OUI, IL FAUT VOTER HOLLANDE… AU 2e TOUR... s’il y participe
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Si nécessaire, explicitons le titre de l’article. Comme l’a indiqué lui-même François Hollande en parlant de son programme, « tout est sur la table ». C’est donc au menu, pas à la carte. L’un de ses porte-parole, Jérôme Cahuzac, a même cru bon, imprudemment, d’ajouter « c’est à prendre ou à laisser », à l’intention, principalement, du Front de Gauche. C’est ballot de dire un truc comme ça quand il y a un Mélenchon, chatouilleux et taquin comme on sait, dans le décor. La réplique est venue : « Alors, je laisse ». Car le menu proposé manque d’épices. Nous comprenons les préoccupations de François Hollande : dans un pays où la gauche n’est pas forcément électoralement majoritaire, en tout cas dans le cadre d’une élection présidentielle, il considère qu’il ne faut pas effrayer les hésitants. C’était la tactique de François Mitterrand en 1988. Sauf que, quoiqu’on pense de Mitterrand par ailleurs, il dominait intellectuellement de loin la classe politique de l’époque. Ce n’est pas faire injure à François Hollande, tout estimable qu’il est, que ce n’est pas aujourd’hui son cas.
Pour les électeurs de la gauche de gauche, il est difficile de se satisfaire du programme des socialistes. Il est peu compréhensible d’entendre, au Bourget, leur candidat fustiger la finance, et quelques jours plus tard, de rassurer la presse financière de Londres. Il est difficile d’admettre que nos concitoyens de doivent pas être consultés par référendum sur l’avenir de l’Europe. Il est difficile de se satisfaire de propositions finalement timides sur l’emploi, le logement, le rôle de l’état, le fonctionnement des institutions. Toujours la question du changement de paradigme autour du rôle du marché : ou bien on l’admet comme base, avec un peu d’encadrement, ou bien on n’en tient compte que pour ce qui ne concerne pas les besoins essentiels des citoyens. Cette question vaut également pour le programme d’Eva Joly. Dès lors, le choix du premier tour est évident : c’est celui du candidat du Front de Gauche, dont le programme, lui, répond aux aspirations précitées, tout en proposant un financement réaliste. Nathalie Arthaud, candidate de Lutte Ouvrière ? Elle admet de fait être une candidate de témoignage, identitaire en quelque sorte. Philippe Poutou, candidat du NPA ? Son organisation elle-même est tiraillée entre les partisans de l’unité, ralliés à la candidature Mélenchon, et les « identitaires ». C’est d’ailleurs le problème récurrent de la LCR devenue NPA : avoir un discours unitaire en en refusant les applications pratiques. Et qu’on ne nous parle plus de « vote utile », notion douteuse, et plus encore ce coup-ci, puisque, selon les bookmakers modernes, le score global d’intentions de vote pour la gauche dans son ensemble augmente en même temps que celui de Mélenchon, qui devient le meilleur moteur pour un vote de gauche. C’est pas utile, ça ?
Reste le deuxième tour : nous avons écrit dans le titre, avec malice mais c’est comme ça, voter pour Hollande, « s’il y participe ». Pour la forme de bookmakers modernes que sont les instituts de sondage, l’affaire est pliée : Hollande en sera. Sauf si Mélenchon continue de prendre 3 points par semaine. Peu probable ? Peut-être. Mais quoi qu’il en soit, nous devons nous débarrasser, politiquement, de Nicolas Sarkozy. Il est évident qu’une présidence Hollande, même imparfaite, devrait nous éviter la continuation des dégâts causés par le président et l’actuel gouvernement. Certains espèrent que les prudences de François Hollande s’atténueront s’il est élu, mais rien dans son parcours politique ne l’indique. La politique est aussi une question de rapports de force, avec ce que la notion peut certes contenir de déplaisant. Et pour orienter plus à gauche un Hollande président, la meilleure façon d’influer sur le rapport de force est de voter Front de Gauche au premier tour. Et aussi au second, s’il y participe.
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