PS qui attendait son champion, Directeur du FMI, organe, on ne peut moins de gauche, qui après avoir étranglé toute l’Afrique, s’apprête à étrangler l’Europe de la zone euro, que ses amis ont fortement contribué à constituer avec la fameuse concurrence libre et non faussée et l’indépendance de la Banque Centrale Européenne. Le troisième pôle c’est la gauche (dans la mesure où, ancien de France Télécom et privatisé par la volonté du champion cité ci-dessus, le PS pour moi n’est pas de gauche), avec quelques difficultés de regroupement autour de Mélenchon, certains défendant encore bec et ongles une alliance avec le PS pour sauvegarder quelques postes de conseillers x,y,z., d’autres voulant rester dans leur splendide isolement, la campagne présidentielle étant leur seule tribune... inutile. Mais l’égo n’a pas de limites, le canapé rouge de Drucker c’est déjà bien loin. Le dernier point c’est la montée du Front National, prévisible, organisée, scénarisée : ayez peur, parce que le vrai danger n’est pas dans la possibilité d’élection de la candidate du front, mais dans la dialectique qui est autour, avec, il faut le reconnaître une certaine intelligence.

Dimanche 24 avril, vers 13h30 j’entendais sur A2 un "philosophe" dont j’ai oublié le nom, qui disait en parlant du référendum de 2005 sur le traité Constitutionnel, qu’il y avait eu une alliance objective entre le NPA et le FN. Je n’en suis pas tombé de ma chaise mais presque. Me sont alors revenus en mémoire les mots d’un député qui, me parlant d’une campagne de Marine Le Pen, disait "elle a tenu des propos qu’on aurait pu tenir". Et c’est là où il ne va pas falloir complexer, le parti en question est par culture "national" c’est à dire que tout ce qui n’est pas du terroir est à bannir, bon c’est une vielle histoire déjà entendue dans les années 1930 ou même des gens comme Mendès France préconisaient le contingentement de la main d’oeuvre étrangère. Le second volet est "socialiste" c’est à dire qu’un vous explique qu’en sortant de l’euro, en virant les étrangers, on va vous donner un avenir radieux, ce qui rappelle fâcheusement les propos "pacifistes" de Hitler, rencontrant l’ambassadeur de France François-Poncet, expliquant que son seul souci était de sortir de la crise économique. On oublie de dire qu’une sortie de l’euro nous colle à genoux dans les quinze jours et que pour créer du boulot, il faut rapatrier celui qui a été envoyé en Chine et donc faire pression sur une grosse clientèle du parti en question.

Ceci étant, il ne faut pas non plus, et c’est un des dangers, s’interdire de parler d’un certains nombre de problèmes parce que le FN en parle, par exemple la représentation nationale. Nos députés ne représentent pas le peuple, mais si on soulève le problème d’une part de proportionnelle, on nous dit "vous voulez faire rentrer le FN au parlement ?" Et pourquoi pas s’il représente vraiment 20% ? Les opinions sont comme les clous, disait une affiche du 19éme siècle, plus on tape dessus plus elles s’enfoncent. La sortie et la renégociation du Traité de Lisbonne ? Il ne faut pas laisser les idées telles qu’elles avaient été présentées, par ce que ce considère "cet âne" de Plantu, qui mettait Mélenchon et Marine Le Pen sur le même plan, ce qui était un vrai scandale politique, mais, en effet, si le politiquement correct consiste à n’utiliser que le vocabulaire qui ne serait pas utilisé par la droite, les socialistes, les nationaux socialistes, et l’ultra extrême gauche, il n’y a plus qu’à se taire. Donc il faut débattre de tout et surtout ne pas refuser le débat, partout et sur tous les sujets, c’est la seule façon de se faire entendre et d’arrêter les inepties que nous récite la télé à longueur de temps. Un dernier exemple frappant : sur A2, gros titre sur un élu PS qui a donné une gifle à "un enfant" avec photo pour illustrer le propos d’une main arrivant sur la figure d’un gamin de 6 à 7 ans. Il se trouve qu’en réalité "l’enfant" en question avait vingt ans, donc c’était un adulte, et à mon avis avait largement mérité la baffe (dans mon temps on disant que ça faisait circuler le sang) : quelques attitudes réalistes ne nuisent pas, non plus, au débat.