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GESTION PUBLIQUE, GESTION PRIVEE : DOCKERS ET TRANSPORTS

jeudi 28 juillet 2011
par  Gérard Bélorgey
popularité : 68%

Le choix fait pour gérer les surcoûts qu’engendreraient les dockers français a été la privatisation, et je crois que l’orientation en ce sens date de la période socialiste. Et c’est là l’erreur dans laquelle on s’est entêté. Si bien que le débat acharné - et qui coûte si cher - est un débat de doctrine : la CGT veut le régime public, les pouvoirs la privatisation. On s’entend bien moins sur des affrontements de doctrine que dans des négociations salariales et sur les conditions de travail. II fallait maintenir la gestion publique et montrer qu’elle serait parfaitement capable de faire cesser et réformer des abus s’il y en a. Le service public est apte à montrer, comme il l’a fait auprès de corps difficiles que leurs caractères et leurs prétentions ne sont pas irréductibles si on sait y faire. Et le premier pas pour bien faire, c’est de les conserver dans le champ public. Ceci posé comme cadre et garantie, il doit être possible d’obtenir d’une profession dont on sait, depuis qu’il y a des ports au monde, les qualités comme les excès, qu’elle ne scie pas la branche sur laquelle elle trouve son boulot : Une conduite dure et sûre explicative des concurrences et des enjeux, avec une vraie dose de participation à la définition du travail comme celle qui a mis dans le coup du redressement de certaines activités minières et sidérurgiques des salariés parfois aussi difficiles que ces dockers eut été préférable à la tactique de passer la main. Il fallait reconnaître l’aura d’un métier noble comme celui des mineurs de fond, d’un métier qui fut de force et d’exécution et qui devient de plus en plus de précision et de responsabilité, et je ne doute guère qu’avec un statut associant bien les intéressés en responsables à la gestion de sa transformation, bien des plus durs seraient devenus coopératifs, mieux, ingénieux, pour passer dans les prix de la concurrence et en perdant le sentiment qui les soulève aujourd’hui : "ils ne nous ont pas reconnus, ils veulent tuer notre profession".

Quant à la privatisation de la manutention portuaire redoutons qu’elle conduise à ce qu’est devenu une bonne part du transport routier. Revoyez "Envoyé Spécial’ sur les esclaves, surtout étrangers, de la route. Demandons-nous si la privatisation des dockers ne pourrait pas conduire à une série de combines à la mode du transport routier caviardé par des chauffeurs de Pologne, des Balkans ou de Turquie : des salariés sous statut social étranger deux fois plus payés que chez eux, et deux fois moins bien payés chez nous que nos routiers français, et trichant encore mieux que bien des nôtres, tous obligés de le faire pour satisfaire des patrons qui veulent faire passer, sur les disques de contrôle, du temps travaillé pour du temps de repos et qui additionnent toutes les autres économies : mauvais campement, sous méchante surveillance des équipes attendant des camions livrés par bateau, système de relèves par roulement, utilisation obligatoire du plus possible de voies non payantes bien plus créatrices d’accident en conduite et en mauvais stationnement, etc... avec le licenciement à la clef pour le conducteur malhabile ou indocile. Voilà tout ce qui fait de ces pauvres bougres exploités par des patrons de lointaines Tartaries (et parfois de proches banlieues) des dangers publics autant que des Attila économique opérant sous des constructions juridiques qui se succèdent les unes après les autres pour remplacer le dernier bricolage juridique reconnu illégal, mais bien difficile à poursuivre par une Commission peu empressée, avant que tout ne se légalise largement par la "libération "des transports routiers européens prévue pour 2014 par le diabolique programme super concurrentiel de Bruxelles. Ce sera le triomphe définitivement ruineux pour la France de toutes les ouvertures de droit au sein de l’UE, et vis à vis de proches pays externes, avec quelques astuces à l’appui. Le plombier polonais n’est pas un mythe, le chauffeur tchèque non plus et le turc est bien vrai (son pays n’a pas même besoin d’être admis en Europe, des transporteurs - français inclus - ont trouvé des bretelles pour qu’il y rentre assez). Il faudra que le Musée Grévin fasse place dans un camion réformé à deux à trois trognes traditionnelles d’anciens français transporteurs routiers (de type arabe, chti’, cévenol ou parigot) représentant l’époque où des gens vivant dans notre pays en sillonnaient les routes pour gagner leur vies et approvisionner leurs concitoyens.

Le blog de Gérard Bélorgey : http://www.ecritures-et-societe.com


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