CHRONIQUES NARQUOISES ET AUTRES (Aout 2012)
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Le Président dans la cathédrale
Dimanche 8 juillet, le Président de la République française, François Hollande, et la chancelière allemande, Angela Merkel, ont commémoré à Reims le cinquantième anniversaire de la réconciliation entre la France et l’Allemagne. Rien d’anormal à ça. L’apogée de la cérémonie a déroulé ses fastes dans la cathédrale sous les auspices de Mgr Thierry Jordan, archevêque de Reims. A l’évidence, le prélat bénissait les tourtereaux du couple franco-allemand au son de la Passion selon Saint Jean, de Jean-Sébastien Bach. Spectacle émouvant, certes. Mais François Hollande représentait la République, et celle-ci ne s’accommode pas de l’intrusion d’une religion dans les affaires d’État. Je ne fais pas montre de dogmatisme en voyant, dans la forme de cette commémoration une entorse à la laïcité de la France.
La gloire et l’oubli
Vendredi 27 juillet, la Grande Bretagne nous a fait cadeau d’un magnifique spectacle. A l’occasion de l’ouverture des Jeux Olympiques, nous avons assisté à une rétrospective flamboyante de son Histoire et de sa culture. La part du peuple occupait sa juste place, les ouvriers de la révolution industrielle du XIX° siècle, les cheminots, les mineurs et leurs luttes, les combats des femmes pour le droit de vote, l’actuel service public de santé. La musique pop, le cinéma, les traditions du music-hall et du théâtre, de Shakespeare aux salles de Soho, l’humour, tout contribua à notre plaisir. Tout ? Non.
Lors de cette fête des peuples du monde, rien n’apparaissait sur les relations entre le Royaume Uni et les autres nations. Rien. Pas d’amitié avec les autres. Surtout, silence total sur la cause majeure de la grandeur de ce pays, les centaines de millions d’hommes et de femmes des colonies britanniques, l’Inde notamment. Soumis à une exploitation de type esclavagiste, pillés de leurs richesses, fournisseurs de chair à canon, ils ont permis à la puissance coloniale d’accéder en son temps au premier rang mondial. Nous admirons la Grande Bretagne. Nous n’oublions pas que nous lui sommes redevables, comme à nos autres alliés et à nos combattants, de notre Libération. Nous applaudissons à la prestation du 27 juillet. Mais il est indispensable d’opérer ce recadrage.
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