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CHRONIQUES DU SARKOZYSME ET AUTRES (février 2012)

samedi 21 janvier 2012
par  Jacques Franck
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Les guerres et le chanoine

La première guerre mondiale résulta d’antagonismes multiples entre puissances capitalistes. Les véritables buts : la redistribution des territoires coloniaux et européens, l’accès aux matières premières, la recherche de débouchés pour leurs économies, la maîtrise de la circulation des capitaux, la mainmise sur des zones et des itinéraires stratégiques On saupoudra le tout de patriotisme et on se massacra d’août 1914 à novembre 1918. La France gagna par KO technique, son adversaire s’effondrant avant elle. Il nous en coûta un million et demi de morts. Chez nous, deux de mes oncles furent tués, trois autres et mon père furent gravement blessés. Ce ne fut pas une guerre en dentelles. Près d’un siècle plus tard, elle marque encore des milliers de familles.

D’autres guerres suivirent, guerre mondiale et de libération, guerres coloniales et de domination, guerres soi-disant contre le terrorisme, guerres pour le pétrole, guerres pour le compte des amis américains. Il est immoral et honteux d’assimiler ces conflits à la première boucherie mondiale et à la seconde. Le chanoine président de la République française souffre, dans sa modestie notoire, de ne pas être un chef de guerre. Aussi propose-t-il un amalgame entre les soldats "morts pour la France" et ceux, certes dignes de respect, tombés pour de bien tristes causes en Afghanistan et en Côte d’Ivoire. Pas en Libye : aucun militaire français n’est mort, seuls les habitants du pays sont tombés. Pas pour la France évidemment. La manipulation de l’héroïsme dans une perspective électorale est méprisable. Ce chanoine n’est pas qualifié pour parler des combats des Français.

La toison du chanoine

Monsieur Juan Carlos, exerce la profession de roi d’Espagne. Cette république, après trente-six ans de dictature, est en effet devenue une monarchie, avant, je l’espère, de retrouver son statut de république. Le lundi 16 janvier, cette majesté en fonction recevait à Madrid son petit collègue Nicolas, chanoine de Saint Jean de Latran, co-prince d’Andorre et, à titre provisoire, président de la République française. Nicolas était triste. Son peuple ne l’aimait plus. Les grandes et nobles institutions de son pays, banques, bourses et marchés financiers le regardaient d’un œil suspicieux. Son amie Angela le boudait. Il ne réussissait rien. Les riches, ce sel de la Terre, n’avaient plus tellement confiance en lui. Il risquait fort de perdre son emploi au printemps. Et voilà que la plus puissante de ses chères agences de notation lui balançait une grande claque sur le nez. Il s’ouvrit de ses misères à son ami Monsieur Juan Carlos. "- Hombre ! Je vais faire quelque chose pour toi, brave chanoine ! Tu n’as pas de toison, je crois ? - Si, grand roi. ! J’en ai une, comme tout le monde ou presque. - Mais, bordel, à ce qu’on m’a dit, elle n’est pas dorée. - Hélas non, Ma Majesté. - Je mets immédiatement un terme à cette carence de la nature !" Monsieur Juan Carlos, souverain tout puissant, fit du chanoine Nicolas un chevalier de la Toison d’or.

Le grand froid du chanoine

En ce février 2012, le président-chanoine Nicolas fut saisi de forts frissons et ressentit un froid d’une intensité inhabituelle. Malgré sa nouvelle Toison d’or, don de Monsieur Juan Carlos, il grelottait. "Tu as encore pris du mal, mon poulet, tu te fatigues trop pour ton peuple, susurra la bonne Madame Carla. Je vais te préparer un grog !" Mais le grog et le paracétamol n’y purent rien. Le froid qui transperçait le petit homme n’avait rien à voir avec la météo. C’était un froid de l’âme, indice d’une tristesse profonde, qui ténèbrait son cerveau et son cœur. Pour la première fois, le chanoine doutait. Il ne doutait pas de lui, c’eût été inconcevable. Il doutait de son peuple, dont la répugnante ingratitude se faisait jour au travers de sondages sacrilèges. Il réunit les meilleurs de ses apparatchiks, Messieurs Copé, Fillon, Juppé, Mesdames Kosciusko-Morizet et Morano, pour la touche comique. Il ne demanda pas conseil, car nul ne connaissait quoique ce soit mieux que lui. Il leur fit part des bonnes décisions qui sauveraient la situation et permettrait à la France de le garder : on soulagerait la fine fleur de la nation, le patronat, des charges qui l’accablaient sous le prétexte de soigner les malades et d’aider les familles. Comme il faut quand même assurer un minimum de protection, on compenserait le manque à gagner en imposant une taxe à tout le monde, majoritairement aux plus nombreux, c’est à dire les moins riches. Au nom de la solidarité et de la productivité. Les apparatchiks applaudirent. Le grand froid du chanoine se transforma en glaciation irréversible.


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