CHRONIQUES NARQUOISES ET AUTRES (avril 2013)

mardi 9 avril 2013
par  Jacques Franck
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La bave du crapaud

Le CRIF s’arroge le droit de parler au nom de l’ensemble des juifs de France. Nombre d’entre eux lui contestent cette représentativité, ce qu’il supporte mal. Par contre, on ne lui dénie pas le titre de meilleur défenseur de l’État d’Israël. Pour le meilleur (ça peut arriver) et pour le pire (ça arrive souvent). Stéphane Hessel se permettait des critiques à l’encontre de la politique agressive des dirigeants de cet état. Aux yeux du CRIF et de son président, fidèle chien de garde de Monsieur Netanyahou, il se rendait coupable du crime de lèse-majesté. Hessel devait subir le châtiment suprême, malédiction ou excommunication. La mort du grand homme est une occasion rêvée pour Monsieur Prasquier. Il appelle à la haine posthume. Il le définit comme "un maître à ne pas penser", évoque "son indigente indignation", et prévoit que "le travail de déconstruction de Stéphane Hessel sera effectué". Entre autres imprécations. Entre Stéphane Hessel, combattant de toujours des droits de l’homme et de la liberté, et le docteur Prasquier, petit bonhomme secrétant la haine, qui choisirons-nous ?

Madame Frigide et la République

Madame Barjot répond au joli renom de Frigide. Inspirée sans doute par le Saint Esprit, elle a fait don de sa personne à la France. Merci pour la France. En conséquence de quoi, Madame Frigide part en croisade. Elle réunit sous sa bannière les indomptables adeptes du vieil Ordre Moral, la fraction la plus traditionnaliste de l’Église catholique, y compris quelques archevêques et cardinaux, la fine fleur de la droite et de l’extrême droite, les familles qui n’acceptent pas que la famille puisse revêtir une forme différente de la leur. Plus les inévitables représentants des ségrégationnistes de tout poil, en l’occurrence les homophobes. Tout çà fait du monde.

Quels dommages ont donc subi ces braves gens ? De quel droit les a-t-on privés ? De quel privilège leur a-t-on frustrés ? Quelle discrimination les a frappés ? Aucune réponse. Les ouailles de Madame Frigide exigent simplement qu’une catégorie de la population française soit exclue des droits dont eux bénéficient le plus démocratiquement du monde.. Les droits de se marier et d’avoir des enfants. Les instances de la République sont en passe de reconnaître officiellement ces droits en acceptant le mariage pour tous. Madame Barjot (Frigide) et ses comparses mènent un combat liberticide. La République ne baissera pas les bras.

Propos de Monsieur François

- Moi, pape, j’ai toujours été et je serai toujours un ami proche des pauvres (En clair, ça veut dire que mon prédécesseur, l’ex-pape Joseph, préférait les riches)

- Moi, pape, je n’ai que soixante-seize ans. (L’ex-pape en a dix de plus, triste symbole de gérontocratie.)

- Moi, pape, je ne porterai pas atteinte à l’ordre établi par Dieu. (Le CAC 40, le Dow Jones, le Nikeï et autres saintes congrégations pourront dormir tranquilles. Les marchés financiers continueront à bénéficier de notre paternelle protection).

- Moi, pape, je veillerai sur la saine gestion des modestes biens de l’Église catholique. (La Banque du Vatican ne connaîtra pas de nouveaux scandales, le maximum étant déjà atteint, béni soit l’ex-pape)

- Moi, pape, je ne roulerai plus en automobile de luxe. (Une Twingo Papamobile fera l’affaire.)

- Moi, pape, je règle ma chambre d’hôtel. (Ce qui en dit long sur les pratiques de mes prédécesseurs.)

- Moi, pape, j’affirme n’avoir pas participé outre mesure aux exactions et crimes commis en Argentine de 1976 à 1981. (Je n’ai pas fait grand-chose contre non plus.)

- Moi, pape, je maintiendrai les sains et saints préceptes de la morale chrétienne. La contraception, l’avortement, le mariage entre homosexuels et autres abominations feront l’objet de la même réprobation qu’au temps de l’ex-pape et des précédents. (si le Seigneur le permet, nous procéderons en son temps à la canonisation de Sainte Frigide Barjot)

- Moi, pape, je suis le pontife du changement ! (A voir…)

Le voyou et les misérables

Un personnage de la "haute société", chirurgien esthétique, tenancier d’une clinique de luxe, successivement conseiller d’un ministre socialiste de la santé et de laboratoires pharmaceutiques, est également un habile manipulateur d’argent. Désirant échapper à la fiscalité de son pays, il abrite "le fruit de son travail et de son épargne" dans les coffres miséricordieux d’une banque étrangère. Vu le montant de ce fruit, il avait dû beaucoup travailler et beaucoup épargner. Tranquille pour son avenir et soucieux de mettre au profit des citoyens l’expérience ainsi acquise, cet homme de bien devient député, puis ministre. A ce titre, il rompt des lances contre la malhonnêteté des fraudeurs et l’expatriation des capitaux. On applaudit le vertueux. Jusqu’au jour où un journal bien informé fait la lumière sur cet homme de bien. Sombrant sous un opprobre justifié, il devient le symbole de l’abomination et la vedette exclusive de le plupart des médias. Au point qu’ils font le silence sur d’autres scandales, encore plus abominables.

Le nombre des chômeurs s’accroît de mois en mois. La pauvreté extrême gagne des ménages de plus en plus nombreux. On voit des jeunes et des vieux faire les poubelles des marchés pour se nourrir. L’Assemblée nationale à majorité socialiste vote une loi inspirée par le MEDEF réduisant les salaires et les horaires de travail, facilitant les licenciements, cassant le Code du travail. Les retraités sont la cible du gouvernement. On réduit leurs pensions et on les gratifie d’une taxe spéciale. On veut faire payer au peuple une dette et des déficits dont il n’est en rien responsable. En Italie, on compte déjà 150 suicides provoqués par la misère. L’Europe de la finance étrangle les peuples en Grèce, en Espagne, à Chypre, au Portugal. La liste n’est pas close. Ces scandales sont liés. Entre un ministre voyou et une misère qui s’étend, il existe un dénominateur commun. Un système politique qui devient intolérable et fait le jeu de la droite et de l’extrême droite. Il faut nous réapproprier la République.


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