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Fado : l’élégance de Julia Silva

jeudi 2 mai 2013
par  Jean-Luc Gonneau
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Depuis une quinzaine d’années, Julia Silva est l’une des figures apparaissant régulièrement à l’affiche des soirées de fado parisiennes. Arrivée en France voici une vingtaine d’années, elle ne chantait que rarement au Portugal, à l’occasion de fêtes de famille ou de réunions amicales. Et ses cinq premières années en France se passèrent loin du fado. « Je ne connaissais pas les lieux de fado. Et c’est la saudade qui m’a conduite à en chercher, avant tout pour l’écouter. C’est ainsi que je me suis retrouvée un soir au Coimbra do Choupal, dont j’avais appris l’existence en écoutant Radio Alfa, et où chacun peut participer. Manuel Miranda m’a proposé de chanter et c’est ainsi que l’histoire a commencé. Il s’est trouvé que le public m’a bien accueillie, et peu à peu, j’ai fait partie des elencos des restaurants, puis des soirées associatives et de spectacles. Après l’appui initial de Manuel Miranda, j’ai fait un temps partie du groupe de Carlos Neto, Tudo isto existe tudo isto é fado, puis j’ai volé de mes propres ailes. C’était peut-être à l’époque plus facile qu’aujourd’hui de trouver sa place dans le milieu du fado. Il y avait moins de chanteuses et de chanteurs, moins de concurrence ».

Julia Silva ne se situe pas dans la tradition des chanteuses « bairristas », telles Berta Cardoso dans la deuxième partie de sa carrière ou l’injustement oubliée Adelina Ramos, ou encore, en France Eugenia Maria, qui illustre avec fougue le genre. Elle se reconnait davantage dans le sillage de Fernanda Maria, un fado plus suave, qu’elle approche avec une élégance pleine d’émotion contenue. Julia se produit aussi dans un répertoire de variétés dansantes. La différence avec le fado ? « La variété demande moins d’intensité, et dans le chant, et dans la communication avec le public. On a moins besoin du silence du public. Cela est parfois un problème dans les restaurants qui donnent du fado. Certains clients ne viennent pas pour le fado mais pour se retrouver entre amis ou en famille, bavarder et apprécier les plats du pays. Cela dit, je comprends les restaurateurs, qui peuvent difficilement faire le tri dans leur clientèle. Maia c’est pourquoi je me sens plus à l’aise en scène, dans les spectacles où le public ne vient que pour écouter le fado ».

Julia Silva a enregistré cinq CD de fados, un de chansons pour enfants, plus quelques fados pour une compilation de musiques du monde. Elle a aussi un souvenir ému de sa collaboration et de son amitié avec Zeni d’Ovar, précurseur du fado à Paris récemment disparu. « Zeni était fou d’Amalia Rodrigues. Il était capable de faire des centaines de kilomètres pour assister à un de ses concerts. Il était aussi amoureux de Paris. Il m’avait confié une de ses dernières volontés : disperser ses cendres dans la pelouse de la Promenade Amalia Rodrigues, dans le XIXe arrondissement. J’ai tenu parole, suis allée chercher ses cendres au Portugal, et les ai dispersées selon sa volonté. Zeni me manque ».

Fidèle en amitié, donc, Julia Silva est une personne accessible, avec beaucoup de retenue. Une personne élégante

Ce texte est également paru dans Lusojornal, édition du 1er mai 2013 www.lusojornal


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