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HOMMES POLITIQUES : PLAIRE, COMPLAIRE ET GOUVERNER

lundi 9 décembre 2013
par  Jacques-Robert Simon
popularité : 3%

Complaire à quelqun, c’est essayer de lui être agréable en se conformant à ses goûts, à son humeur, à ses phobies, à ses illusions. L’essentiel des activités d’un homme politique, quelle que soit sa coloration, est destiné à jouer un rôle afin de s’attirer si ce n’est la sympathie du moins la faveur des électeurs. Entre deux parades avec les enfants des écoles, les parents des derniers assassinés par la pègre ou les toutes récentes victimes d’inondations, il se livre, au sein d’inextricables ministères, à l’écriture de lois, de règlements, d’accords qui, en premier lieu, ne devront pas ruiner l’image si savamment construite par ses diverses apparitions en public.

Pourtant, si vous avez la chance de rencontrer l’un d’entre eux en toute intimité, vous pourrez vous rendre compte qu’ils ne sont ni plus ignobles, ni plus abrutis que le commun des mortels. Mais leur désir effréné d’être élu, ou pire de garder une bonne cote aux derniers sondages d’opinion, ruine tout. Mais seuls les moralistes ou les philosophes peuvent garder une certaine cohérence de pensée, à défaut de pureté : les hommes politiques doivent « gouverner », c’est à dire trancher entre des propositions le plus souvent incompatibles. Il est vrai que la « cheffitude » implique des contraintes. Il est devenu rare que la seule coercition puisse assurer la domination nécessaire à toute prise de décision sur un groupe toujours disparate. Il faut convaincre ou, à défaut, présenter un spectacle qui émeuve suffisamment pour entraîner l’adhésion du plus grand nombre. Tâche difficile ! Des études au sein de cénacles réservés à une certaine élite dès le plus jeune âge n’est pas de trop pour maîtriser toutes les ficelles de ce difficile métier de charlatan*. Ainsi, les citoyens assistent aux « représentations » en feignant de les croire sincères. La majorité prend les mêmes décisions que celles que l’opposition prendrait pour la seule et bonne raison que ce sont les seules acceptables par les masses. Bien entendu, les acteurs doivent être suffisamment talentueux pour que l’on ne le remarque pas trop. Mais ils sont aidés dans cet exercice par des professionnels de la communication, véritables maîtres d’œuvre du théâtre politique.

Les propositions susceptibles de ne pas susciter de rejet sont celles qui promeuvent le bien-être et celles qui délivrent des contraintes. Le « bien être » de gauche est-il identique au « bien être » de droite ? Evidemment pas dans les discours ! Mais in fine les décisions seront les mêmes : les uns revendiquent pour consommer davantage, les autres rétorquent que les nantis sont les seuls qui leur assureront cette possibilité. Les « contraintes » de droite briment les possédants tandis que celles de gauche exploitent les travailleurs. Mais tous s’entendent pour produire plus et plus vite. Tout serait pour le mieux si les valeurs collectives ne disparaissaient pas dans cette gabegie. Que devient le sens de l’Etat ? Que devient la solidarité ? Que devient le « vivre ensemble » ? Que deviennent les préceptes moraux dans cette frénésie de jouissance ?

* Charlatan : vendeur ambulant qui débite des drogues, arrache des dents, sur les places et dans les foires (Nouveau petit Robert)


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