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LES VŒUX EN TOC DE L’HOMME AUX TICS

jeudi 5 janvier 2012
par  Jean-Luc Gonneau
popularité : 70%

Bon, les vœux présidentiels font partie des exercices obligés, donc convenus, afférents à la fonction. Qui se souvient de ceux pour 2011, mis au rencart aussi vite qu’ils avaient été prononcés, et même remplacés sur bien des points par leur exact contraire, ne pouvait pas attendre grand-chose de ceux pour 2012. Ceux-là au moins ne risquaient guère de déceptions : quand on n’attend rien…

Il est loisible de distinguer dans les vœux présidentiels trois catégories principales. La première tient aux engagements indispensables parce que leur omission ferait tache, mais dont on sait qu’ils ne seront suivis d’aucun effet. Le plus bel exemple concerne l’engagement de lutter contre le « dérèglement de la finance ». Discours usé jusqu’à la corde depuis les martiales paroles présidentielles sur la « moralisation du capitalisme » et dont on a pu constater depuis la totale absence de quelque mesure que ce soit pour mettre fin à ce dérèglement. A ce sujet, les gouvernements d’Obama et de Cameron, qui ne sont pourtant pas de farouches révolutionnaires, en ont fait plus que lui. Pas difficile, cela dit, de faire plus que zéro. Et ce n’est pas la très vague promesse d’une taxation sur les transactions financières (laquelle ? quand ? où ? comment ?), déjà annoncée sans résultats qui convaincra grand’monde. Autre figure imposée : la solidarité. A Jospin qui ne voulait laisser personne au bord du chemin, Sarkozy fait écho en osant prétendre ne pas laisser « de côté ceux qui souffrent déjà des conséquences douloureuses d’une crise dont ils ne sont pas responsables », alors même que les plans de rigueur successifs rognent avec constance les dispositifs destinés justement à ces souffrants. Au passage, notons que Sarkozy doit souffrir aussi d’une crise dont il ne sent d’aucune manière responsable. On ne va certes pas lui coller tout sur le dos, même si l’envie nous titille, mais nul ne saurait oublier que dans le bal des faux derches qu’ont constitué les G8 et autres G20, réunions, tout de même, des politiquement responsables de la crise, et a priori en charge de la surmonter, le surprésident Sarkozy s’est pavané aux premières loges de ces monuments d’inutilité. Cerise avariée sur la gâteau pourri présidentiel : « Mon devoir est de faire face et de vous protéger ». On ne connaît que trop cette chanson : la seule protection dont fut capable le président, c’est celle dont il a entouré les plus riches de nos concitoyens. Qui pourrait penser un seul instant qu’il serait capable d’autre chose ?

La seconde catégorie est celle des mensonges, ou au mieux de l’accommodement avec la réalité. Ainsi, prétend-il, la France a « tenu bon » pendant la crise. Il faudra demander aux centaines de milliers de personnes qui ont perdu leur emploi cette année, aux millions de précaires, aux cohortes de mal logés alors que la spéculation immobilière continue, aux millions de personnes qui restreignent leurs soins faute de sous, aux profs à la dérive à coup de suppressions de postes, aux policiers hagards à force dee traquer le sans-papier, de verbaliser la prostituée ou le fumeur de joint alors que les trafiquants traficotent de plus belle, les maquereaux maquereautent tranquilou, et les voleurs volent, plus qu’avant. Le seul truc étonnant, dans tout çà, c’est que le président et ses affidés « tiennent bon », alors qu’ils méritent largement le goudron et les plumes. « Il faudra changer notre regard sur le chômage ». Tiens donc. Comment le regardait-on, jusqu’en 2011 ? De biais ? Le dos tourné ? Et comment le regardera-ton en 2012 ? A coup de formations, dit-il. Lesquelles ? De ces stages parking de sinistre mémoire ? Amis, chômeurs, soyez contents, vous n’aurez pas d’emplois, mais des stages. Il est vrai que nos jeunes sont déjà habitués à la chose. Autre arrangement avec le réel : « nos comptes sont redressés ». Où a-t-il vu jouer ce sketch, celui qui a creusé la dette plus encore que ses prédécesseurs ?

La troisième catégorie, avec Nicolas Sarkozy, est la plus perverse : sous couleur d’annoncer une « bonne » nouvelle (rappelons-nous le travailler plus pour gagner plus), on nous refile non pas une jolie couleur, mais une sacrée couleuvre : la TVA sociale. Abaisser le coût du travail sans baisser les salaires ? Pas garanti avec ce machin-là. Protéger des importations-dumping ? Pas évident dans une Europe passoire. Stimuler l’emploi ? Encore moins évident avec une demande qui devrait fléchir car. Car le seul résultat certain de ce bousin, c’est que la TVA « sociale », c’est avant tout une TVA plus élevée. Payée par qui ? Vous avez deviné, par tous, et notamment par les moins riches. Ah, parlez-nous du « président protecteur », on ne s’en lasse pas.

Il est en conséquence urgent que les élections de 2012 permettent une alternative à ces palinodies. La gauche, toute la gauche, a une énorme responsabilité. Et tout particulièrement le candidat du Parti Socialiste, actuellement le mieux placé selon les sondages. Pour nous débarrasser de l’équipe Sarkozy, il lui faudra tout autre chose que la « rigueur douce » à laquelle il semble se tenir, tout autre chose que cette « adresse aux français » publiée via Libération, dans laquelle la critique du bilan de Sarkozy est globalement juste, mais où aucune proposition n’apparaît. Le vocabulaire utilisé fait malheureusement penser à ces « éléments de langage » qui polluent la vie politique. A vouloir à tout prix « parler président », c’est-à-dire tel qu’on imagine un président dans les officines de communication si proches de Manuel Valls, on perd de l’humain, ce qui est un peu fâcheux pour un type qui se veut « président normal ». Un président « normal », ami François, ce n’est pas obligatoirement un président stéréotypé. Paradoxalement, les propositions de Jean-Luc Mélenchon et du Front de gauche, souvent décrites comme gênantes pour le candidat socialiste, devraient au contraire l’aider à aller dans la bonne direction. Il en va de même, modestement mais pas tant que ça de nos observations, dont le ton parfois vif ne saurait masquer la volonté constructive.


Commentaires

Logo de Régis ROQUETANIERE
mardi 10 janvier 2012 à 15h41 - par  Régis ROQUETANIERE

Les vœux du président de la république ne nous apportent rien. Mais attendions nous quelque chose de sa part ?

Attendons-nous quelque chose des élections présidentielles et législatives qui viennent au galop alors que tout le monde sait que, que ce soit la gauche ou la droite qui l’emporte, rien ne changera vraiment puisque ces candidats-là ont depuis longtemps renoncé à peser sur la réalité c’est à dire à faire de la politique. Ils occupent des places, s’enrichissent et ne font rien d’autre.

JOSPIN clamait : « contre le marché on ne peut rien », ce qui est étonnant de la part d’un monsieur dont on nous a dit et redit qu’il était marxiste, "pire", trotskyste certes repentant mais trotskyste toujours.

Cette gauche là n’a plus rien dans … l’espérance. Elle se contente, au mieux, de gérer "humainement" c’est à dire d’effacer les effets de la désindustrialisation qu’elle a encouragée. Edith CRESSON emmenait en Chine nos entreprises pour trouver de la main d’œuvre à bas coup, aux frais du contribuable… Cette gauche là sait, aussi bien que la droite sarkosyste, trafiquer les statistiques du chômage et ouvrir des formations qui dans bien des cas ne mènent à rien. HOLLANDE ne se revendique pas du trotskysme, mais plus sûrement de la sociale démocratie qui partout où elle est à l’œuvre pactise avec le néolibéralisme, via des (ex)STRAUSS KHAN et LAMY placés et liés aux commandes du néolibéralisme.

De la droite qui a-t-il a espérer puisqu’en abandonnant le gaullisme elle s’est fondue dans la mondialisation et s’accommode fort bien du communisme chinois cet autre nom du libéralisme sauvage...

Nous n’avons pas besoin de tous ces vœux ridicules, mais d’une action ferme et résolue des citoyens pour parvenir à très brefs délais à nous réapproprier le pouvoir. Sans l’aide des partis politiques. C’est à nous de provoquer une grande insurrection civique qui écarte du pouvoir non pas les militants des forces de progrès mais tous les appareils politiques qui avancent à reculons.

L’initiative doit venir de la rue. Faisons table rase de tous les chefaillons, de tous ces professionnels de la parlotte. C’est aux citoyens de passer "en live" à l’action.
Les lois sont faites à l’Assemblée Nationale par des députés subordonnés et complices des forces dominantes. N’attendons pas. Reversons-les. Sans ménagement même si c’est dommage pour ceux qui sont restés dans le système croyant possible de le réformer de l’intérieur. On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs.

Exigeons, par la rue, la dissolution de l’Assemblée Nationale, maintenant, AVANT l’élection présidentielle. A partir de cette dissolution, arrachée, tout peut reprendre un sens.

Au niveau de chaque arrondissement, en simple citoyen, rédigeons des cahiers d’exigences, finalisons et hiérarchisons ce que nous voulons. En quelques semaines, une fois ces cahiers adoptés et validés, désignons parmi les citoyens volontaires à la fonction de député, par tirage au sort, une femme et un homme qui seront nos mandataires, c’est-à-dire responsables directement, devant nous. Les députés actuels ne sont que des délégués, pistonnés, liés, des partis politiques et n’ont besoin que de nos voix, ce à quoi ne se réduit pas la démocratie.

Nous ne sommes pas seuls.

Les initiatives foisonnent. Le pacte civique ( http://www.pacte-civique.org/EngagementS) proposé par une multitude d’associations trace la voie d’un dialogue constructif. L’opération Tous candidats (www.touscandidats2012.fr/) qui réunis des dizaines de milliers de citoyens démontre que notre seul adversaire c’est l’immobilisme. D’autres associations plus thématiques ont porté pendant des années des projets qui viennent à maturité mais risquent d’être mis en œuvre mais de façon dévoyée. Nous disposons de projets sérieux en matière de lutte contre les paradis fiscaux et de taxation des transactions financières. L’annulation de la dette des pays émergeants est soutenue pas des citoyens experts qui n’ont de compte à rendre qu’à leur conscience. D’autres associations ont établi que la dette des Etats est composée d’une dette souveraine justifiée et d’emprunts bancaires qui ne le sont pas. Validons cette distinction conforme à l’intérêt et au droit des citoyens. La remise en cause d’une agriculture à hauts risques, la sauvegarde de notre souveraineté alimentaire sont soutenues par des associations puissantes qui nous montrent le bon cheminement collectif possible. Toutes ces organisations peuvent s’unir par une démarche volontaire venue de leurs dirigeants, mais tout plaide pour que les militants prennent dès maintenant les contacts et les initiatives à la base qui feront gagner beaucoup de temps.

Faisons du neuf et du déraisonnable. Présentons ensemble ces citoyens-candidats dans les 577 circonscriptions de telle façon que l’électeur soit en face d’un choix quasi référendaire : voter pour un citoyen-candidat ou pour le candidat d’un parti… La balance devrait pencher du bon coté…

Enfin, mettons en route, dans la paix, une révolution par l’intelligence et la générosité. Enfin le pouvoir aux mains des citoyens dans le respect de leurs différences équilibrées par une démocratie vivante, par application d’une responsabilité effective et partagée à tous les niveaux de la société. Mieux que des vœux ou un rêve de jours meilleurs, le passage du dire au faire. Impatiemment.

Régis ROQUETANIERE
Militant d’Attac 86 s’exprimant à titre personnel.
http://dissoudreassembleenationale....

Site web : Voeux ou action

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