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LES PUTAINS ET LES DEPUTES

mercredi 4 janvier 2012
par  João Silveirinho
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La presse en a parlé, partie parce que « le cul fait vendre », ce qu’ont amplement confirmé ces derniers mois les affaires DSK, partie parce que cela touche un réel problème de société. Nos députés ont voté, avec une touchante unanimité, un texte de principe confirmant la position « abolitionniste » de la France pour ce qui concerne la prostitution. Position qui pourrait être discutable, et est d’ailleurs discutée, mais passons, si on peut dire. Se profile à un horizon pour le moment indéfini la volonté de certain-e-s de nos parlementaires de voter une loi pénalisant le client des prostitué-e-s, à l’instar de la législation suédoise, à rebours des législations allemande (sur ce coup, houps pardon, il ne semble pas être question d’une « harmonisation » franco-allemande), belge, espagnole, hollandaise, suisse pour ne citer que nos plus proches voisins.

Rappelons qu’aujourd’hui, la prostitution n’est pas considérée comme un délit. Une, un prostitué-e peut exercer cette activité à la condition de ne pas racoler, cette condition étant déjà lourde de subjectivité, surtout depuis l’interdiction du « racolage passif », sortie du cerveau déjà fertile et déjà approximatif de Nicolas Sarkozy avant qu’il devienne président.

Pénaliser le client d’une activité autorisée, voilà qui serait nouveau juridiquement. Premier hic. Le second, et sans doute principal, touche à l’image de la prostitution, activité jugée dégradante. Image purement moralisante. Dans l’histoire de l’humanité, chacun sait ou devrait savoir que certaines formes de prostitution conféraient à leurs prestataires un statut social envié. Et aujourd’hui encore, même si les mariages « arrangés » sont nettement moins nombreux que voilà un siècle, il est possible de considérer que le mariage demeure une forme de prostitution, illustrée par le fameux « devoir conjugal », exposé récemment en justice par une dame accusant son époux de ne pas s’y consacrer.

Le troisième hic tient à la confusion souvent volontairement entretenue entre prostitution et proxénétisme. Pour nombre de nos élus, pour nombre de nos concitoyens, qui dit prostitué-e dit proxénète. Il est certain que beaucoup de prostitué-e-s sont sous la coupe de proxénètes qui utilisent très souvent des moyens d’extrême violence pour forcer leurs victimes à se prostituer ou, plus rarement, se limitent à un rôle d’entremetteur-e entre personnes consentant à une relation sexuelle tarifée. Il est non moins certain que d’autres prostituées exercent leur activité de façon indépendante. Une infime minorité selon les uns, une proportion non négligeable selon les autres. Impossible de trancher faute d’éléments statistiques fiables. Une loi de pénalisation du client est évidemment ardemment combattue par les organisations de type syndical regroupant principalement les prostitué-e-s « indépendant-e-s ».

Au nom de quoi interdirait-on, de fait en pénalisant le client, l’exercice d’une activité à une personne décidant par choix (cela arrive même si c’est rare) ou par opportunité (« mieux vaut ça que le RSA ou le SMIC ») de s’y livrer. C’est là que revient le hic moralisant. Exemple souvent mis en exergue : le traumatisme des enfants. Mais nous avons connaissance de personnes se livrant à la prostitution qui sont des mères, parfois des pères, attentifs. Ce qui est d’autant plus méritoire que la loi interdit de fait toute vie de famille à une personne prostituée, le conjoint (ou la conjointe) étant automatiquement considéré comme proxénète, quand bien même il ou elle ne percevrait aucun revenu des activités de sa ou son partenaire. Autre exemple : il n’est pas admissible de faire commerce de son corps. Il faudrait alors interdire, entre autres activités, tout le sport professionnel. Sauf à considérer, et le hic moralisant, éclate à la figure, qu’il est possible de faire commerce de certaines fonctions des corps et pas d’autres. La religion n’est pas loin, et sa répugnance à la fornication.

A notre sens, le vrai combat n’est pas à rechercher dans la pénalisation du client, ni dans la culpabilisation ou le harcèlement judiciaire des prostituées, mais dans une réelle volonté d’éradiquer le proxénétisme. Cette volonté n’existe pas, n’a sans doute jamais existé. Les effectifs policiers spécialisés dans ce domaine n’ont jamais été aussi réduits. Sans compter ce que beaucoup savent : le champs de la prostitution est le vivier le plus fécond d’indicateurs pour la police. Nous ne contesterons pas la nécessité pour toute police de disposer de réseaux de renseignements. Mais dans ce cas précis, n’est-ce pas une partie de l’obstacle à une politique réelle de lutte contre le proxénétisme, et surtout contre ses formes les plus violentes ?


Commentaires

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jeudi 19 décembre 2013 à 15h15 - par  Croa

Le plus important système d’exploitation des corps est le travail salarié. Huit heures par jours dans une position imposée, ça ne gêne pas nos "abolitionnistes" par ailleurs actionnaires des banques et agences de voyages qui ne manqueront pas de profiter de la situation créée par eux-mêmes.

Le travail salarié s’empare aussi de notre temps de vie. C’est un charognard protégé par l’armée et la police.

La prostitution n’est pas un viol supérieur au travail salarié. Étant ou devant être profession libérale si des lois criminelles ne permettaient pas aux maffias de mettre en esclavage des personnes privées de leurs droits, la prostitution laisse la liberté à celle ou celui qui la choisit de pratiquer ou non à tout moment de sa vie, sans obligation aucune. Ce qui n’est pas le cas du travail salarié et c’est en réalité ce qui gêne les exploiteurs.
croa-at.com

Site web : Anti-pénalisation
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mardi 7 février 2012 à 18h14 - par  CROA

Le travail, toute forme travail exploite le corps et le cerveau. Le travail est de même nature que la prostitution à la différence que chaque passe dure plusieurs heures par jour, 7 et plus. Abolissez le travail et la prostitution sera abolie puisque ne restera que du temps libre pour jouir.
CROA

Site web : http://croa-at.com
mardi 24 janvier 2012 à 11h08

"""Les "clients " ? pour la plupart, des pauvres gens, des malheureux : infirmes, veufs,vieux, timides, solitaires etc, observez..."""
non mais j’hallucine !! quelle capacité à balayer le vécu des prostituées (en immense majorité femmes)... c’est très utile pour les mecs !!!
et le coup du "moralisme" : parfait exemple de la "morale libérale" appliquée au sexe !!!

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lundi 9 janvier 2012 à 23h25 - par  Victor63

Pour les femmes libres et adultes qui choisiraient cela avec droits sociaux reconnus , retraite, respect et protection publics. Ca serait bien plus humain ! et plus intelligent !Et donnerait, rendrait ENFIN la dignité à ces femmes ! qui objectivement continueront dans l’obscur et la misère au moins mentale.

Les "clients " ? pour la plupart, des pauvres gens, des malheureux : infirmes, veufs,vieux, timides, solitaires etc, observez...

Si une loi devait venir que ce soit celle de la légalisation avec droits sociaux pour femmes libres et adultes choisissant cela pouvant enfin porter plainte nommément et la fin à la clé donc des proxénètes racketteurs et violenteurs notamment dans les très nombreux réseaux issus des pays de l’est ou autre .Ce serait le meilleur moyen de détruire le proxénétisme. Une assistance sociale aidant socialement celles qui voudraient quitter cette activité librement , ô oui, activité souvent choisie ou quasi-forcée par des femmes sans diplôme, donc sans profession normale et souvent avec des enfants et de milieux pauvres .

Les « riches » y compris politiques tartuffes eux auront toujours les escorts girls dans la discrétion du net ou autre , déguisées souvent en maîtresses soit ayant parfois accèdé au statut d’épouses. Le tout bien caché.
Olympe de Gouges , machiste de rien, guillottinée en 1793, féministe héroïque a même osé dit ô l’héretique :"le mariage est une prostitution de longue durée"...parfois...oui. Mettre des maris en prison ? Eh mister H1N1 ? lol.

Mais l’esprit de Torquemada est de retour dans la "caste" bourge nantie et dominante , complétement autiste de la réalité sociale, qui tient les rênes du pouvoir dans la société y compris de l’AN et chez les politiques .

Tout ça sent le "curé" ...droite-gauche (ça existe !) ! Après ce sera quoi ? un impôt sur le péché ? lol ! n’importe quoi .Faut que les pauvres paient !

Bon courage au Strass !

La vraie gauche elle, elle veut des lois sur le travail, l’école, les rémunerations, une économie juste et saine, des banques au service du peuple, l’évolution à venir des situations et des personnes sortant le maximum d’humains de la misère matérielle ou mentale etc..pas sur ça.

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dimanche 8 janvier 2012 à 19h33 - par  diegolerouge

Ca serait mieux de répondre... Le mariage en effet est probablement la première institution prostitutionnelle. Pourquoi une femme epouse t elle tel homme ? ou vice versa. La verite nous éclairerait beaucoup ! Ne combat on que la prostitution proletarienne ? celle du trottoir ? Et les promotion canapés d’un sexe ou de l’autre ca n’existe pas ? meme au plus au niveau ? regardez autour de vous, la prostitution est partout ! la transaction n’est pas forcement monétaire , mais est ce que ça change la nature. Et il y a le plus souvent, je dis bien le plus souvent, consentement. Pas forcement désir, mais la il va falloir montrer que sexe sans désir est prostitution. A qui ce n’est pas arrive d’avoir un rapport sans désir meme en étant un homme ? Pour faire plaisir, pour ne pas vexer. Je l’ai fait moi meme avec une fille qui croyais que je la draguais car je lui ai propose d’aller diner. Je n’avais pas envie d’elle, c’était un WE ou l’on s’ennuyait dans une grande école. On est allé au resto m’a declare son désir.. étant réserve elle m’a demande pourquoi je lui avais propose de sortir... bien embarrasse, j’ai baratine pour m’en sortir, mais je n’ai pas pu lui dire que je n’avais pas envie de coucher avec elle donc je l’ai fait (apres tout en tant qu homme on a la réputation de pouvoir coucher avec n’importe qui, et sans amour en plus) c’était pas très brillant mais elle a été contente, grosso modo son désir a suffit et j’ai fait l’instrument. Cela a t il été grave ? absolument pas et finalement j’ai été content de lui faire plaisir. Ca l’a calmée et on est reste bons amis. Je n’ai pas été atteint dans mon moi profond. Alors arrêtons les salades ! Le consentement apparent est ce qui compte ! n’allons pas sonder les esprits. En revanche donnons les possibilités du choix : emploi et formation, salaires convenables. Chasse à toute violence. Voila le rôle de la société et du droit.

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vendredi 6 janvier 2012 à 18h29 - par  martin dufresne

Voici le bon hyperlien pour le manifeste des abolitionnistes françaises publié hier sur le site LEMONDE.FR :

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vendredi 6 janvier 2012 à 18h01 - par  martin dufresne

"(...) Au nom de quoi interdirait-on, de fait en pénalisant le client, l’exercice d’une activité à une personne décidant par choix (cela arrive même si c’est rare) ou par opportunité (« mieux vaut ça que le RSA ou le SMIC ») de s’y livrer.(...)"

Heu, de l’intérêt commun, des droits des personnes exploitées ? Trop simple, hein... Mais enfin, c’est vous qui vous dites de gauche alors c’est vous les spécialistes, entre mecs que vous êtes à signer ce numéro...

(Pas pour demain le réchauffement de la banquise machiste !)
Lire ce qu’en disent des activistes plus allumées que vous :

Brèves

22 septembre 2011 - Manifeste contre le dépouillement de l’école

A lire voire signer sur http://ecole.depouillee.free.fr Nous, collectif contre le (...)

20 avril 2010 - NON AUX RETOURS FORCES VERS L’AFGHANISTAN

A la suite du démantèlement du camp principal de Calais, le 22 septembre dernier, où résidaient (...)

31 juillet 2009 - PETITION POUR L’HOPITAL PUBLIC, A SIGNER ET FAIRE SIGNER

la pétition de défense de l’hôpital public, à faire signer au plus grand nombre possible (...)
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