2012 : MEILLEURS VŒUX A TOUTES ET TOUS, POUR UNE ANNEE SANS SARKOZY
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Une partie de nos concitoyens, celle qui en a plus ou moins les moyens, oubliera peut-être pendant ces derniers jours de l’année, les soucis du quotidien lors des festoyances le mot nous plaît, convenues qui accompagnent la période. Les autres, malheureusement de plus en plus nombreux, attendront des jours meilleurs, certes hypothétiques mais qui sait : les échéances électorales qui nous attendent permettront peut-être de desserrer les étaux économiques, sociaux, culturels qui entravent notre société, donneront peut-être un espace pour permettre l’émancipation du plus grand nombre que nous appelons de nos vœux. Peut-être. Car Sarkozy et ses séides ne sont pas battus d’avance malgré leur bilan calamiteux. Car il apparaît que nos concitoyens ont plus que des doutes sur la capacité de la gauche (nous reviendrons sur ce « la gauche ») à offrir de nettement meilleures perspectives d’avenir. Car la plupart des medias se gardent bien de remettre en cause les carcans qui ont conduit les pays européens, pour la plupart, à la situation économique et sociale qu’ils connaissent aujourd’hui.
Un exemple, parmi cent autres ? Un quotidien du soir, qui fut de « référence » (s’il le demeure, c’est par forfait, au sens sportif, des autres) titre en une : peut-on sauver le modèle social français, les propositions des partis. On s’attend à un dossier costaud en pages intérieures, on n’a que des résumés étiques. Serait-ce parce les propositions des partis sont peu consistantes ? Il y a un soupçon de cela. Mais surtout une paresse journalistique : si les propositions en question sont étiques, le journal devrait le dire, non ? Et puis on note les « oublis ». L’UMP a droit à quelques paragraphes, le Modem est cité, le FN aussi. Et la gauche ? Elle se résume aux positions du PS, dont on sait, depuis les tergiversations hollandaises à propos des retraites, qu’elles sont incertaines. EELV-Les Verts ? Absents. Bon il est vrai qu’ils annoncent leur programme pour janvier, mais quand même. Front de Gauche ? Axiste pas, comme écrivait Jean Tardieu dans un célèbre poème drolatique. Pourtant, là, programme il y a. Mais il vrai qu’il repose sur une remise en cause rigoureuse du système économique et social qui s’est installé en Europe, Donc, pour Le Monde, ça ne compte pas. Pour Le Monde, comme pour Libé, comme pour le Nouvel Obs, sans même parler des quotidiens ou hebdomadaires classés à droite, la gauche, c’est le PS. 50% environ du potentiel électoral de la gauche, au sens large, passés à l’as. Nous ne jouerons pas les étonnés, mais continuerons à dénoncer ce déséquilibre malsain. D’autant que s’y ajoutent les multiples débats télévisés trustés par l’UMP, le PS et les sempiternels « experts » consensuels qui rabâchent leur doxa économique, celle qui nous a conduits à la bérézina que nous subissons. Drôle de campagne, de pré-campagne plutôt, car malgré l’avalanche de sondages, la plupart des candidats n’ont pas encore fourbi leur programme, ni leur projet. Nicolas Sarkozy s’agite, comme à son habitude, abreuve son entourage des désormais célèbres « éléments de langage », ce qui fait plus classieux que « langue de bois ». On devine en gros où il voudra en venir, personne, hors les rupins, ne prend au sérieux sa prétendue posture de « président protecteur ». Président casseur, oui, protecteur, c’est se moquer du monde. François Hollande tente de se dépatouiller d’un accord avec EELV-Les Verts qui sent son pâté tripatouillant à des lieues à la ronde : accord politique ? Certainement pas sur un projet, ni même sur un programme, uniquement sur des circonscriptions législatives. De quoi faire rêver les masses. Il annonce son projet pour janvier. En attendant, c’est le projet du PS qui fait l’intérim. Et comme d’hab’, le projet du candidat sera différent, probablement plus light. Marine Le Pen a un peu d’avance, pimentant d’éléments piqués à droite et à gauche le brouet habituel légué par le paternel. François Bayrou a aligné quelques « axes », recentrés à droite par rapport à 2007, et en restera probablement là : un projet ou programme du centre, voyons, cela a-t-il un sens ? Le Front de Gauche emmené par Jean-Luc Mélenchon a lui aussi une longueur d’avance, avec son « programme partagé » déjà affuté, qui devrait être affiné encore par des ateliers divers de réflexion et des « assemblée citoyennes » locales qui se multiplient. Le plus en avance est paradoxalement le dernier annoncé en lice : le programme et le projet de Dominique de Villepin, c’est lui. On nous pardonnera peut-être de passer sur les autres candidats potentiels, qui paraissent promis, ce qui est parfois dommage, à ne faire que de la figuration.
Donc, pour la plupart des « grosses écuries » (parfois plus comparables à des étables), les programmes-canons, les projets-fusées, c’est pour janvier. Profitons donc, si nous le pouvons, des quelques jours de la trêve des confiseurs. Bonne année 2012 à toutes et tous, et peut-être une France de gauche ? Cela dépend aussi de nous
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