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UNE SOIREE DE FADO AU SILO

vendredi 1er mars 2013
par  Jean-Luc Gonneau
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Il y a des vendredis où une envie de fado vous prend et où il n’y a rien à se mettre dans les oreilles, sauf à s’envoler vers Lisbonne, ce qui fait un peu cher la nuit. Et il y en d’autres où c’est l’embarras du choix. Le 8 février dernier par exemple : Antonio Zambujo se produisait à l’Alhambra, partageant l’affiche avec une chanteuse flamenca, Alves de Oliveira, distingué ambassadeur du fado de Coimbra, mitonnait un « grand gala de fado » au restaurant Sinfonia de Montrouge, avec entre autres, Jenyfer Rainho, Casimiro Silva, viola et chant, Filipe de Sousa, guitare portugaise, et d’autres encore. Et voilà Conceição Guadalupe qui m’informe qu’elle va chanter au Silo, à Méréville, commune beauceronne aux confins de l’Essonne et du Loiret. Vous devriez venir, dit-elle, c’est un lieu très sympathique. Qui va jouer, demandé-je, sceptique, car un peu plus de 60 kilomètres hivernaux, bon, c’est moins loin que Lisbonne, mais quand même. Diogo Arsenio à la guitare portugaise, et Nuno Estevens à la viola. Ah, la jeune garde des musiciens de fado. Nuno, arrivé voici quelques mois déjà fadiste vadio actif à Lisbonne, Diogo, un des disciples de Filipe de Sousa.

Que faire donc ? Que choisir ? Aller au Silo. Parce qu’il n’est jamais évident de décliner une invite de Conceição Guadalupe. Parce qu’il faut encourager la jeunesse méritante, et parce qu’on ne connait pas le lieu. Si vous n’êtes pas du coin, il n’est pas recommandé, la nuit venue, d’oublier son GPS pour rejoindre le Silo. Un fois arrivé, c’est charmant, avec joli petit pont sur ruisseau ruisselant. Pourquoi Silo, parce qu’il s’agit d’un ancien silo à grains, aménagé voici quelques années par une bande copains, que le temps éparpilla, mais dont demeurent Agnès et Patrice, animateurs du lieu à la tête d’une sympathique équipe de bénévoles. Le silo reçoit en résidence des artistes, graphistes, danseurs, comédiens, musiciens, et propose chaque vendredi un spectacle.

La salle est à la fois campagnarde et moderne, simple mais chaleureuse. Les prix sont doux, la cuisine certes basique mais de bonne tenue, avec produits bios s’il vous plait. Ce soir, le Silo affiche complet. Un public du coin, où les lusophones sont rares (deux quand même). Un public curieux, souriant, convivial, comme on se les représente parfois dans les évocations des auberges campagnardes de jadis. Le genre de public qui à la fois donne confiance aux artistes et les incite à donner le meilleur. Ce qu’ils ont fait. Pour chaque fado, Conceição présente en français le thème en quelques mots. Et s’enchaînent les moments d’émotion et ceux de franche gaieté, les deux jeunes musiciens assurent, comme on dit, et Conceição fait voguer sa voix vers de jolis rivages. Public aux anges, artistes en joie. On finit par Cheira bom, cheira Lisboa, repris en cœur par le public, comme au Portugal, mais avec l’accent d’ici. On a du mal à se quitter, public et artistes devisant autour du bar. On promet de se revoir. Le fado a gagné des cœurs ce soir là, au beau milieu de la Beauce. Le Silo, ça valait le coup.

Article également paru dans LusoJornal (www.lusojornal.com) , numéro du 13 février


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