LIBERTE DES MEDIAS ET SURVEILLANCE DES CITOYENS
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Intervention au Parlement européen (10/09/2013)
En juillet, nous avons adopté une résolution modérée sur le scandale Prism/NSA. Depuis lors, le journal Le Monde a publié une enquête démontrant que les services secrets français utilisent les mêmes méthodes dans les zones d’influence de la France. Ils ont reconnu, devant les parlementaires français, qu’ils procédaient à des échanges d’informations avec plus de 200 de leurs homologues étrangers, dont les États-Unis bien sûr.
Tous ceux qui sont attachés à la liberté d’expression doivent se féliciter que de grands journaux d’investigation fassent leur travail et révèlent à nos concitoyens l’ampleur de la surveillance généralisée mise en place sous couvert de lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée. Il est insupportable que les journalistes qui révèlent ces scandales et les journaux pour lesquels ils travaillent soient victimes de mesures d’intimidation, comme en Grande-Bretagne. Que Le Guardian ait été obligé de détruire ses dossiers, c’est scandaleux ! Du moins le croient-ils, car nous avons été rassurés à cet égard, au sein de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures, et je pense que le gouvernement britannique a quelques soucis à se faire en la matière et je m’en félicite.
Oui, l’arrestation par la police britannique de David Miranda, le compagnon de Glenn Greenwald, fondée sur la législation contre le terrorisme, est intolérable, tout comme la condamnation de Bradley Manning. On invoque la sécurité nationale, le risque de transmettre des informations aux Chinois. Mais de qui se moque-t-on ? Il est bien de défendre la liberté de la presse partout dans le monde. Il est encore mieux de la protéger sur notre propre territoire car, à la vitesse où évoluent les choses, nous n’aurons bientôt plus rien à envier aux dictatures, quelles qu’elles soient. Pour ce qui concerne le groupe GUE/NGL, nous allons proposer Edward Snowden comme candidat au prix Sakharov et nous ne serons pas seuls, je l’espère, car les lanceurs d’alerte sont un bien nécessaire pour la démocratie.
Marie Christine Vergiat est député européenne (Groupe Gauche Unie Européenne)
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