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REPUBLICAIN ? DEMOCRATE ?

lundi 17 septembre 2012
par  Jacques-Robert Simon
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Des élections se profilent aux Etats Unis d’Amérique. Les Républicains vont donc affronter les Démocrates, comme il est de tradition. Si les mots ont encore un sens, il est nécessaire d’expliciter quelque peu ce qu’ils recouvrent. Aristote opposait un régime oligarchique issu de l’élection -qui devint par la suite la République-, et un régime issu du tirage au sort, qu’il appelle Démocratie. Le mot « république » du latin res publicae « chose publique » désigne l’intérêt général. Le terme Démocratie provient de dêmos (peuple) et krátos (pouvoir ) : le peuple est donc souverain : « le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple ». La mise en œuvre de la Démocratie pose cependant un problème d’organisation lorsque les masses de population concernées sont importantes. La désignation, par voie d’élections, de porte-parole du peuple est donc nécessaire. Oligarchie républicaine provenant d’une élection d’une part, mandataire du peuple d’autre part, la confusion entre République et Démocratie peut s’installer. Elle est toutefois une source de malentendus car les vecteurs de base que ces notions sous-tendent sont orthogonaux.

L’oligarchie républicaine doit reposer sur un ensemble conceptuel solide susceptible de rassembler l’ensemble de la population. La devise Liberté, Égalité, Fraternité issue de la révolution Française peut être considérée comme la pierre angulaire de toute proposition Républicaine digne de ce nom. L’intérêt général se définit par rapport à des principes moraux qui doivent transcender les intérêts particuliers. Une Démocratie fonctionne tout autrement puisque, à chaque instant, les mandants doivent refléter l’état de l’opinion. Le « peuple » a peu de chances d’être idéologiquement et socialement homogène et des groupes d’intérêt se constituent qui cherchent à faire prévaloir leurs intérêts. La Démocratie est donc basée sur l’hypothèse que l’intérêt général peut découler de l’alliance ou de la superposition d’intérêts particuliers.

Il n’y a aucune raison de penser que le peuple soit naturellement et majoritairement Républicain. Démocratie et République sont en conséquence des systèmes politiques essentiellement différents et incompatibles, ce qui rend la transition de l’une à l’autre difficultueuse voire impossible. Deux vecteurs permettent, si on les combine, de définir un point quelconque d’un plan. L’histoire politique des pays occidentaux permet de constater qu’à l’origine le poids Républicain était fortement dominant. La Démocratie, peu à peu, a ensuite pris le dessus pour devenir largement majoritaire de nos jours. Le défaut inhérent au système Républicain est une tendance à la dictature. Il laissa place à celui caractéristique des Démocraties dans lesquelles l’apparence prime sur le réel. La Démocratie telle qu’originellement (et presque entièrement théoriquement) proposée n’a à peu près rien à voir avec les démocraties actuelles. Les « représentants » élus doivent impérativement tenir en compte de multiples manifestations catégorielles. Ces revendications s’expriment presque toujours en mettant en relief des aspects affectifs propres à émouvoir. L’émotion ainsi engendrée permet, au moins transitoirement, un rassemblement des fractions au delà des stricts intérêts des manifestants. Un gouvernement démocratique doit jongler au plus près des émois engendrés spontanément quelquefois, mais majoritairement minutieusement préparés par des spécialistes des foules. Les partis politiques n’ont pas (ou plus) comme rôle majeur de « conscientiser » (rendre conscient) les masses populaires, la réflexion ayant fait place aux réflexes. Chaque parti politique, regroupant une part ultra-minoritaire de la population, propose des « marqueurs » qui leur permettent de se distinguer des autres en espérant qu’ils permettront, à un instant donné, de rassembler suffisamment de suffrages pour accéder à la tête de l’Etat. Cependant, l’exécutif n’a jamais autant mérité son nom, il exécute. Il exécute sous la pression d’une multitude de forces pour l’essentiel liées aux véritables puissants, les possédants.


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