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CHRONIQUES DU SARKOZYSME ET AUTRES (août 2011)

jeudi 4 août 2011
par  Jacques Franck
popularité : 94%

La nostalgie des discriminations

Un groupe d’une dizaine d’élus des banlieues revient des USA en débordant d’enthousiasme. Deux d’entre eux, un UMP et un Europe-Écologie-Verts, racontent ce qu’ils ont appris et qu’ils brûlent d’instaurer en France. Il existe en ce pays des fichiers de recensement officiels mentionnant la couleur de peau, l’origine nationale et ethnique, la religion de chaque individu. En Grande Bretagne, cette institution du communautarisme existe aussi. Bravo. Imitons-les. Que lirai-je sur ma carte d’identité ? Franck Jacques, blanc, français de Montmartre, juif, athée, pourquoi pas, communiste. Il ne manquera que le tampon rouge qui ornait jadis ma carte. Et, pendant qu’on y est, une étoile jaune sur le revers de ma veste. Les nouveaux communautaristes font faire un grand pas à la démocratie.

L’Ascension du chanoine

Depuis quelques semaines, le silence relatif du président Nicolas, chanoine émérite de Saint-Jean de Latran, étonnait le peuple. On le voyait peu dans les médias, il s’abstenait de déclarations fracassantes et n’élaborait plus de nouvelles lois. Il voyageait un peu moins. Lors d’un tragique fait divers en province, il ne se déplaça pas et délégua Monsieur Claude, vizir de l’Intérieur, et Monsieur Luc, vizir de la soi-disant Éducation Nationale. Le voyant rarement, ne l’entendant presque plus, le peuple avait tendance à l’oublier et sa cote dans les sondages diminuait un peu moins. "Nom de dieu, se dit-il, ça va mieux pour mes abattis ! Il faut que je trouve un truc pour remonter la pente et doter encore les Français de Ma personne l’an prochain, bordel !" il interrogea ses conseillers habituels, Monsieur Henri Guaino, Monsieur Patrick Buisson, accessoirement Madame Roselyne Bachelot, dite la grosse Louloute, pour qui il nourrissait une affection étrange.

Insatisfait des avis politiciens, il éleva le débat et consulta son ami Monsieur Benoît, dans le civil pape à Rome. Celui-ci lui répondit par un e-mail en forme de bulle (pontificale). "Chanoine aimé du Tout Puissant, inspire-toi de feu Jésus-Christ. Le jour de l’Ascension, que nous fêtons aujourd’hui, il grimpa au Ciel et s’assura ainsi une popularité qui ne s’est jamais démentie depuis. Fais comme lui. Monte, chanoine, monte ! Amen". "Putain, s’exclama Monsieur Nicolas, la voilà, la bonne solution !" Il monta dans un hélicoptère sacré ordonna au petit personnel de décoller. Le miracle se produisit. Le chanoine ne revint jamais sur terre. Le peuple, soulagé, fêta dans l’allégresse cette nouvelle Ascension.

Le cancer de la Société

Le bien-aimé président Nicolas, chanoine du pape, vedette des sondages, sait s’entourer de collaborateurs dévoués au peuple. Ainsi Monsieur Laurent Wauquiez, sous vizir aux affaires européennes, mais omnicompétent. Ayant sucé dés son plus jeune âge le lait familial et substantifique du textile du Nord, de la construction navale et de la banque, Monsieur Laurent, devenu énarque, ne pouvait que comprendre les besoins des plus démunis de ses compatriotes.

Dans un élan de générosité, ce philanthrope a tonné contre le cancer de la société. "Ah ! Me suis-je dit, ce gouvernement dénonce enfin les superprofits du CAC 40, les bonus scandaleux des patrons de banques et de grosses entreprises ! Il stigmatise avec une vigueur méritée les chèques de plusieurs dizaines de milliers reversés aux Betancourt et consorts ! Il s’élève contre le démantèlement de la santé, de l’éducation, de la justice ! Il veut mettre fin à la guerre que nous poursuivons en Afghanistan ! Bravo, ça c’est un ami du peuple !" Je n’avais rien compris. Monsieur Laurent désignait, comme cellules pathogènes dévorant le corps social, les "assistés", les bénéficiaires (!) d’aides sociales misérables, les pauvres parmi les pauvres. Il veut obliger au travail gratuit, présenté comme un châtiment, les chômeurs qui aspirent à la dignité dans le travail. Alors, le cancer de la société, où est-il, sinon dans les palais ministériels ? Il va nous falloir l’extirper dans les meilleurs délais.

Bonnet d’âne et démocratie

Que sont ces agences de notation, qui défraient la chronique, et dont les verdicts, apparemment sans appel, peuvent sonner le glas d’une nation (la Grèce par exemple) ? S’agit-il-il d’une forme élaborée de la démocratie, d’un contrôle vertueux des peuples sur les écarts de gestion de leurs gouvernements ? Ont-elles pour effet l’amélioration du bonheur de ces peuples, l’accroissement de leur niveau de vie, leur protection contre les exactions des puissances de l’argent ?

Le croire serait pousser la naïveté bien loin. Les agences de notations, sont chargées d’évaluer, pour les états et pour les entreprises, leur stricte conformité aux normes du capitalisme. D’où tiennent-elles leurs pouvoirs ? Précisément de ces puissances de l’argent, que l’on appelle pudiquement "les marchés". En quel honneur ? En l’honneur que c’est comme ça. De quels moyens d’action disposent-elles ? Du témoignage de satisfaction pour les bons élèves, du bonnet d’âne pour les autres (la dégradation de leur note). En ce cas, on punit le peuple (réduction des dépenses publiques et des prestations sociales, taxations des pauvres, protection des riches). En d’autres termes, plans d’austérité et de rigueur. Où est l’anomalie ? La souveraineté d’un pays dépend de groupements d’intérêts, et non de ses institutions démocratiques. Aujourd’hui, 4 août, nous devrions fêter l’abolition des privilèges en 1789. Pouvons-nous supporter ça, vivre dans la crainte du bonnet d’âne, et nous soumettre intégralement aux lois du marché ?


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