RAS LE BOL DE LA DROITE POP’
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On a hésité à tartiner sur ces tartignolles-là. En parler, y compris en mal, c’est peut-être leur faire de la pub. Et puis, tout de même, je m’y suis mise. Car la Droite populaire, ce groupe députés UMP, devient un danger public. Comme d’autres, dont ils font semblant de se distinguer, ils prétendent dire tout haut ce que chacun, selon eux, pense tout bas. Traduire « chacun » par : tout ce que compte la France de beaufitude béate, ce qui fait peut-être du monde, mais, heureusement, qui ne représente pas une image fidèle du pays.
La droite populaire (la majuscule nous gênait, allez hop, on l’a enlevée, ces gens ne méritent aucune majuscule), fait penser (le mot est fort, à propos d’eux) à une sorte de Canada Dry du front national (z’avez vu ? pas de majuscule non plus) : ça ressemble au front national, ça a le goût du front national, mais ce n’est pas (jusqu’à quand ?) le front national. La droite populaire est pour le rétablissement de la peine de mort (comme le front national), contre l’immigration (comme le front national) pour les apports positifs de la colonisation, mais contre la journée nationale de souvenir des crimes esclavagistes (comme le front national), contre l’homosexualité (plus que le front national). La différence ? La seule, ou presque, que peine à citer Thierry Mariani, le gourou de la droite populaire : le front national n’a pas de programme économique. Et la droite populaire ? Leur seule proposition : la libre entreprise. Et quoi d’autre ? La libre entreprise.
Certains font observer, et ils n’ont pas tort, que beaucoup d’élus de la droite populaire le sont sur des terrains où le front national est électoralement puissant. Leurs gesticulations ne seraient en conséquence qu’une sorte de gilet pare-balles pour conserver leurs mandats électifs. Ouais, suis pas convaincue. Ces zigotos là sont de fieffés réacs, menace ou pas du front national. D’autres estiment qu’ils préparent le grand rassemblement de la droite, une fois le front national « dédiabolisé », expression bien critiquable : ni dieu ni diable, le front national est un cancer politique, et, dans l’hypothèse de ce « grand rassemblement », la droite populaire en est une métastase. Elle n’est pas la seule au sein de l’UMP : les Ciotti et consorts n’en sont pas loin (et parfois même devant). Alors, les dissoudre, comme le demande ingénument Harlem Désir à Jean-François Copé, lui-même ne les voyant pas franchement (peut-on dire « franchement » à propos de Copé ?) d’un mauvais œil ? Plutôt de demeurer vigilants, et ne rien leur passer.
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