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TRIBUNE : LE TRIOMPHE DU CAPITALISME ?

mercredi 9 octobre 2013
par  Jacques-Robert Simon
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Est-il possible de mettre fin au capitalisme ? Pourquoi le capitalisme est-il en passe d’être universellement dominateur ? Une décision implique un pouvoir de décision. Celle-ci ne peut pas convenir à tous et à chacun : les intérêts catégoriels ne peuvent pas être identiques, à moins de mettre à bas toute « catégorie ». Mais est-il possible de se passer de ce tissu de domination qui s’installe immanquablement dès que vous n’êtes plus strictement seul. Peut-on rêver d’une société où toute action serait soumise à délibération ? La justice et l’équité y gagneraient sans doute mais au prix d’une mortifère lenteur qui conduirait à l’immobilité. Certains auraient tôt fait de s’en apercevoir, organiseraient une « cheffitude » et submergeraient ceux qui préfèrent s’en passer. Une structure hiérarchique est par essence plus efficace pour se prêter à la domination, les organisations militaires qui interviennent en cas de conflits le prouvent si besoin était.

Si il peut être admis qu’une décision puisse être prise par une personne plutôt que par un groupe, il serait idéalement souhaitable que celle-ci soit la plus compétente voire la plus honnête. Mais possède-t-on des critères précis qui permettraient de trancher en faveur de l’une ou l’autre avec l’acceptation de tous ? L’honnêteté des uns est-elle celle des autres ? La compétence provient-elle de ses mains ou de sa scolarité ? Il faut se rendre à l’évidence : le pouvoir ne peut être ni partagé, ni être l’émanation d’une quelconque équité. Il peut cependant être tempéré par des lois, des règlements, des contre-pouvoirs.

L’accumulation de capital permet de mettre en œuvre l’arbitraire nécessaire à toute action collective : une dichotomie stricte sépare ceux qui possèdent les moyens financiers de ceux qui ne les ont pas, aucune contestation ne peut être émise dans ce cadre. Plus le capital accumulé est immense, plus le pouvoir d’arbitraire est important. Il est même possible de prétendre que la démocratie, dans laquelle au moins théoriquement chacun a voix au chapitre, implique nécessairement une structure capitaliste pour que des décisions puissent être finalement prises. L’utilisation du capital peut être de deux ordres : soit il tend à se fortifier par une accumulation encore plus grande, soit il se disperse par la redistribution. Dans un cas, le pouvoir augmente, dans l’autre il diminue, d’où l’extrême difficulté à convaincre les détenteurs de capitaux à s’intéresser à la justice.

Les alternatives au capitalisme

1. Le droit divin

Le besoin incontournable d’un pouvoir absolu, susceptible d’engendrer l’arbitraire sans contestation possible, résulte de la nécessaire efficacité d’action d’un groupe formé d’individus supposément différents. Ce pouvoir absolu s’est concrétisé de diverses façons avec le temps : le pouvoir divin tout d’abord. Déjà dans la nuit des temps, les Hommes consultaient les augures en cas de doute sur la conduite à tenir. Les pratiques liées à la magie fournissaient une réponse qui ne pouvait en aucun cas être contestée puisque issue d’êtres surnaturels et omniscients. Avec le temps, ces coutumes magiques, et parfaitement incompréhensibles pour les non initiés, firent place aux dieux, puis à un Dieu. Celui-ci fut d’abord entrevu comme un père aimant pour ses fidèles, vengeur pour ses ennemis. Il fit place à un dieu Amour pour lequel l’obéissance procédait de la seule pratique de la charité, seule façon d’obtenir une paix éternelle. L’institution, qui relayait le message pour les personnes non qualifiées pour le recevoir, eût tôt fait de se substituer à son interlocuteur divin pour exercer à sa place une sévère tutelle sur les Hommes.

Apparut alors la royauté de droit divin. Le pouvoir était bien entendu absolu, mais sa focalisation plus importante permettait la gestion de plus grandes entités que des communautés : des provinces, des Etats. La séparation des Hommes entre Nobles et Vilains dura bien longtemps, signe que le système était stable. Il se fendilla sous les coups des « lumières » qui mettaient en évidence les monceaux d’ « in-équité » que le fonctionnement proposé engendrait : et si cette éternité de bonheur au delà de la mort n’était qu’un leurre ? La raison empiétait sur l’incompréhensible (pourtant intuitivement compris et mis à profit par ceux qui en tiraient bénéfice). Un autre temps s’annonçait. Une autre source d’absolu donc !

2. Le droit révolutionnaire

Un changement d’absolu est difficilement concevable pacifiquement. Les Vilains d’un jour peuvent devenir les Nobles du lendemain lors d’une révolution. Toutefois la dichotomie entre dirigeants et dirigés ne disparaît pas pour autant. L’écroulement qui sera définitif de la monarchie de droit divin se déroule de façon presque identique quel que soit l’endroit où il se produise. Charles 1er qui régnait sous la tutelle directe des dieux est décapité le 30 janvier 1649. Un état « républicain » succède à la monarchie mais très vite Cromwell exerce un pouvoir sans partage sous la forme d’un Lord Protecteur qui le fera considérer comme un héros de la liberté aussi bien que comme un dictateur régicide.

La révolution Française de 1789 bouleverse également les mécanismes de sujétion. Après un élan permettant la « Déclaration des droits de l’homme et du citoyen » et une tentative de monarchie constitutionnelle, des troubles gravissimes conduisent à l’instauration de la terreur et à la décapitation de Louis XVI le 21 Janvier 1793. Robespierre âme de cette nouvelle dictature ou sauveur de la révolution ? Peu importe : le changement de référentiel ne pouvait se faire sans l’apparition d’une nouvelle transcendance, d’un nouvel absolu auquel il fallait se plier.

Des élans révolutionnaires émaillèrent également le XXe siècle avec cependant des objectifs qui n’étaient plus liés aux préoccupations philosophiques mais plutôt entièrement consacré à la domination : en échange d’une soumission totale à un tissu hiérarchique, un parti, un clan, un bonheur terrestre était promis.

Le fascisme apparu en Italie en 1919 se voulait initialement un mouvement révolutionnaire et socialiste. Petit à petit les fascistes monopolisèrent le pouvoir et après 1924 une dictature en bonne et due forme s’instaura. Le national-socialisme permet d’illustrer d’une manière terrifiante les mécanismes de mise en place d ‘une nouvelle minorité de domination. Mais est-il nécessaire de rappeler les discours envoûtants de Hitler sur le thème de la suprématie de la race aryenne, la création du parti « nazi » en 1920, la nomination de Hitler comme chancelier en janvier 1933 et les élections de mars 1933 qui assurèrent une totale emprise du parti nazi sur l’Allemagne. Des « dieux » autoproclamés étaient installés.

D’autres dieux, d’un ordre différent ! La révolution russe débute en février 1917 par la destitution de Nicolas II. La révolution d’octobre permet l’établissement d’une république soviétique. Des lois concernant l’abolition de la propriété foncière, la nationalisation des banques, la séparation de l’église et de l’état sont promulguées. Nicolas II et sa famille sont exécutés en 1918. Le stalinisme peut s’installer.

Le peuple a donc tenté à de multiples reprises de mettre en place un système où il aurait une possibilité de gouverner hors de tout cadre transcendant. En dehors d’une référence commune et indiscutable car hors de portée des hommes, l’évolution conduisit dans tous les cas à l’émergence d’une nouvelle minorité de dirigeants, la plupart du temps sanguinaires et toujours autocratiques. Alors …. Que fait-on ? Rechercher une transcendance, un absolu ? (Ou réinventer un communisme ? ndlr)


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