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LE MOONWALK DES MUNICIPALES

vendredi 11 octobre 2013
par  João Silveirinho
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Le moonwalk, faut-il le préciser, est le pas de danse popularisé par Michael Jackson, où le danseur paraît avancer mais en fait recule. Difficile à exécuter (essayez et vous verrez). Il semble que presque tous nos partis politiques s’y frottent dans la perspective des élections municipales du printemps prochain. Il est même possible de ressentir que beaucoup verraient d’un bon œil le report de cette échéance, tant l’électorat regimbe. Revue de détail.

Grande inquiétude au Parti Socialiste, qui prend baffe sur baffe lors des élections partielles qui ont suivi la victoire de 2012. Hantise (récurrente on le verra) de la montée des résultats du Front National. Crainte des effets des désillusions créées par la politique du gouvernement : certes, François Hollande n’avait pas promis grand-chose, mais tout de même. La tentation de ses électeurs de rester au chaud en mars est grande.

Inquiétude partagée par les écologistes d’EELV, déçus eux aussi, sujets à des tourments internes (récurrence là aussi) dont le départ de Noël Mamère est l’expression la plus médiatisée, tandis que la bande à Cécile Duflot et Jean-Vincent Placé apparaît pour ce qu’elle est : une féroce ambition pour des places.

Tourments aussi au Front de Gauche, où les invectives de Jean-Luc Mélenchon, quand bien même elles sont souvent justes sur le fond, l’enferment dans une posture protestataire, ses propositions de solutions étant passées à l’as par le tamis médiatique. Qui plus est, son féroce mais roboratif sens de l’humour dans la formule s’est fait plus discret. Reste la formule. Mais les tourments du Front de Gauche ne se résument évidemment pas au positionnement de Mélenchon : l’attelage Parti Communiste - Parti de Gauche bat de l’aile, le premier cherchant dans des alliances à géométrie variable à sauver le plus possible de ses élus, le second, qui a peu, insistant sur l’incompatibilité d’alliances aves le Parti Socialiste. Moyennant quoi il est probable que le PCF continuera de se faire raboter par le PS, comme se font raboter depuis 1981 tous les alliés du PS, et PG risque de se laisser enfermer dans une posture jusqu’auboutiste. L’attelage se reconstituera probablement pour les élections européennes de mai, bien obligé, mais il demeure que le Front de gauche en tant qu’alternative crédible au « solférinisme » en a pris un coup.

Dans le contexte des élections municipales, les partis d’extrême gauche ont toujours eu un rôle marginal Tout indique que la tradition sera respectée

A droite, le moral n’est guère meilleur. A l’UMP, le ballet des chefs devient étourdissant (au sens de fatigant) et devient quadrille, Copé, Fillon, Juppé, Sarkozy, voire de plus menues boutiques. Le Front National peuple les cauchemars des ex-gaullistes : compatible ? Pas compatible ? Si compatible, l’électeur va préférer l’original à la copie. Si pas compatible, risques de seconds tours en triangulaires assassines. Le tout accompagné d’un néant propositionnel qui ferait passer la rue de Solférino pour fontaine à idées.

L’UDI péniblement accouchée autour de Jean-Louis Borloo tente de ressusciter un centre droit, au visage plus aimable qu’une UMP à droite toute, hors Juppé. Et tente de se pacser avec le MoDem de François Bayrou, dont on sait qu’il se veut (ou se voulait ?) au miyeu, comme disaient les Guignols de l’info, ni de droite, ni de gauche. C’est-à-dire de droite, si ? Dans une élection locale, la famille « centriste » a toujours eu l’ambition de préserver les sièges de ses notables, tentant juste, au gré des vents, de grappiller des places supplémentaires. Il en sera de même cette fois-ci, avec l’amusant quoique marginal, amusant parce que marginal exercice de grand écart entre ses élus alliés ici avec des majorités socialistes (Dijon, Lille, Lyon…), là avec l’UMP.

Reste le Front National. Pas de moonwalk pour lui, qui a un faible historique pour le genre musique militaire, et qui risque d’être le principal bénéficiaire de la morosité populaire. Il faudra aller voter. Pour la gauche au sens large au second tour. Pour la gauche de gauche au premier, là où elle sera présente. Sans l’enthousiasme que donnerait la perspective de lendemains plus chantants. Mais au nom de la raison, pour éviter le pire.


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