https://www.traditionrolex.com/18 GUERRE : LE BAL DES FAUX-CULS - La Gauche Cactus

GUERRE : LE BAL DES FAUX-CULS

dimanche 15 septembre 2013
par  Mick et Paule
popularité : 82%

On a vu venir le coup lorsque le directeur de la publication et le rédacteur en chef sont revenus de Lorient. Epuisés, ils ont dit. Par la richesse des débats. Ou par le kir breton ? Toujours est-il que c’est à nous de se coltiner l’édito sur la guerre en Syrie. On vous soutient, les filles, ils ont dit avant de se tirer. Soutien, nos yeux. On se sent un peu comme ce général qui commande l’assaut et s’aperçoit que les régiments ont préféré rentrer dans les casernes pour taper la belote, ou comme ce pauvre Hollande qui suit Obama avant de s’apercevoir qu’Obama n’est plus ou pas encore là.

Mais trêve de persiflage, ce que subit le peuple syrien, entre tyran sanglant et djihadistes fanatiques est insupportable. Il y a bien guerre en Syrie. Guerre civile, même si des éléments étrangers y participent activement, dans chacun des camps. Ce qui n’est pas nouveau, rappelons-nous par exemple la guerre d’Espagne. En Syrie, un pouvoir jusque là reconnu internationalement, invité par exemple par Nicolas Sarkozy au défilé du 14 juillet en 2008, puis à l’Elysée en 2010. Pouvoir à poigne de père en fils, mais cela ne semble guère gêner la « communauté internationale ». Et puis, guerre civile, massacres, avérés. En face, des démocrates de droite et de gauche et des djihadistes plus ou moins fanatisés, qui ne font pas non plus toujours dans la dentelle. Ainsi vont trop souvent les guerres civiles. La « communauté » internationale se dit « préoccupée », mais que le meilleur gagne Chacun a bien son favori, et certains l’aident, un peu ou beaucoup. Et puis survient l’emploi de moyens prohibés par la « communauté » internationale : les gaz. Faut-il intervenir ? En principe oui. Une telle intervention, selon les règles, doit être autorisée par les instances ad hoc de l’ONU. Problème, il y a des vetos. D’où l’initiative américaine suivie par la France qui propose une sorte d’OVNI interventionnel : la sanction punitive. Non, non, disent en cœur John Kerry et Laurent Fabius, il ne s’agit pas de virer Bachar El Assad, mais de le punir. Une sorte de coup de règle sur les doigts à l’échelle de bombardements. Seront visés les lieux stratégiques du régime, et bien entendu pas les civils. La plupart des lieux en question étant quasiment de notoriété publique, ça laisse le temps de les déménager. Et une partie de cette plupart étant en milieu urbain, nous ne saurions trop recommander aux voisins civils de prévoir un petit séjour de vacances ailleurs. Ne trouvez-vous pas tout ceci branquignol ? Nous, si.

La guerre est aussi vieille que l’histoire. Le plus souvent rapine : ce qui est à moi est à moi, ce qui est à toi se discute, et commencer la discussion par un sérieux bourre-pif procure un certain avantage. Il fut un temps, bien avant la Société des Nations, où l’establishment aristocratico-militaire établit un genre de règles de bonne conduite. Une guerre se déclarait, on ne prenait pas en traître l’ennemi, messieurs les anglais tirez les premiers (c’était une ruse d’avant Kalachnikov). Usages d’ailleurs réservés aux guerres entre pays de bonne compagnie, les guerres coloniales se passant de ces mignardises. Politesses qui n’évitaient évidemment pas, une fois la guerre déclarée, de tuer, violer, piller tout ce qui tombait sous la main. Pearl Harbour a mis fin à ces chichis d’un autre âge. Et maintenant, on peut, ce qu’illustre le cas syrien, intervenir pour punir. Punir pour faire quoi, après ? Nul ne le sait. Le précédent lybien n’incite pas à l’optimisme. A court terme, l’urgence est de secourir les réfugiés et, dans la mesure du possible, aider à protéger les populations civiles des furies des fanatismes, d’où qu’ils viennent. Aller plus loin ? Quand on n’a pas de plan B, on ne met pas en place un plan A qui risquerait fort d’ajouter du malheur au malheur. Pour l’instant, le jeu de bonneteau de Vladimir Poutine a suspendu l’hostilité. Ouf, ont du se dire Hollande et Obama. Grâce à la fermeté de François Hollande, a sussuré Laurent Fabius, fonction oblige. Mais il ne manquera pas de mauvaises langues pour penser que Poutine a au moins aussi peur de Hollande que le PDG de BNP Paribas quand il rencontre Pierre Moscovici, censé être l’émissaire de notre « ennemi de la finance » pré-présidentiel.


Commentaires

Brèves

28 janvier 2009 - REFERENDUM HISTORIQUE EN BOLIVIE (de notre correspondant permanent en Amérique latine Jean-Michel Hureau)

La Bolivie a vécu un jour historique le 25 janvier puisque, pour la première fois de son (...)

5 avril 2007 - Arrestation de quatre militantes féministes à Téhéran : Réagissons !

Merci à Maryam Youssefi de nous avoir alerté sur cette information, qui implique une action. (...)
https://www.traditionrolex.com/18 https://www.traditionrolex.com/18