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POURQUOI JE VAIS M’ENGAGER AVEC LE FRONT DE GAUCHE

mardi 5 juin 2012
par  Danielle Bleitrach
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Pourquoi je vais m’engager avec le Front de Gauche : pour faire réussir ce gouvernement et cette présidence. Cette position en faveur du rassemblement de toute la gauche n’a pas toujours été la mienne mais aujourd’hui ce que je crains est que l’échec de cette gauche nous conduise à quelque chose de plus terrible que ce que nous pouvons l’imaginer. Je n’ai aucune solution, je fais un pari sur l’avenir et c’est pourquoi je souhaite non pas que l’on suive mon choix mais que chacun en son âme et conscience réfléchisse à ce qui peut contribuer à cette réussite. Nous devons nous dépasser parce que nous sommes confrontés à l’Histoire pas aux trafics politiciens autour des postes, pas aux jeux des factions, non à l’Histoire et à la capacité d’un peuple à y faire face.

Il y a une première étape : les législatives, il faut absolument renforcer le choix de la présidentielle, battre la droite et son extrême de plus en plus confondues et apporter une majorité confortable, forte et combative au président élu. C’est à cela que pour le moment il faut réfléchir individuellement et collectivement. J’ai toujours eu de la sympathie, le mot est faible, pour le combat mené par mes camarades du Pas de Calais et je crois que tout le monde a bien perçu les réserves, le mot est faible, que j’avais non seulement sur la candidature de Mélenchon mais sur son choix d’Hénin-Beaumont. Je crains plus que tout le coup médiatique quand la situation est d’une telle gravité et qu’un peuple est dans une telle souffrance. A ce titre, si durant la campagne présidentielle je n’ai jamais relayé celle du Front de Gauche tout en me gardant de lui nuire en quoique ce soit je n’ai pas plus relayé les débuts de la campagne des législatives de Mélenchon dans le Pas de Calais. Mais j’ai beaucoup réfléchi à ce à quoi nous étions confrontés, quels étaient les enjeux, les obstacles et les points d’appui. Comme vous tous sans doute…

J’avais souligné vers la fin de la campagne présidentielle que “les digues avaient sauté”. Face à la crise le principal enjeu est qui va payer la note du capital ? Cette question sous différentes formes se pose partout, pas seulement en France, en Europe, en Grèce, en Espagne mais au Moyen orient et sur tous les continents. Partout sous des formes divers on assiste à la tentative de créer de nouvelles alliances pour contenir les colères populaires, les dévoyer. Partout on assiste à l’installation de conservatismes qui s’appuient sur des néofascismes adaptés à l’état des masses quitte à faire de ces spécificités politique, religieuses le moyen d’opposer les peuples entre eux. En Europe, en France le modèle est déjà à l’œuvre et dans un récent article je soulignais le laboratoire que constituaient des pays à forte traditions social-démocrate comme la Belgique, le Danemark et les Pays Bas. partout on retrouvait les mêmes données : des pays où une gauche honteuse confrontée aux abandons de sa propre gestion se trouvait confrontée à une droite qui avait perdu toute réserve républicaine et menait une politique anti-peuple, pro-capital en s’appuyant sur des forces xénophobes attisant les haines, les divisions et la recherche des boucs émissaires.

Voilà le danger principal qui guette cette présidence de gauche et ce gouvernement récemment élu. Et s’il se conforme au modèle de cette social-démocratie lâchant pied la situation est d’autant plus dangereuse que la droite grâce à Sarkozy est désormais en train d’avancer à pas de géant vers l’abandon de tout principe républicain. Nous allons y être confrontés dès ces législatives. Et je vois déjà l’extrême-droite avec ses rires de hyène s’attaquer à tous les éclopés, aux bêtes blessées et offrir aux assoiffés de pouvoir de partager le festin. Ce gouvernement n’est pas assez fort pour résister à la pression de l’Europe, celle chez nous du mur d’argent et ce n’est pas parce qu’il serait ceci ou cela mais parce qu’aucun gouvernement n’est en capacité d’une telle résistance sans une force populaire pour le soutenir. Je sais ce que je vais faire mais je ne peux agir ou penser pour personne parce que chacun s’il partage ce diagnostic est très capable de se rendre compte par lui-même où il sera le plus utile pour apporter cette force. Ce que personnellement je vais faire c’est tenter le pari de faire confiance au Front de gauche et en particulier à mes camarades du Pas de calais. S’ils ont accepté Mélenchon je ne vais pas leur donner de leçon et je vais être à leur côté comme je l’ai toujours été parce qu’il représente ce à quoi j’ai toujours adhéré. Ce parti qui rassemblait des gens qui avaient si peu de colère et tant de générosité véritable, si désintéressés qu’ils étaient capables de donner leur vie dans l’ombre, leur santé, leur force, ceux qui les ont côtoyés en sont restés marqués à jamais, je veux parler des communistes. A ce propos, il y a eu une déclaration de Mélenchon qui m’a poussé à choisir c’est celle où il a affirmé qu’il ne copierait pas die Linke et qu’il laisserait à chaque composante du Front de gauche, à commencer par le PCF son autonomie. Peut-être qu’un jour l’unification sera possible mais aujourd’hui à mes yeux ça aurait été une erreur terrible parce que cela aurait fini d’abattre sous les projecteurs et les légèretés médiatiques ce dont nous avons absolument besoin : ce monde humilié, attaqué de toute part et qui demeure une des principales forces de résistance. Cela aurait accru les divisions et tous ceux qui se sont ralliés au Front de gauche l’ont fait parce qu’ils en avaient marre des querelles de pouvoir, des luttes de place de tendances…

Si je suis capable de quelque conviction je propose à tous mes camarades qui éprouvent les mêmes réserves que moi de tenter ce dernier pari en étant bien conscient que rien n’est sûr. Il faut se souvenir de la capacité politique de la France, en 1936, alors que partout le nazisme et le fascisme s’imposaient, cette France a été capable d’inventer le front populaire comme à la Libération tous se sont attelés à tenter d’appliquer le programme de la Résistance dans une France dévastée. Tout cela n’a pu exister que parce que des gens ont su soulever comme dans notre grande révolution les masses populaires et donner un élan incomparable qui a affronté et battu toutes les offensives du capital. Certes nous avons des expériences et l’enthousiasme de ces époques ne peut pas être au rendez-vous, nous savons tous ce dont nous sommes capables du pire comme du meilleur… Peut-être est un atout que de se rassembler sans illusion mais avec la claire vision de ce qui nous menace si nous n’en sommes pas capables.


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