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CHRONIQUES DU SARKOZYSME ET AUTRES (octobre 2011)

samedi 24 septembre 2011
par  Jacques Franck
popularité : 49%

L’héritage du chanoine

Le chanoine Nicolas, sentant sa fin (présidentielle) prochaine, réunit autour de lui la crème de sa Cour. Dans l’assistance, on remarquait : Monsieur Claude (Guéant), vizir de l’Intérieur, apôtre de la tolérance à l’égard exclusif des gens qui pensent comme lui, organisateur de l’insécurité et initiateur de la xénophobie officielle d’Etat ; Monsieur François (Fillon), Premier vizir, qui s’agite peu mais se verrait bien chanoine à la place du chanoine ; Monsieur Gérard (Longuet), vizir de la Défense, fourbisseur des sabres de la République et brillant tenancier d’une boutique humanitaire en Afghanistan avec succursale en Libye ; Monsieur Michel (Mercier), dont tout un chacun ignore qu’il est vizir de la Justice tant il fait peu d’étincelles. Ce qui, en fin de compte, n’est pas une mauvaise chose ; Monsieur Alain (Juppé), vizir des Affaires Étrangères, qui se signale par sa prestance et, qualité rare, s’abstient de proférer trop de conneries ; Monsieur François (Barouin), vizir de l’Economie et des Finances, grand maître de la pompe à euros et play-boy à ses moments perdus ; Monsieur Luc (Chatel), vizir de l’Éducation nationale, en charge de la liquidation d’une institution dont la nécessité n’apparaît pas aux yeux des bâtisseurs de la France de demain ; Monsieur Laurent (Vauquiez), vizir de l’Enseignement supérieur et de la recherche, dont tout le monde s’accorde à dire qu’il ne sert à rien ; Monsieur Xavier (Bertrand), vizir du Travail (il n’y en a plus), de l’Emploi (notion périmée), et de la Santé (elle va mal). Plus quelques seconds couteaux : Monsieur Jean-François Copé, chef de l’UMP, ancien vizir de je ne sais plus quoi ,qui se prépare secrètement pour les élections de 2017 ; Monsieur Luigi Ventura, Nonce apostolique en France, représentant Monsieur Benoît, pape en exercice à Rome et ami personnel du chanoine ; Madame Roselyne (Bachelot) dite la grande Louloute, vizire de la Solidarité et de la cohésion sociale (!), naguère pourfendeuse à grands frais d’une épidémie qui n’exista pas ; Monsieur BHL, ancien nouveau philosophe, dont l’étendue de l’arrivisme n’a d’égale que la blancheur de la chemise. Enfin, Madame Carla, fleuron de l’Art lyrique devenue First Lady, se devait d’honorer de sa présence cette amicale assemblée.

Le chanoine se leva salua la compagnie, se haussa sur ses talonnettes, afficha un sourire condescendant et parla : "Au crépuscule d’un quinquennat historique que le monde nous envie, marqué par l’éclat sans égal de la France et, surtout, je le dis sans fausse (ni vraie) modestie, de son président, je vais vous annoncer de grandes choses. D’ailleurs, putain, des petites je ne pourrais pas, c’est comme ça, c’est dans ma nature, la grandeur est en moi, vous le savez tous ! Un murmure d’approbation courtisane s’éleva de l’assistance et on vit les échines se courber. J’ai toujours fait du social. Fils du peuple français (et de la noblesse hongroise décavée), je consacre ma jeunesse au peuple. Il me doit la fermeture de centaines d’entreprises, où se prélassaient fainéants et profiteurs.

J’ai pourchassé les faux chômeurs (et les vrais). Le peuple m’est redevable d’un étranglement de la Sécurité Sociale, cette hydre budgétivore. J’ai supprimé des hôpitaux, ces lieux maudits où s’entretient la maladie. Je n’ai pas construit ces logements dits "sociaux", où la lie de notre société vit dans le luxe et le vice. Proche du syndicalisme, le vrai, je n’ai pas ménagé mes encouragements et mon aide morale au MEDEF de la camarade Laurence Parisot. J’ai su détecter les vraies valeurs de notre peuple au sein (généreux) des hommes et femmes magnifiques du CAC 40 ; et je les ai récompensés à hauteur de leurs mérites. Oui, Françaises et Français, le bouclier fiscal, c’est moi. Le maintien de l’ISF, c’est encore moi. La bienveillance envers nos compatriotes persécutés par le fisc aveugle et qui vont se réfugier avec le fruit de leur travail chez nos amis suisses et luxembourgeois, c’est toujours moi.

Je n’en finirais pas de conter mes bienfaits. Mais regardons le futur. Je vais laisser à ce peuple admirable un héritage gravé dans le marbre. Je vous fais part de mes dernières volontés présidentielles. Je vais dès maintenant doter notre pays et ses classes laborieuses de 30.000, je dis bien trente mille, nouvelles places de prisons ! Et, cerise sur le gâteau, je vais ouvrir à l’intention de notre belle jeunesse des maisons de correction encadrées par de vieux adjudants, qui savent ce que discipline veut dire !" Les notables de l’assistance applaudirent. Le peuple, lui, se préparera à mettre en place un pouvoir de gauche.


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