BOUM-BOUM SUR : LAURENT WAUQUIEZ

vendredi 29 juillet 2011
par Mick et Paule
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L’observatrice superficielle, privilégiant le contenant au contenu se dirait : beau mec, souriant, le grisonnement à la George Clooney en plus jeune, hé hé… Moins superficielle, elle se rencarderait sur le curriculum du mec : fils de bonne famille, Louis le grand, Henry IV, sciences po, Normale Sup Ulm, major de l’agreg d’histoire, major de l’ENA, fleuron donc de l’école républicaine, hu hu un bon parti, dommage qu’il soit marié et papa.

Moins superficielle encore, l’observatrice regarde l’homme en action gouvernementale. Et là, elle a des doutes. Déjà, si elle est mécréante, un type qui dit que la France doit assumer ses racines chrétiennes, ça la refroidit. Plus fort, un keum qui propose sans rire que les bénéficiaires de minima sociaux travaillent gratos quelques heures par semaine, ça lui défrise le brushing, au gars, grisonnant ou pas, surtout quand le gonze en question est en charge de l’emploi au gouvernement, et pas fichu d’en créer assez pour quelques millions de chômeurs. Et dire que le bonhomme en question a créé un club qui ose s’appeler droite sociale…

Une de ses (rares) idées sur la question : développer l’emploi de téléopérateurs, vous savez, les OS d’aujourd’hui, ces pauvres bougres et bougresses payé-es au lance pierre, dont la « productivité » est sans cesse contrôlée, avec vidage express si les « rendements » sont insuffisants. Quiconque, par exemple, a eu un problème avec l’installation de la TNT a pu vérifier que les pauvres téléopérateurs, qu’ils soient chez Free, SFR ou Orange sont souvent (et ce n’est pas de leur faute) incapables de renseigner leur correspondant, quand bien même sont-ils affublés de pompeux titres de « conseillers techniques » ou « conseillers commerciaux ».

Il y a toutefois un rôle où Laurent Wauquiez excelle, et pour lequel, pourtant, la concurrence ne manque pas, c’est celui de cire-pompe de l’hyperprésident. Enfoncés même les Jack Lang ou Georges Kiejman, qui avaient pourtant porté la courtisanerie à des niveaux record du temps de François Mitterrand ! Pour Laurent Wauquiez, Nicolas Sarkozy a sauvé la France, pas moins. De quoi ? De l’insécurité ? Les statistiques des violences sur les personnes ont explosé. Des hordes barbares (les étrangers bien sur) ? L’empilement des lois n’a eu qu’un résultat : la précarisation croissante des immigrés. Du chômage ? Résultat nul. Des marchés ? Que des discours, aucun effet réel, les évènements actuels le démontrent, hélas. De la dette ? Elle a augmenté à une vitesse jamais atteinte. Sauveur ou fossoyeur ?

Voilà où se complait celui qui aurait du être une des têtes les mieux faites, vu son pedigree, de notre république. La politique, comme le star system, semble faire tourner les têtes. Wauquiez, comme Sarkozy, comme Copé suit le processus trop connu : fort contre les faibles, mielleux avec les puissants. Et le schéma macho dominant : qui a la plus grosse, schéma qui n’épargne pas la gauche (cette incise ne vise pas le seul Strauss-Kahn). Réenchanter la politique, a-t-on entendu dire ? On n’en demande pas tant. Réintroduire le respect, ce ne serait déjà pas si mal.