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J’AI JAMAIS AIME CAHUZAC

mardi 9 avril 2013
par  João Silveirinho, Loulou
popularité : 46%

Ainsi, Jérôme Cahuzac, maintenant ancien ministre du budget, mettait ses économies, coquettes, au frigo en Suisse, puis au chaud à Singapour. Plus loin, plus sûr. Et disait que non, juré, craché, z’yeux dans les z’yeux, jusqu’au moment où la barre de la tapette à souris allait fonctionner.

Jamais aimé ce type. Regard froid. Haute opinion de lui-même. Mépris des autres. Parcours douteux : délaisser l’hôpital public, où un chirurgien n’est tout de même pas payé au smic, pour implanter des moumoutes à des chauves fortunés, quand on se dit de gauche, c’est étonnant. Conseiller des labos pharmaceutiques quand on s’est occupé d’eux en tant que conseiller d’un ministre de la santé d’un gouvernement de gauche, c’est plus que limite, si on se dit de gauche. Nous avons souvenir d’un récent débat télévisé où Jérôme Cahuzac faisait face à Jean-Luc Mélenchon. Au début de l’émission, ce dernier eut la faiblesse de concéder à Jérôme Cahuzac son appartenance à la gauche. Par politesse, peut-être ? Comme quoi Mélenchon arrondit parfois les angles. Sur ce coup, il a eu tort. Car à la fin du débat, le masque est tombé : Cahuzac l’a proclamé, s’en est vanté : jamais il n’a cru à la lutte des classes. Peut-on alors se dire de gauche ? Et passons sur un amalgame trop fréquent entre croyance et raison : la question n’est pas de croire ou pas à la lutte des classes, mais de savoir si elle existe ou pas. Oh, pas celle du 19e siècle bien sûr.

Mais peut-on penser que les intérêts rentiers de la finance et plus largement du capital (quel gros mot pour l’engeance du type Cahuzac) sont en harmonie avec ceux des salariés ? Penser un truc pareil, c’est démontrer qu’il y a bien deux mondes, celui de la caste du pouvoir, qui vit en vase clos, dont les rapports avec le reste de la population sont au mieux de la compassion, au pire du mépris, en passant par la condescendance. On n’attendait pas grand chose de l’actuel gouvernement, qui n’avait rien promis. On espérait, tout de même, que l’inégalitarisme galopant que signe le libéralisme économique serait un brin freiné. Même pas. Et comment le faire si le fil de la politique suivie demeure conforme au libéralisme dominant en Europe.

L’affairisme en politique n’est pas nouveau. Le plus exemplaire en ce domaine, Charles De Gaulle, négligea sur ce point d’étendre la discipline exigeante qu’il s’appliquait à son proche entourage, laissant les « copains et les coquins » mettre la main et plus dans la confiture de l’argent. De même, l’arrivisme des individus est vieux comme le monde du pouvoir. Ne soyons pas non plus bégueules, le terreau humain est un mélange de vices et de vertus. La pure vertu, si elle existe, est ennuyeuse. Le pur vice devient criminel. Tout est question de proportion. Et le monde clos de la politique, de la finance, de la haute administration, des médias (à quelques exceptions près), tout cela cousinant et copinant, se tenant par la barbichette, a perdu le sens des proportions. Les « élites » de ce monde clos estimeraient probablement que taper sue les élites est démagogique, tines, populiste tant qu’on y est. Sauf que nos élites à nous, celles que nous respectons, sont celles du savoir, de la réflexion, de l’art et, pourquoi pas, de la politique quand elles savent prendre leurs distances avec le monde clos.

Ce ne sont pas les annonces sur la transparence, le nième « choc de simplification administrative » (pour les entreprises, hein, pas pour les demandeurs d’asile), pour utiles qu’elles puissent éventuellement être qui nous sortiront du bourbier. C’est le développement de l’emploi, le logement décent pour tous (et logement égale bâtiment, et bâtiment égale emploi), l’éducation et la recherche (emplois encore), la santé (emplois toujours, la culture (emplois aussi) qui font le bien être des peuples. Pas de sous ? Allons donc ! On les déverse à seaux quand les banques, pourtant repues, crient famine. On allonge les milliards pour une « compétitivité » sans aucun engagement sérieux des entreprises qui vont en bénéficier. On prend soin de ne procéder à aucun audit de la « dette ». Mais que dira l’Europe ? Ras le bol de prendre pour ligne directrice les dogmes de la mère Merkel (amère Merkel ?) ou les billevesées de l’incompétent Barroso. Il s’agit d’expliquer posément à ces messieurs-dames que maintenant, c’est le bonheur des peuples qui est la priorité, et pas la concurrence « libre et non faussée », dont tout économiste sérieux sait qu’elle n’a jamais existé. Que la mise en commun de moyens de production a bien des avantages sur la concurrence, que la coopération est plus fructueuse que la compétition, que la protection de l’emploi est prioritaire par rapport au libre-échange. S’ils ne comprennent pas ? S’ils ne comprennent pas, on fait quand même. Chiche, monsieur Hollande ?


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