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TRIBUNE : HOLLANDE, UNE PLATEFORME QUI NE DESSERRE AUCUNE DES CONTRAINTES DU TRAITE DE LISBONNE

jeudi 1er mars 2012
par  Gérard Bélorgey
popularité : 54%

La montagne (enfin, la colline…) accouche de quelques souris . Ce n’est pas l’égalité qu’il eut fallu faire ovationner au Bourget mais c’est l’emploi qui aurait du scander ce discours de... changement ? Alors que la politique (UMP, PS, Centre) de Lisbonne a conduit à un désemploi en expansion dramatique, la "plateforme" ne nous offre que bien peu d’espoir pour l’emploi. Oui, 150.000 emplois jeunes, toujours et encore... dont deux décennies d’expériences nous ont montré toute l’efficacité ! Oui 60.000 emploi éducatifs, mais sans augmentation du nombre d’agents publics. Peut-être à terme une bonne incidence de la banque d’investissement (c’est avec la réforme fiscale le meilleur point de ce pauvre programme) et des livrets d’épargne

Bien d’autres choses inspirées par un esprit de justice ou le simple bon sens, mais sans incidence emploi : la réforme fiscale, mais qui ne traite pas de l’indispensable transfert des financements de la protection sociale vers d’autres sources que l’imposition du travail et qui reste d’une bien modeste progressivité (il faudra fiscalement gagner plus de 150.000 euros par part (!) pour payer un tout petit peu plus d’impôt sur le revenu ; la réglementation des loyers ; l’augmentation des moyens fonciers pour le logement social.

Le flou, toujours et beaucoup et par exemple sur le financement des retraites, financement insoutenable sans importante diminution du chômage, sur les relais des aides à l’emploi dont certaines vont fondre comme des niches, plus généralement, sur la manière dont faire face aux concurrences. Et puis des gesticulations fumigènes : la laïcité dans la constitution, mais elle y est déjà et en faire plus c’est contre qui ? Le seul point sur lequel le PS rejoint le FN au regard de l’Islam sans avoir compris que la menace du XXIeme siècle n’était pas la menace religieuse, mais la domination capitaliste asiatique. La décentralisation, pas usée la vieille recette ? La séparation des banques "universelles" en plusieurs types de fonctions, ce qui, au motif de protéger les épargnants (ont-ils été vraiment menacés ?) ne résout aucun problème de régulation financière, mais pénalisera lourdement les majors françaises (elles aussi porteuses d’emplois... comme toute activité fut-elle financière mais qui appartient aussi à l’économie réelle) dans la compétition mondiale, tout comme la taxe sur les transactions financières qui n’emporte aucune conséquence de régulation des échanges mondiaux, mais un intérêt fiscal

Oui, la finance bouc émissaire (ce qui est électoralement payant car beaucoup croient qu’elle le mérite bien), ça sert avant tout à camoufler l’absence totale de stratégie contre la globalisation libérale à l’allemande. Or il n’y a que deux manières de desserrer l’étau pour redonner chance à l’emploi : la souplesse monétaire, en remettant en cause le statut de la BCE , une indépendance qui est l’anomalie mondiale (tous les grands pays du monde sauf nous, peuvent faire appel à la création monétaire de leur banque centrale si c’est indispensable à la croissance ) et où réside le véritable pouvoir de la "Finance" (et celui-là a même un visage, n’est-ce pas ?), mais celui- là on n’y touche pas, même pas en intention parce que cela fait partie des pactes de Maastricht et de Lisbonne soutenus lors de ses glorieux passés par le candidat qui a toujours été sur ces points particulièrement entêté ; des capacités de protection commerciale, et là aussi le candidat n’a pas voulu manger son chapeau : la France dans son Europe passoire restera livrée à l’ouverture aux produits de la concurrence par les prix des pays aux bas coûts de revient et continuera à voir ses emplois de toute nature ruinés par nos amis chinois et nos amis allemands, sauf si l’alignement par le bas continue, sous l’étiquette socialiste comme sous l’étiquette libérale, à se poursuivre avec les localisations ailleurs, la pression pour les baisses de rémunérations, les diminutions de protection sociale, et autres flexisécurités, toute une dynamique qui va à l’encontre des autres inspirations de la plateforme.

Sans remise en cause, en chantier, du Traité de Lisbonne , il n’y a pas d’autre logique que celle du libéralisme : un Jacques Chirac le niait, ce qui n’a pu durer qu’un temps ; le sarkozysme l’affichait, mais au moins il l’avouait et faisait donc bien prendre conscience des dangers courus, ce qui aurait dû conduire à mettre au coeur de la campagne présidentielle le débat sur l’Europe libérale qu’escamote la plateforme du candidat socialiste avec la fausse fenêtre à la Montebourg de l’attaque contre "la finance". Le modèle Hollande, à la mode Delors et Mitterrand, nous enfume ; même si Zapatero a été sincère il s’est planté et quand à Schröder, c’est qui qui a fait la baisse de la couverture chômage et la flexisécurité (ça c’est pour la suite du programme ?) Les Français ont cru faire savoir ce qu’ils espéraient et beaucoup tout nigauds s’y reconnaître au Bourget. Ils vont voir ce qui les attend comme chômage, misères, déceptions, et ils se consoleront avec quelques grands principes et s’ils ont un boulot, de petites satisfactions comme de pouvoir se marier (et d’adopter) entre homos et d’avoir de temps en temps un policier de plus pour veiller sur eux, pouvoir télécharger presque gratis et se dire que les Américains du peuple sont plus malheureux qu’eux. C’est après les élections qu’il va falloir et - comment ! - engager encore plus fort le combat pour un vrai changement.

Le blog de Gérard Bélorgey : http://www.ecritures-et-societe.com


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