SENSIBLES A LA VIE

lundi 6 février 2012
par  Jacques Broda
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Critiques fraternelles. Donner un autre ton, une autre forme à la campagne. Arrêter les polémiques stériles, personnelles, elles aggravent le dégoût de la politique, ne font pas avancer les idées. Elever le niveau de conscience, briser le mur du silence, véritable omerta sur nos propositions audacieuses. Sensibles à la vie, aux souffrances de notre peuple, des peuples, nous luttons pour d’autres rapports sociaux, d’autres relations humaines, sociales, conjugales, filiales. Derrière notre projet, dans notre projet ’L’humain d’abord’, le politique, l’économique, sont des moyens pour atteindre la ’bonne vie’, l’épanouissement individuel et collectif, il faut parler, développer approfondir ces valeurs, donner aux paroles une ferveur révolutionnaire, dans l’appel, le souffle des valeurs humaines. Le souffle en lutte (1).

La société n’est pas postmoderne, elle est posthumaine

L’humain, c’est l’homme dans sa nudité, sa cruauté, sa solitude, son espoir, son désir, ’en tant que le désir est désintéressement total et bonté’ (2) Mettre l’Homme au centre, déplace le discours politique de la polémique vers l’éthique, pour être crédible il faut que les actes suivent les paroles, et surtout que les paroles ne soient pas des passages à l’acte. Tous nous souffrons, de la misère, de l’exclusion, de la solitude, du manque de co-opérations fraternelles, cette souffrance insidieuse, invisible souvent, se manifeste par le découragement, la rancoeur, le ressentiment, jusqu’à la haine. Construire l’espoir doit prendre à contre-pied ces affects détestables et construire une parole politique qui porte encore plus haut les valeurs d’humanités. "On doit redevenir humains / Enfants de l’Humanité on porte en nous la solution", clame Kenny Arkana.

Faut-il en appeller au peuple, en permanence, comme si en son essence le peuple portait en soi les valeurs d’émancipation, ce serait nier toutes les aliénations, spontanéismes, populismes ? Marx et Lénine ont toujours insisté sur le peuple conscient, la lutte des classes se mène dans la classe quant à réaliser la conscience de classe, la conscience de l’interdépendance des destins, de la solidarité organique née de la division du travail, du caractère fétiche de la marchandise et de l’argent. Nous le savions, nous le voyons, les ’révolutions du printemps’ n’en sont pas, l’Espagne chute, après le vote.

Ce travail de conscientisation, les militants du Front de Gauche le conduisent au jour le jour, la nuit la nuit, sensibles à la vie, ils vont porter, créer la parole et la conscience, ils se heurtent à l’indifférence, la passivité, la démission, l’espoir ténu, la révolte sourde. Les hommes ont faim d’amour, soif de politique, pas tous, pour ceux-ci allons à la racine de l’homme, c’est-à-dire l’homme lui-même, l’homme concret, le travailleur de l’âme, le producteur des savoirs et des valeurs de vie, cet homme en fait c’est nous, sans que d’aucuns le sachent, faisons de chaque parole portée un coup porté à l’inhumain. L’humain c’est la valeur-travail réalisée en le sujet.

Laisser dire et bien faire

Bien dire et laisser faire (la polémique), doit être une ligne de conduite politique. L’analyse est juste, les propositions audacieuses, la volonté réelle, ne nous laissons pas piéger par la perversité médiatique, elle personnalise le débat à outrance. Dire ’nous’ au lieu de ’je’. Un ’nous’ formel : il réalise dans son pronom le nom propre de tous les lutteurs, guerriers anonymes de la valeur, émergent comme force de parole collective. Ce ’Nous’, n’est pas le vernis dissolvant des singularités, au contraire il est lieu d’émergence. D’une manière ou d’une autre, les ’petites mains’ de la politique doivent être citées.

Sensibles à la vie nous le sommes, sensibles aux mots qui disent la vie en notre espoir, en notre projet partagé par trop peu, nous devons dans les mois qui viennent réinventer, la vraie parole de lutte. Elle prolonge le poème d’Ingeborg Bachman, adressé aux communistes italiens (début des années soixante) : "Ils n’oublient pas , quand / il s’agit de changement, qu’il y a / encore des choses qu’il ne rendra pas / plus faciles, il n’oublie pas ce qui existe et / souffre parmi nous, Amour, Beauté / Pureté, ils ne sont pas meilleurs / que d’autres seulement / ils pensent aussi que / tout cela existe et pour nous / et que cela ne doit pas être / oublié..." (3)

(1) Sachs, N ; " Brasiers d’énigmes", Ed Denoël, Paris, 1967

(2) Lévinas, E ; " Paroles et silences", Ed Grasset, Paris, 2009

(3) Bachman, I ; " Les communistes itals", Europe, n° 892-893, 2003


Commentaires

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mercredi 8 février 2012 à 13h59 - par  SIMON

Votre texte redonne sens à la vie. Merci !

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