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PRESIDENTIELLE : HE,LA GAUCHE, SOYEZ PAS TIMIDES…

mardi 4 octobre 2011
par  Jean-Luc Gonneau
popularité : 70%

Il y a, dans cette campagne, ou pré-campagne pour certains, présidentielle des choses qui surprennent. Tout le monde estime que la situation économique du pays, et de l’Europe, est précaire. Tout le monde s’inquiète d’un chômage qui, lui, progresse. Tout le monde reconnaît que la crise du logement est sérieuse. Tout le monde, à droite comme à gauche. Tout le monde, sauf le ministre Chatel et ses potes, a compris que l’école publique part en vrille. Tout le monde, sauf le ministre Bertrand, sa commère Berra et leur fan club, a constaté que la santé publique est menacée. Et donc ? Et donc, à gauche, des prudences qui épateraient les plus grands moments de précaution de la nation sioux. A quelques exceptions près.

Nous n’aborderons, ici et pour le moment, que l’aspect de la politique économique. Tout le monde, même à droite, a fini par comprendre que la financiarisation à l’échelle mondiale de l’économie est au cœur de la crise économique, et que le libre-échange forcené conduit par l’union Européenne n’arrange pas les choses.

Dans cette financiarisation, tout le monde a repéré le rôle ambigu, à peine, des banques, la prolifération de fonds « hors banque » dont la seule activité est la spéculation. Tout le monde (même Sarkozy !) a reconnu le rôle nocif des agences de notation, et le cancer que sont les paradis fiscaux. Et donc ? Au niveau international, de mâles déclarations suivies d’effets microscopiques. Le Sarkozy qui vilipende les agences de notation et se met à genoux pour préserver leur AAA. Et les propositions de la gauche ? A quelques exceptions près, nous le verrons, car notre magnanimité est grande, d’une timidité qui en remontrerait à la moins dégourdie des rosières. Quoiqu’il y ait quelques progrès, au fil des jours.

Il n’est pourtant pas difficile (la quasi-totalité des économistes est pour une fois unanime à ce sujet) de dire que la gauche séparera, dans le secteur bancaire, les activités de dépôt et de financement des investissements productif des activités financières. Les banquiers hurlent ? Fermons les clapets. A ce propos, parenthèse sémantique, nous commençons (en fait, nous continuons) à en avoir ras la patate que la presse qualifie d’ « investisseurs » les divers fonds, hedge, de pension etc qui écument la planète financière. Il existe un terme approprié pour les qualifier : spéculateurs. Il n’est pourtant pas difficile de dire que les revenus de la spéculation seront taxés, et lourdement, et plus que les revenus du travail.

Il ne doit pas être bien difficile de dire que toute entreprise, par exemple, disposant de filiales dans les paradis fiscaux (qui ose prétendre qu’il n’y en a plus ? Les règles « sévères » émises par la communauté internationale font hurler de rire les pros de la finance) seront exclus des appels d’offres publics, que toute banque dotée des dites filiales se verra retirer l’agrément pour exercer dans le pays.

On devrait dire que si la dette publique est un problème sérieux, il y a lieu d’en faire un audit approfondi, de distinguer la dette « épargnante » de la dette spéculative. La dette de la France est, on ne le dit pas assez (on a même récemment entendu un « économiste » mondain affirmer que la dette, c’était l’épargne des français), majoritairement détenue par l’étranger, par des fonds spéculatifs étrangers. On doit dire (et malheureusement, tous les candidats ou pré-candidats de la gauche ne le disent pas) que la « règle d’or » est une fumisterie qui n’a qu’une fonction : empêcher au nom de la « règle », et pour le bien de tous, toute politique sociale, et donc faire mal à tous. Règle de carton-pâte, pas d’or.

Parmi les principaux candidats ou pré-candidats se réclamant de la gauche, seul Jean-Luc Mélenchon reprend la quasi-totalité de ce qui précède. Arnaud Montebourg fait des efforts et en reprend une partie. Martine Aubry et Ségolène Royal semblent avoir la volonté d’encadrer sérieusement le secteur bancaire. François Hollande est, disons, évasif, Eva Joly, pour le moment en tout cas, assez discrète. Faut-il parler, sur ce sujet de Manuel Valls ou de Jean-Michel Baylet ?

En fait, le problème auquel se heurtent les pré-candidats du Parti Socialiste est celui de la place respective du marché et du non-marchand. Voilà une vingtaine d’années, lors d’un congrès à la Défense, que le PS a reconnu la primauté du marché. Il renâcle encore aujourd’hui à reconsidérer cette question. Il ne s’agit pas, comme le fit beaucoup trop caricaturalement Michel Rocard, d’opposer d’un côté l’économie de marché et de l’autre une économie « administrée ». Il s’agit de distinguer clairement « marchand » et « non marchand ». Nous y reviendrons.


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