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OUI, IL FAUT VOTER HOLLANDE… AU 2e TOUR... s’il y participe

mardi 3 avril 2012
par  Jean-Luc Gonneau
popularité : 53%

Si nécessaire, explicitons le titre de l’article. Comme l’a indiqué lui-même François Hollande en parlant de son programme, « tout est sur la table ». C’est donc au menu, pas à la carte. L’un de ses porte-parole, Jérôme Cahuzac, a même cru bon, imprudemment, d’ajouter « c’est à prendre ou à laisser », à l’intention, principalement, du Front de Gauche. C’est ballot de dire un truc comme ça quand il y a un Mélenchon, chatouilleux et taquin comme on sait, dans le décor. La réplique est venue : « Alors, je laisse ». Car le menu proposé manque d’épices. Nous comprenons les préoccupations de François Hollande : dans un pays où la gauche n’est pas forcément électoralement majoritaire, en tout cas dans le cadre d’une élection présidentielle, il considère qu’il ne faut pas effrayer les hésitants. C’était la tactique de François Mitterrand en 1988. Sauf que, quoiqu’on pense de Mitterrand par ailleurs, il dominait intellectuellement de loin la classe politique de l’époque. Ce n’est pas faire injure à François Hollande, tout estimable qu’il est, que ce n’est pas aujourd’hui son cas.

Pour les électeurs de la gauche de gauche, il est difficile de se satisfaire du programme des socialistes. Il est peu compréhensible d’entendre, au Bourget, leur candidat fustiger la finance, et quelques jours plus tard, de rassurer la presse financière de Londres. Il est difficile d’admettre que nos concitoyens de doivent pas être consultés par référendum sur l’avenir de l’Europe. Il est difficile de se satisfaire de propositions finalement timides sur l’emploi, le logement, le rôle de l’état, le fonctionnement des institutions. Toujours la question du changement de paradigme autour du rôle du marché : ou bien on l’admet comme base, avec un peu d’encadrement, ou bien on n’en tient compte que pour ce qui ne concerne pas les besoins essentiels des citoyens. Cette question vaut également pour le programme d’Eva Joly. Dès lors, le choix du premier tour est évident : c’est celui du candidat du Front de Gauche, dont le programme, lui, répond aux aspirations précitées, tout en proposant un financement réaliste. Nathalie Arthaud, candidate de Lutte Ouvrière ? Elle admet de fait être une candidate de témoignage, identitaire en quelque sorte. Philippe Poutou, candidat du NPA ? Son organisation elle-même est tiraillée entre les partisans de l’unité, ralliés à la candidature Mélenchon, et les « identitaires ». C’est d’ailleurs le problème récurrent de la LCR devenue NPA : avoir un discours unitaire en en refusant les applications pratiques. Et qu’on ne nous parle plus de « vote utile », notion douteuse, et plus encore ce coup-ci, puisque, selon les bookmakers modernes, le score global d’intentions de vote pour la gauche dans son ensemble augmente en même temps que celui de Mélenchon, qui devient le meilleur moteur pour un vote de gauche. C’est pas utile, ça ?

Reste le deuxième tour : nous avons écrit dans le titre, avec malice mais c’est comme ça, voter pour Hollande, « s’il y participe ». Pour la forme de bookmakers modernes que sont les instituts de sondage, l’affaire est pliée : Hollande en sera. Sauf si Mélenchon continue de prendre 3 points par semaine. Peu probable ? Peut-être. Mais quoi qu’il en soit, nous devons nous débarrasser, politiquement, de Nicolas Sarkozy. Il est évident qu’une présidence Hollande, même imparfaite, devrait nous éviter la continuation des dégâts causés par le président et l’actuel gouvernement. Certains espèrent que les prudences de François Hollande s’atténueront s’il est élu, mais rien dans son parcours politique ne l’indique. La politique est aussi une question de rapports de force, avec ce que la notion peut certes contenir de déplaisant. Et pour orienter plus à gauche un Hollande président, la meilleure façon d’influer sur le rapport de force est de voter Front de Gauche au premier tour. Et aussi au second, s’il y participe.


Commentaires

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lundi 9 avril 2012 à 20h07 - par  Colas BREUGNON

L’expérience chrétienne-démocrate, habillée ou non en social-démocratie, a déjà été faite par la plupart des peuples d’Europe.
A chaque fois ce fut la même "cata" :

Qui ne se souvient de la République de Weimar abandonnant le fauteuil de chancelier à la führeur des banquiers de 1929 ?

En France, et en Espagne, qui ne se souvient de ce cher Léon Blum d’abord adoubé par les administrateurs de la Banque de France, avant de lâcher la République Espagnole agressée par son caudillo colonial et ses alliés fascistes et nazis ?

En 1956, qui ne se souvient d’un Guy Mollet, se faisant voter les pleins pouvoirs pour « faire la paix en Algérie », et décrétant dans la foulée, les pouvoirs de police à l’armée et le rappel du contingent ?

Qui ne se souvient d’un certain Jacques Delors, ministre des finances en 1981, torpillant à ce titre la mise en oeuvre du programme commun qui fut à la base de la première élection de François Mitterrand ?

Qui ne se souvient du même Jacques Delors, président (coopté par Kohl, Mitterrand, et quelques autres) de la Commission Européenne entre 1985 et 1994. C’est à lui que nous devons la mise en oeuvre des orientations fixées par l’oligarchie financière (Groupe de Bibelberg et European Round Table) consistant à faire tomber les « frontières commerciales et fiscales ». C’est à lui que nous devons, entre autres, Schengen, la P.A.C., l’Acte Unique Européen, Maastricht, et surtout la mise en place de la monnaie unique (« paquets » Delors I et Delors II).

En Europe, enfin, qui ne se souvient des brillants premiers ministres sociaux-démocrates : Blair, Schröder, Papandréou, Zapatéro et Sócrates, et de leurs capitulations successives devant les diktats de la finance mondialisée.

En conséquence, voter utile , c’est voter anti-libéral, c’est choisir le rouge contre tous les bleus (du bleu-marine au bleu pâle)

samedi 7 avril 2012 à 22h06

Admettez que notre modus operandi est pervers.

Il est très délicat voir risqué de voter pour "son meilleur" candidat au 1er tour !
Peut-être que cette fois-ci en votant Mélenchon on ne risque pas de ’rater’ Hollande, mais rendez-vous compte, nous ne pouvons plus choisir mais devons parier en fonction des sondages donc des paris des autres, lesquels font le même raisonnement que moi ! Une histoire de fous.
Autrement-dit je vote en pensant à ce que pensent les autres de ce que je vote ? Dingo..
On est loin de voter ce que l’on souhaite mais on fait un pari sur du vide ! La méthode est donc au moins peu démocratique ! Au pire, elle est entièrement dépendante des sondages, donc des sondeurs !
Car comme tout le monde le sait, les questions sont bien souvent libellées de manière ambiguë et la tournure d’une question peut en changer les résultats. Et les corrections, les ajustements sont plus des magouilles dans cette histoire de fous.

Exigeons donc un système de vote plus dé-mo-cra-tique c’est à dire qui permette de choisir, de voter pour la personne de son choix. Pour cela, au lieu de mettre son simple choix, on met ses choix.
On pourrait le faire en un seul tour, en ordonnant les candidats dans une liste de préférence décroissante.
On ferait un choix simple en mettant dans l’ordre de un à 4 (ou 3 ou 5 ...) candidats différends dans une liste.

exemple au hasard de ’vraie’ gauche :
un Eva Joly
deux Mélenchon
trois Poutou
quatre Hollande

ou encore à droite toute :
un Marine
et c’est tout.

On ajouterait ensuite 4 pts au premier de la liste, 3 pour le second, etc ...
le meilleur score donne le vainqueur. Très simple donc, on fait au pire 4 additions au lieu d’une. Niveau de calcul Cm1.
Je suis sûr que ce genre de propositions a déjà été fait plusieurs fois et simulé pour trouver les meilleures modalités par exemple en accentuant la hiérarchie du choix : 6 points, 4 points, 2 points, 1 pt . etc en jouant sur la longueur de la liste (3 suffirait ?)
Il me semble que dans tous les cas, on serait plus proche de la volonté globale que ces calculs par essence faux de pronostic en fonction de ce que pense les autres.
Car les autres c’est moi ! Donc je me trompe moi-même. On comprend mieux le slogan qui peut paraitre débile au premier abord (ou au contraire tjrs juste ploum ploum ...) : Elections piège à cons, pas si débile donc dans cette perspective. (Jospin ou la gauche aurait battu Chirac avec un tel système en 2002 !).

Cela n’arrivera jamais, car évidemment, celui (ceux) qui a gagné d’une certaine manière aurait peu de chance de gagner dans une autre ! Et puis c’est tellement compliqué que ces C. de français ne comprendraient rien !

En tout cas cela éviterait un peu du cirque que nous vivons, à palabrer à l’infini sur des suppositions de suppositions de suppositions ...

En attendant, la démocratie a tout à perdre, comme d’hab.

vendredi 6 avril 2012 à 19h38

Oui Michel, mais en faisant ainsi tu risques de voir passer Sarko au 2ème tour. Alors, bien que nous soyions d’accord avec toi sur ce qui a eu lieu "avant" il faut voter Hollande au 2ème tour surtout avec une force comme celle que nous avons et aurons avec Mélenchon et qui ne pourra qu’influer sur le Ps.
Hasta la victoria siempre et R.V. aussi le 27 à la Bastille pour les 5.
Paula, J.Jacques ( Cuba si)

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jeudi 5 avril 2012 à 00h57 - par  Jean-Michel Hureau

Je suis d’accord avec Jean-Luc : M. Gouda au 2ème tour, sans conviction, mais seulement pour éviter des dégâts majeurs dans les cinq années qui viennent. Ce n’est pas réjouissant, j’en conviens, mais c’est la voix du Peuple de France, qu’on le veuille ou non.
Éviter Zébulon à tout prix !
Mais il faudra bien aussi que le PS réfléchisse au résultat du 1er tour et aux législatives. Donc, un score important de Méluche au 1er tour permet de peser sur l’orientation du PS à gauche.
C’est ça l’enjeu.
Le "vote utile" de Gouda, c’est de la connerie pure et simple.
Le "vote utile", c’est Mélenchon !
On en reparlera le 22 avril...
JMH

Logo de Michel Taupin
mercredi 4 avril 2012 à 20h21 - par  Michel Taupin

Bonjour,

J’ai toujours voté pour la vraie gauche au 1er tour, jamais pour ceux qui comme le Ps (avec un tout petit s)ne veulent changer les choses qu’à la marge, parce qu’ils jouent dans le même bac à sable que leurs concurrents de droite et qu’avec l’UMP et sa variante modemiste ils ont bien l’intention de nous y maintenir. Au second tour, j’ai trop souvent voté contre, jamais pour. Cette fois-ci, c’est différent. Avec la lame de fond que le FdG est en train de créer et que Jean-Luc Mélenchon identifie avec justesse comme un front du peuple, je me consacrerai à amplifier ce mouvement pour qu’il prenne enfin l’ascendant sur cette "gôche" rive gauche, qui n’a cessé de nous tromper par ses trahisons successives. Si Hollandréou se retrouve malheureusement en tête au second tour, il faudra qu’il rame dur, très dur pour me convaincre de voter pour lui. Je ne sais d’ailleurs pas comment il pourrait s’y prendre tant son programme est repoussant. C’est pourquoi, sans un bouleversement des dogmes social-libéraux, je voterai POUR Mélenchon (et contre Sarkozy) au second tour même s’il n’y est pas. Mais je ferai en sorte que le 3ème tour, celui des législatives, ramène à l’Assemblée Nationale une tripotée de députés du FdG pour obliger les gouvernements futurs à respecter les volontés du peuple français. Dans la foulée, le Front du Peuple avancera, bille en tête, devenant enfin cette Force puissante, porteuse d’un changement profond du système PsUMP.

Hasta la Victoria, siempre !

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