A TASCA DA MARIQUINHAS : LES JEUNES DU FADO MONTENT AU CRENEAU LE 29 JUIN
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Elles et ils n’ont pas trente ans. Certains sont déjà connus dans le monde du fado parisien, d’autres moins. Ils se sont réunis pour réaliser un projet de spectacle qui sera présenté, en première, le 29 juin à 21h, au Salon des artisans à Goussainville. Le nom du spectacle ? A tasca da Mariquinhas. Mariquinhas est un personnage inventé, héroïne de plusieurs fados très connus, popularisés par le maître du fado Alfredo Marceneiro puis, pour l’un d’entre eux, par Amalia Rodrigues (dont la version française est La maison sur le port). Ces jeunes gens connaissent donc leurs classiques. La forme du spectacle ? Une revista de fado, inspirée par les fameuses revistas des théâtres de Lisbonne, dont le cœur fut le Parque Mayer, qui mélangeaient théâtre, musique, sketches comiques souvent dans un esprit chansonnier, et fado. Les plus grandes vedettes du fado y acquirent la célébrité : Berta Cardoso, Herminia Silva, Ercilia Costa, l’alors toute jeune Amalia Rodrigues. Aujourd’hui quasi disparue (mais il y a paraît-il des projets de relance, la revista à portuguesa va donc revivre près de Paris. Le spectacle revisitera aussi cette période, mal connue ici, du cinéma portugais qui, de 1930 à 1950, proposa d’aimables comédies, où s’illustrèrent notamment les acteurs Vasco Santana, Beatriz Costa et Antonio Silva. Ces jeunes gens connaissent vraiment leur histoire.
Le leader de la bande est Diogo Rocha, 28 ans dont vingt de fado, longtemps proche de son « père de fado » Fernando Mauricio, vainqueur encore enfant d’un concours de fado qui lui permit de venir pour un spectacle une première fois en France en 1996, qui y revint une seconde fois pendant un an voici peu, qui s’y est maintenant installé et y sera bientôt un heureux papa. Il a chanté dans les meilleures maisons de fado lisboètes. Pourquoi la France ? Parce que la vie de la nuit qu’impose le fado à Lisbonne n’est pas son idéal. Ses complices ? Claudia Costa, venue en France encore enfant, qui chantait, petite fille, de la chanson française et eut, voici quelques années, un déclic : ce serait le fado. Elle est depuis une habituée des soirées fadistes parisiennes (et sera bientôt une heureuse maman). C’est aussi le cas de Jenyfer Rainho, 26 ans et qui fête ses dix ans de fado depuis ses débuts au Beirão de Saint-Ouen, disparu depuis. Et deux petites nouvelles, Ana Sofia, et Joana. A la guitare portugaise, Diogo Arsenio, étudiant en sciences et élève de Philippe De Sousa. A la viola, Nuno Esteves, étudiant aussi, tout juste débarqué de Lisbonne. A la contrebasse, le « patriarche » du groupe, puisqu’il a passé quarante ans, le français Philippe Leiba, qui fut le fidèle accompagnateur de la regrettée Mané, et se produit fréquemment auprès de plusieurs éminents fadistes de la région.
Une bande enthousiaste, donc, qui promet un spectacle original, sortant du cadre habituel du fado tout en célébrant certaines de ses traditions parfois oubliées. Après le spectacle, accompagné d’un dîner, une soirée dansante prendra le relais à partir de minuit. Souhaitons donc à la joyeuse, et talentueuse, équipe un plein succès pour cette première, et pour l’avenir, de nombreuses représentations de la Tasca da Mariquinhas.
Salon des artisans, 14 rue des Artisans 95190 Goussainville. Infos et réservations : 06 50 00 06 98
Cet article est également paru dans Lusojornal en date du 21 juin 2012
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