TOUT N’EST PAS MAUVAIS CHEZ LES AMERICAINS

jeudi 3 mai 2012
par  Roland Maire
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Les Américains sont moins ouverts que les Allemands pour aborder ou échanger en privé des opinions politiques, gardant comme nous une certaine retenue. Mais ils possèdent sur nous l’avantage d’avoir défendu depuis deux siècles la Liberté et les droits du citoyen qui la sous-tendent et en découlent.

Deux simples exemples : il n’y a jamais eu de radars fixes ni donc de racket organisé avec une entreprise privée, le Congrès estimant que la liberté pour chacun d’aller et venir à sa guise, pouvait s’accommoder de sanctions par la police en cas de contravention, parce que c’est là le rôle de la police, mais pas au-delà. Heureux pays qui laisse à d’autres le plaisir sadique de se doter de chercheurs-statisticiens utilisant des morts virtuels pour tenter de démontrer leurs macabres théories, la dette publique assurant chaque fin de mois leur subsistance et confortant leurs privilèges…En d’autres termes, on y conduit sa voiture à sa main comme on le faisait chez nous il y a encore cinquante ans. Deuxième exemple : il n’existe pas de cumul de situation entre l’appareil d’Etat et la carrière politique : un fonctionnaire candidat à une élection doit démissionner ou l’est ipso facto, donc pas question d’une carrière se poursuivant sans vous.

Ce préambule permet d’aborder ce deuxième tour de notre élection présidentielle présenté par certains médias extrémistes comme un choix entre la peste et le choléra… Il est vrai que nos deux candidats posent problème aux électeurs de notre génération de républicains d’avant-guerre dans la mesure où l’un peut être considéré de la société civile, l’autre étant de l’appareil d’Etat. Jadis, on ne naissait certes pas républicain plus qu’aujourd’hui, mais on le devenait par les degrés de notre ascenseur social portant chaque citoyen aux valeurs républicaines. La dernière guerre ayant tout balayé, une 4ème République a bien tenté de renaître des cendres de la défunte 3ème, mais l’échec fut patent. Un nouvel appareil d’Etat prit en mains les destinées de la 5ème, avec pour la première fois dans l’histoire de la République Française un Président issu de cet appareil. Puis vint en alternance un Président en recherche de réhabilitation d’un triste intervalle entre la 3ème et la 4ème. Ensuite pour la seconde fois un Président du dit appareil. Enfin, le Président battu le 6 mai. Nous leur devons le tonneau des Danaïdes de la dette souveraine de la France, alourdie par la crise mondiale de 2008 et 2011…

L’Histoire ne repasse pas les plats, voire dirait Panurge… Les tribulations de la République de Weimar après la crise de 1929 ont mis à mal le régime parlementaire pour lui substituer celui du pouvoir fort et sans partage privant les citoyens de tous leurs droits. La vigilance de nous autres républicains va être mise à rude épreuve dès demain. Car après-demain, le Président de la République Française va devoir vérifier la bonde du tonneau, et prendre des mesures drastiques : qu’il prétende être républicain, ou qu’il ne le soit pas.


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