BOUM-BOUM SUR : MANUEL VALLS
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Manuel Valls ne se cache pas d’être ambitieux. C’est nécessaire pour assurer une carrière politique. C’est éventuellement louable si cette ambition est au service d’une cause qui dépasse les intérêts personnels. Manuel Valls ne s’embarrasse que très modérément de scrupules. Comment devenir Président sans cela ? Manuel Valls est très professionnel. Il n’a jamais fait autre chose que de la politique. Des esprits chagrins pourraient objecter que ce genre de parcours n’est pas idéal pour prendre en compte les problèmes du quotidien de ses concitoyens. Vision ringarde sans doute de ce qu’est la modernité en politique. Manuel Valls est un pro de la com’. D’ailleurs, Stéphane Fouks, le maître communicant, entre autres de Dominique Strauss Khan et de Jérôme Cahuzac, est un de ses vieux potes. Manuel Valls est Ministre de l’intérieur et défend ses troupes policières. Cela fait partie du boulot, mais il y a des limites, mais on peut parfois les ignorer, par exemple quand on interpelle, par hasard sans doute, des individus basanés. Manuel Valls donne son avis sur tous les sujets. Ce qui, pour certains de ses collègues, peut fâcher le Président ou le Premier Ministre. Mais pas pour lui, puisque pro de la com’, peut-être.
Manuel Valls écrit au Président, pas au Premier ministre, qu’il n’est pas d’accord, mais alors pas du tout, avec le projet de loi de réforme du code pénal de sa collègue Christiane Taubira et demande un arbitrage. Jean-Marc Ayrault aurait pu ne pas apprécier, il est, dans les entreprises ou les administrations, des cadres sup’ qui n’apprécient pas du tout que leur subordonnés s’adressent directement au grand patron. Mais pas Ayrault, qui trouve tout ça normal. Dans une vie professionnelle, car Manuel Valls est très pro, il est tout à fais concevable, normal dirions-nous si l’adjectif n’était furieusement connoté, que des divergences aient lieu entre collègues. En général, il est d’usage d’en parler entre quatre yeux. Pas pour Manuel Valls, qui pond son poulet dans le dos de Christiane Taubira.
Le poulet en question nous rappelle des positions déjà lues avant et ailleurs, par exemple dans les thèses défendues il y a quelques années par Alain Bauer, le « criminologue » (guillemets car le mot ne nous plait pas) préféré de Nicolas Sarkozy et, coïncidence, autre grand pote de Manuel Valls depuis leurs années UNEF.
Mais soyons justes : Manuel Valls nous l’affirme, il est furieux, oui, furieux que son poulet ait fuité vers Le Monde. On dira peut-être que nous cherchons la petite bête, mais tant pis, nous affichons notre scepticisme distancié. Un pro de la com’ victime d’une telle fuite ? Allons donc. Oui, on sait, on fait têtes de lard. Mais c’est pour ça que Réchauffer la Banquise nous paye, royalement d’ailleurs.
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