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TRIBUNE : REPUBLIQUE EXEMPLAIRE : AUTOGESTION ET DEPERISSEMENT DE L’ETAT, SINON RIEN

jeudi 2 mai 2013
par  Jean-Pierre Lefebvre
popularité : 4%

C’était à ce point écrit d’avance que l’indignation nous manque pour commenter l’incroyable fiasco de la fausse gauche sociale réformiste ! Tout cela était tellement prévisible ! Non seulement le PS a choisi le plus médiocre des capitaines Pédalo pour le placer au sommet mais il a précipité sa dérive capitularde, son tournant à droite, en jetant en quelques mois le lest électoraliste initial des quelques inflexions de gauche. Un quarteron de petits patrons s’indignent bruyamment : marche arrière immédiate ! Parisot lui dicte la liquidation sans phrase de cent ans de garanties sociales contre le plat de lentille des retraites complémentaires que les salariés devront payer, elle est aussitôt mise à Pôle emploi par les patrons qui préfèrent l’original de droite à sa photocopie de gauche centriste ! Ne parlons pas de Merkel qui règne toute seule sur l’étranglement banquier de l’Europe du Sud. Etc. En dix mois quel bilan ! Cahuzac est un symbole : l’argent fripon, la triche fiscale, le mensonge des nantis, le mépris du suffrage universel, la collusion bureaucratique pour tenter de sauver les apparences ! Le réseau va jusqu’à Marine Le Pen, bien compréhensible quand on se souvient de l’origine de la fortune familiale.

Souvenez-vous : tout remonte au second tour des primaires du PS, sous influence des sondages, avec l’incroyable trahison de Montebourg qui, après une campagne de gauche, donne ses voix à la droite du PS, Hollande, Cahuzac, Vals et Moscovici ! La république, manipulée par les médias et les bureaucrates, eux-mêmes soumis aux oligarques du Cac 40, fausse complètement la démocratie, c’en est la caricature !

Mélenchon tonne en son cratère, fort bien. L’occasion de reconstituer une base de masse à une extrême gauche conquérante est aujourd’hui enfin offerte. Mais il lui faudrait une stratégie vraie, à la fois audacieuse et réaliste, à la hauteur de la crise finale du capital en train de se nouer et dont l’issue peut être tout aussi bien fasciste et catastrophique. Qu’attendent les communistes pour se fondre totalement dans le Front de gauche plutôt que de traîner une allégeance stupide au communisme de la Chine, de la Corée du Nord ou de Cuba, cet épouvantail ? Qu’attendent Mélenchon et les autres membres du Front de gauche pour tenir un discours enfin responsable, non tribunicien ? Que la combine soit réalisée entre Marine Le Pen et Copé et que la France s’offre vingt ans de retour du pétainisme dont ils sont les héritiers ? Cela nous pend au nez !

Les Cahuzac continueront de polluer la gauche tant que la représentation nationale ne sera pas fondamentalement démocratisée, depuis son échelon de base, la commune, le quartier de 3000 à 7000 habitants des villes, où chaque élu de base serait renouvelable chaque année, en contact permanent avec ses électeurs, engagé auprès d’eux sur des contrats précis, et pas seulement chaque cinq ans dans des scrutins truqués par les appareils bureaucratiques d’Etat et les médias de l’oligarchie. Les maires et députés seraient naturellement choisis parmi eux et pareillement révocables

La crise économique a été déclenchée par la spéculation éhontée des banques, il faut donc prioritairement démocratiser la gestion de celles-ci. Non pas en les moralisant en pure perte, ni en les nationalisant car ce serait revenir à l’étatisation qui en cent ans a fait partout fiasco et dont personne, à juste raison, ne veut. Mais au travers d’une gestion directe par leurs déposants et leurs salariés, après élection. Idem, progressivement dans les entreprises, par exemple en passant par l’étape provisoire de la cogestion, au moins à l’allemande. Ce serait la meilleure protection contre les délocalisations et les fermetures, contre les bas salaires. Chez Ceralep autogéré, l’éventail des salaires va de un à cinq, y compris le PDG !

Il est urgent de procéder au dépérissement de l’Etat. Les déficits publics ne sont pas des leurres qu’on pourrait balayer avec un slogan, fut-ce : Faisons payer les riches ! Il faut le faire naturellement, aller plus loin dans la justice des prélèvements et le partage des richesses et du travail, en ne s’effrayant pas comme Hollande de la première levée de boucliers des lobbies innombrables. Mais il est aussi évident que le secteur public coûte trop cher, 8 à 10 % de PIB de plus que chez nos voisins européens : pas de sortie de crise sans traiter du problème. L’actualité regorge d’exemples de non fonctionnement de ces entités engluées dans une bureaucratie stérile. A peine Hollande a-t-il décidé l’embauche démagogique de 60 000 enseignants - quand il annonce paradoxalement l’effort nécessaire d’économie au sein de l’Etat -, que leurs syndicats font grève contre la semaine de quatre jours et demi qu’ils avaient approuvé la veille. Oui ! La santé a un prix, demandez aux labos, aux riches médecins qui n’en ont jamais assez. Il convient que la Sécu soit équilibrée sinon c’est nous in fine qui paierons. L’ANRU consacre des milliards d’Euros sans aucun contrôle, pour remplacer les grands ensembles verticaux par les homologues horizontaux concoctés par Bouygues, tout aussi anti-écologiques, invivables et laids. L’armée coûte trop cher mais on bloque son budget quatre ans. Les effectifs des collectivités locales se sont envolés. Des pistes ont été frayées par les Scandinaves : remplacer le fonctionnariat à vie par des entités privées et concurrentielles et pourquoi pas autogérées ?

Il faut cesser d’invoquer le miracle d’un retour impossible de la croissance, les nations industrielles ont atteint un palier, il faut désormais lui substituer comme objectif à la production, justice sociale, automation et RTT. Ce sont seulement des mesures énergiques et réalistes de ce type, inventant et perfectionnant longuement un nouveau logiciel pour nos sociétés développées et riches, qui peuvent tirer la France de la crise et du danger de fascisation rampante Le Pen-Copé. Une gauche qui fasse appel à l’énergie du peuple pour dépasser la crise, soutenir ces réformes démocratiques profondes et balayer l’opposition inévitable de toutes les forces réactionnaires, actionnaires, héritiers, trop payés, planqués, lobbies.

Jean-Pierre Lefebvre est urbaniste


Commentaires

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mardi 14 mai 2013 à 22h15 - par  Zumbi

Si c’est pas de la gauche congelée, c’est à dire de la droite repeinte en rose et vert, je me demande ce qu’est cet article. Exemplaire en effet.

Comment raisonner en partant d’un colossal mensonge de l’adversaire, je cite " A peine Hollande a-t-il décidé l’embauche démagogique de 60 000 enseignants - quand il annonce paradoxalement l’effort nécessaire d’économie au sein de l’Etat -"
Embauche démagogique ? Elle ne compensera même pas les postes détruits par la droite au pouvoir depuis 10 ans, voir le détail ici http://blogs.mediapart.fr/blog/jean...

Et encore cet article ne dit-il rien de la politique criminelle qui a été celle de la droite, supprimant à tour de bras les postes alors qu’on était en plein boom démographique (démarré non pas en 2000, mais en 1998) : mes deux derniers enfants ont fait leurs 3 classes de maternelle à 30 par classe ! Vous imaginez-vous trente enfants de 3 à 4 ans dans une salle de classe, 4 jours par semaine pendant une trentaine de semaines ? Et ces bandits-là vont bientôt nous expliquer que si quelque chose cloche, cinquante ans après, c’est la faute à 68 ! Qui sont les démagogues ?

Je suis désolé, Monsieur Lefebvre, vous pouvez le tourner comme vous le voudrez, tant que vous tiendrez des propos de ce genre, dignes de Nadine Morano ou de Claude Guéant, je ne pourrai vous tenir que pour ce que vous serez : un ennemi de classe, à tous les sens du terme, et tout particulièrement un ennemi de l’avenir, un ennemi de mes enfants.

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