CHRONIQUES DU SARKOZYSME ET AUTRES (juillet 2011)

lundi 11 juillet 2011
par  Jacques Franck
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La République est pure

Oui, la République est pure. Mais celle de Monsieur Nicolas, premier chanoine de France et de ses séides, ne l’est pas. Celle de ses prédécesseurs ne brillait pas toujours d’un éclat incomparable. Nous – quand je dis nous, j’ai tort d’impliquer les citoyens et de les créditer de forfaits qui ne sont pas les leurs – avons vendu à un pays asiatique de superbes bateaux de guerre, modernes et destructeurs à souhait. Pour finaliser cette opération humanitaire, il a fallu verser à des intermédiaires des commissions, ou pots de vin, ou ristournes d’un montant joufflu. L’immoralité flagrante de cette pratique a été jugée et la Justice française a condamné les instigateurs de cette banale crapulerie à plusieurs centaines millions d’euros de dédommagement. Fort bien. Les corrupteurs vont payer. Mais l’Etat, dont la Direction des Constructions Navales a construit les bateaux, va assumer la majeure partie de la somme. Pourquoi moi, contribuable jusqu’alors honnête, serais-je pénalisé financièrement pour corruption active ? Je dénonce ce scandale et considère le comportement du gouvernement à l’encontre des Français comme de l’extorsion de fonds.

Un ancien ministre, Luc Ferry, enseigne la philosophie dans une Université. Très bien, c’est son métier. Il est rémunéré pour ça 4499 euros par mois. Rien d’anormal. Sauf qu’il ne donne aucun cours, tout en touchant son traitement, sans fournir la moindre explication. La République est bonne envers ses mauvais serviteurs. Les services du Premier Ministre rembourseront à l’Université les sommes indument perçues. Monsieur Luc ne sera tenu ni de payer ni de fournir ses prestations. C’est encore moi, contribuable, et mes semblables qui prendrons en charge cette escroquerie.

Le Figaro Magazine, publication amie du président chanoine, vitupère conte les parasites et les assistés, qui, vautrés sur leurs canapés, vident le puits sans fond de la solidarité nationale. Qui sont ces mauvais citoyens ? Les chômeurs, les "bénéficiaires" du RSA. Grosso modo, les pauvres. Ceux qui, par manque de patriotisme, contraignent les malheureux riches à payer (moins qu’avant) l’Impôt Solidarité Fortune. Qui, scandaleusement, dénonce ces exploiteurs ? Madame Sophie Roquelle, épouse d’un magnat du CAC 40, jouissant d’un revenu annuel supérieur à deux millions d’euros, et assidue des réceptions élyséennes.

La messe est dite. Il va nous falloir d’urgence éradiquer le pouvoir prédateur générateur de misères et de scandales. Si j’étais capitaine d’une frégate, je dirais "Barre à gauche, toute !"

Monsieur Guéant, l’incontrôlé

Monsieur Claude Guéant ancien secrétaire général de l’Élysée et éminence grise de Monsieur Nicolas, a longtemps sucé le lait de son maître. En récompense, il chausse maintenant les bottes de Monsieur Brice Hortefeux au Ministère de l’Intérieur. Bon élève, il profite des enseignements de l’un et de l’autre. En y ajoutant une touche personnelle inspirée des œuvres de la famille Le Pen (père et fille). Ce personnage ne recule devant rien. Y compris les propos xénophobes et racistes. Il déclare "À force d’immigration incontrôlée, les Français ont le sentiment de ne plus être tout à fait chez eux". Il ne se contrôle plus lui-même. De tels propos dans la bouche du "premier flic de France" rappellent (ou annoncent ?) les chasses au faciès, les ratonnades, les charters, les pogroms contre les Roms, ou autres "incontrôlés". Nous avons le sentiment que pour le bien des Français, Monsieur Guéant n’est plus du tout à sa place dans ce ministère.

La cage aux suspects

Je n’ai pas violé une femme de ménage. Je n’ai pas comploté contre les Etats Unis d’Amérique. Je n’ai pas tenté de démolir une tour de Manhattan. Je suis un inoffensif octogénaire. Et pourtant… Le lundi 20 juin, à l’aéroport newyorkais de Newark où j’attendais le vol me ramenant en Europe, on m’a fort mal traité. Passant aux contrôles de sécurité comme tout le monde, ayant déposé sur le tapis roulant, mon sac, ma veste, mon portable, mes chaussures et tous les objets criminogènes en ma possession, je me présente devant le portique de détection des métaux. Je me dépouille de ma ceinture et retiens mon pantalon avec mes mains.

C’est alors que tout a basculé. Aux yeux d’une escouade de défenseurs de la Loi US, format balèzes de bande dessinée, je suis devenu un suspect type Ben Laden, voire DSK. On me place dans une espèce de cage, on me fait prendre une attitude étrange, debout ; penché en avant, on me passe un scanner corporel à la recherche d’armes cachées, les mains plaquées sur une paroi. Comme ça ne devait pas être suffisant, les hommes de la démocratie me soumettent publiquement à une fouille au corps humiliante. Ils me disent sur un ton brutal des choses que je ne comprends pas : je ne pratique pas la langue de Shakespeare (lequel n’a pas grand-chose à voir avec ça). Heureusement, ils ne comprennent pas plus la langue de Molière, car la teneur de mes propos tenait de l’outrage à agents de la force publique. Finalement, ils extirpent du fond de mes poches un mouchoir propre et un tissu à lunettes. Ils me relâchent et conservent ma ceinture en cuir, que j’ai eu bien du mal à récupérer. Je ne sais pas pourquoi j’ai eu seul, droit à ce traitement de défaveur. J’ai pas tué, j’ai pas volé. Mais le principe de précaution m’a jeté dans la cage aux suspects.

Notre choix

Nous allons choisir dans un an de nous débarrasser d’un pouvoir prédateur qui met à sac le tissu social et démocratique de notre pays. La chose est importante. Qui, mieux qu’une gauche déterminée et sans concession, pourra faire rendre gorge au gouvernement des banques et du grand patronat ? Au premier tour, on choisit. Je choisis le Front de gauche.

Au second tour, on élimine, les Sarkozy, Le Pen et autres du même acabit. Qui portera les couleurs de la gauche ? Depuis des mois, il paraissait clair (pas à nos yeux) que Dominique Strauss-Kahn était l’homme de la situation. Il ne l’est plus. La gauche n’est pas orpheline pour autant. Le combat politique n’est pas tributaire d’un homme. Il va continuer et nous y prendrons la part qui nous revient. Quant à DSK, je ne l’accable ni ne le soutiens. Je ne sais pas où est la vérité dans cette affaire. Les méthodes exhibitionnistes de la Justice américaine ne m’influencent ni ne me bouleversent. Le rôle joué par l’argent me choque. Mes tendances me portent à la sympathie envers la jeune femme qui aurait été agressée. Mais je n’accuse ni ne stigmatise personne. Je souhaite simplement que la politique de la France évolue vers le bon côté, le gauche.


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