LE MOLLISME AUX ABOIS

mercredi 15 janvier 2014
par  Claude Soufflet
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François le Mol en cet automne 2013 bien arrosé n’était pas au meilleur de sa forme politique. Les Echotiers parisiens l’avaient surnommé Monsieur Vingt pour cent, en raison de sa dégringolade historique dans les sondages. Il était loin le temps de la campagne électorale où il pouvait promettre tout et son contraire ; se positionner face à Nico l’Agité comme un futur Président calme, posé et rassembleur ; annoncer, la main sur le cœur, que le changement était pour demain. Depuis plusieurs mois, tout allait de mal en pis, il avait repris ses kilos et les français ne l’aimaient plus et même les ‘’fans’’ du mollisme triomphant doutaient de leur chef.

Manuel valse hésitation était devenu, au fil du temps, le plus populaire des ministres, il surfait avec gourmandise sur tous les faits divers : crimes abjects, règlements de compte, enlèvements… Il était, presque chaque jour, derrière les micros et devant les caméras pour accuser, dénoncer, condamner : le lundi à Paris, le mardi à Marseille, le jeudi à Nice et à Strasbourg le vendredi, il trouvait même le moyen, le dimanche soir, de faire le beau à la télé. Un véritable stakhanoviste de la communication. Et il montait, montait dans les sondages, à tel point que la rumeur et l’opinion l’annonçaient à Matignon après la bérézina prévisible des élections municipales.

Laurent le chauve, avec l’onctuosité d’un cardinal, avait depuis longtemps fait oublier qu’il était l’auteur d’un bon mot à succès en qualifiant François le mol de ‘’Fraise des bois’’. C’était maintenant un serviteur zélé du Président et son thuriféraire inégalable. Quant à Arnaud Tourne veste, après des débuts fracassants, on ne l’entendait plus que pour louer la hauteur de vue du Président et les bienfaits à venir de sa politique. S’était-il fait tirer l’oreille pour ses manquements ou avait-il d’autres projets en tête ? Seul l’avenir nous le dira.

De son côté, Jean-Marc le Terne, le grand Lu de Nantes, aussi malheureux que son patron dans les sondages ne semblait pas avoir l’intention de se laisser piétiner et entendait bien réagir comme le Chef du gouvernement qu’il était encore. Il avait pris goût au pouvoir et s’était installé avec un plaisir non dissimulé dans la peau du personnage. Il n’avait pas hésité à contrer Mosco de l’Est, le forcené libéral de Bercy, sur la fiscalité et à remettre à sa place ce grand fol de Stéphane sur l’éco-taxe. Son dernier coup d’éclat en avait surpris plus d’un. Profitant d’un voyage (et ils se multiplient) de François le Mol au Moyen Orient, il avait relancé l’idée, vite mise au placard le soir du 7 mai 2012, de l’étude d’un projet mettant éventuellement la réforme, pouvant être envisagée, de la Fiscalité d’ici 2 ou 3 ans. Le train était lancé : mais c’était l’omnibus plutôt que l’express !

Outre les initiatives de Manuel valse hésitation et de Jean-Marc Le Terne, il ne se passe pas de semaine, voire de jour, où l’autorité de François le Mol ne soit remise en question. Les commémorations du 11 novembre dernier ne furent pas pour lui une partie de plaisir. Les sifflets et les vociférations de quelques dizaines d’hurluberlus à bonnets rouges vinrent troubler sa marche autour de l’arc de triomphe. Heureusement il pensait déjà à son prochain voyage hors de l’hexagone où il serait enfin applaudi et félicité comme un héros. Sa visite au Mali le faisait encore pleurer de joie et il fondait de grands espoirs sur la Centre-Afrique, la Syrie et même l’Iran pour asseoir définitivement sa réputation de grand stratège des affaires militaires

Les querelles politiciennes sur le déficit, le chômage et l’emploi lui paraissaient bien dérisoires quand il discutait de l’avenir du monde avec Angela le bulldozer germanique et Barak l’amerloque. Dans ces sommets mondiaux il ne pensait plus à ses reniements sociaux et à ses prises de paroles désastreuses lors d’interventions télévisées inopportunes. Décidément, l’exercice du pouvoir était chose difficile et ne pouvait être comparée avec la gouvernance pendant dix ans des Zozos de Solferififi. Il s’était pourtant entouré d ‘un nombre important d’intelligences de la promotion Voltaire (sa promotion à l’ENA). Il avait cru en faisant ce choix, rassembler tous les facteurs de la réussite. En définitive, c’est peut-être ce compagnonnage excessif qui allait causer sa perte.


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